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Steve Reich (b.1936) › Drumming / Six pianos / Music for mallet instruments, voices and organ

6 titres - 127:31 min

  • CD 1
  • DRUMMING
  • 1/ Part I (24:35)
  • 2/ Part II (25:19)
  • 3/ Part III (15:40)
  • CD 2
  • 1/ Part IV (18:57)
  • 2/ SIX PIANOS (24:14)
  • 3/ MUSIC FOR MALLET INSTRUMENTS, VOICES AND ORGAN (18:32)

informations

Musikstudio I, Hambourg, Allemagne, janvier 1974.

line up

Glen Velez (marimba, glockenspiel, piano), Russ Hartenberger, Bob Becker (tambour, marimba, glockenspiel, piano), James Preiss (tambour, marimba, glockenspiel, piano, métallophone), Tim Ferchen (marimba, tambour), Steve Reich (marimba, sifflement, tambour, piano), Cornelius Cardew, Ben Harms (marimba, glockenspiel), Joan LaBarbara, Jay Clayton, Janice Jarrett (voix), Leslie Scott (piccolo).

chronique

Il y a eu une vie pour Steve Reich avant "Music for 18 musicians". Dans les années 1960, il a mené des expérimentations fondées sur la mise en boucle et le déphasage graduel de samples très brefs enregistrés sur bande magnétique (influence énorme sur les musiques électroniques par la suite) ; puis, en 1970, il entreprend un voyage en Afrique, qui le confirme dans son penchant pour les répétitions hypnotiques de schémas rythmiques très simples, dans son utilisation prépondérante d'une pulsation par des instruments à percussions, fondation de sa musique. Il s'en revient donc avec ce "Drumming", qui marque l'aboutissement d'une période, dirons-nous, minimaliste à l'extrême. Les procédés qu'il appliquait aux bandes, il les applique à des instruments joués live. Ainsi, "Drumming" débute par un rythme interprété par trois petits tambours, d'abord à l'identique, puis avec un décalage progressif. La cellule rythmique de base reste invariablement la même pendant toute l'oeuvre, mais elle subit dans le temps des mutations successives qui n'altèrent toutefois pas la "clave" de base. Bon, le petit jeu avec les trois tambours dure tout de même 25 minutes, puis un événement extraordinaire se produit : des marimbas leur succèdent, ajoutant un facteur harmonique au facteur rythmique. Des résonances dominantes se maintiennent, tandis que des micros changements là aussi finissent par intervenir. Des voix viennent ensuite en renfort pour ajouter certaines harmoniques ; leur timbre est si proche de celui des notes aiguës du marimba que cela crée une sorte de confusion assez fascinante (oui, mais bon, 25 minutes aussi pour la deuxième partie, c'est quand même là aussi un peu long). C'est dans la troisième partie au tour des glockenspiels (plus sifflements et piccolo). Le timbre féérique de cet instrument relance l'attention de l'auditeur. Enfin, le finale voit la réunion de tout ce qui a précédé dans un schéma contrapuntique plus complexe, avec l'arrivée successive de chaque instrument. Bon mais long. C''est bien sûr de "Drumming" que sortira "Music for 18 musicians", mais on s'en rapproche encore plus avec "Six pianos", composé peu après "Drumming" : là, c'est une pulsation irrésistible qui nous entraîne, l'effet de captation fonctionne d'autant mieux que les procédés de déphasage sont comme amplifiés par le nombre d'instruments et leur identité de timbre. Enfin, "Music for mallet instruments, voices and organ", composée en même temps que "Six pianos", d'un tempo beaucoup plus modéré, perd en force rythmique, mais gagne en beauté harmonique, et tisse un réseau contrapuntique beaucoup plus subtil, avec des couleurs de timbre chatoyantes. Reich y joue sur des variations de durée des sons qui rappellent fortement les oeuvres contemporaines de Glass. D'ailleurs, c'est bien simple, cette "Music for mallet instruments, voices and organ" est véritablement la soeur jumelle de la première partie de "Music in twelve parts" de son compatriote et ami. Une petite musique nocturne, douce et enivrante.

note       Publiée le dimanche 3 juillet 2005

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    Coste Envoyez un message privé àCoste

    Steve Reich est fan du Boléro de Ravel - "ceci explique cela" comme disait l'autre. L'amour du rythme VS le dodécaphonisme.

    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
    avatar

    Donc j'aurai entendu et vu Drumming (part 1) le jour des attentats de Novembre. Un truc absolument fascinant, encore plus quand on a la chose qui se produit devant soi. Y a vraiment des mélodies qui apparaissent au bout d'un moment, c'est tout à fait exact même à mon oreille candide. On dirait une nuée d'oiseaux qui change soudain de direction, se déphase, se rephase. Incroyable.

    Alfred le Pingouin Envoyez un message privé àAlfred le Pingouin

    Drumming est aussi énorme que Music for 18 musicians pour moi. Dans Drumming, Reich met TOUT, c'est nue pièce vraiment jusqu'au bout-iste. On a un truc, on le déphase puis on le remets petit à petit en place mais on y touche pas tant que c'est pas fini. Au passage, y a pas vraiment d'harmonie, c'est justement avec Music for 18 Musicians qu'il commence à en mettre. Dans Drumming, c'est uniquement mélodique et rythmique, (et au passage, même la première partie avec juste les percus, au bout d'un moment ça fait des mélodies, en écoutant bien, les hauteurs s'enchaînent et c'est aussi mélodique que le reste.)

    Note donnée au disque :