The Damned › Machine gun etiquette

Je serais incapable de les dénombrer mais une chose est sûre, les splits des Damned sont devenus si fréquents, de même que leurs reformations, qu'il faudrait la mort de ses membres pour qu'on en arrive peut-être un jour à croire que le groupe n'existe définitivement plus...'Machine gun etiquette' a été enregistré suite à l'un de ces split/reformation. Après la sortie de 'Damned damned damned', puis 'Music for pleasure' pour la seule année 1977, le succès qui s'ensuivit, les dates aux USA (une première pour un combo punk britannique), le batteur Rat Scabies au bout du roulot quitte le groupe qui le remplace par Jon Moss (qui tiendra les peaux ensuite pour Culture Club) mais ce ne sera pas suffisant. Peu avant Noël, leur label les vire avec pour explication le fait qu'ils sont 'impossibles à gérer'. S'ensuit l'annonce du split, le concert d'adieu en mars 1978 puis chacun s'en va jouer ailleurs...Pas pour longtemps, le 5 septembre, un groupe nommé les Punks donne un concert à Londres. Dans son line up, Lemmy (Motorhead, si si) à la basse, Captain Sensible à la guitare, Dave au chant et Rat à la batterie...presque une réunion ! Ayant obtenu l'autorisation de Brian James pour continuer d'utiliser le nom, les Damned retournent en studio en 1979 alors même que le phénomène punk s'épuise face à la montée des années new wave. De ce point de vue, 'Machine gun etiquette' est un disque intéréssant de leur discographie, bien qu'il soit peu cité, car il constitue le lien entre le côté punk et une orientation plus rock pop qui suivra. Normal, le principal compositeur parti, les autres ont dû se plier au processus de l'écriture et apprendre comment ça marche. Chacun y va donc de son côté et on se retrouve pour les mises en commun. On retrouve des titres pêchus comme 'Love song', 'Noise, noise, noise' ou 'Liar' encore fortement teintés de punk rock et d'influences stoogiennes mais également d'autres plus mélodiques 'Plan 9 channel 7', 'Smash it up' ou 'I just can't be happy today'. Qu'ils le veuillent ou non, les Damned ont progressé, leurs arrangements se sont enrichis (notamment les parties de batterie), Dave Vanian a amélioré son chant et trouve progressivement son fameux timbre de bariton, on note ça et là des touches de clavier et de saxo qui annoncent déjà 'Black album' puis le sombre 'Strawberries'. A noter que cette réédtion propose pas moins de neuf titres bonus, des inédits (dont le drôle et country 'Turkey song') ou des versions alternatives des chansons de l'album, ainsi que le clip de 'Plan 9 channel 7, assez symbolique puisque on y découvre l'émergence du côté gothique avec un Dave plus vampirique que jamais emmené dans la forêt par une sorte de Elvira, doublé de l'aspect 'déconne' où le groupe fait exprès de jouer en décalage avec le playback...sacrés eux !