Vous êtes ici › Les groupes / artistesBRon Boots › Ghost of a Mist

Ron Boots › Ghost of a Mist

cd • 6 titres • 73:55 min

  • 1Ghost of a Mist (The Sleepwalker) 15:16
  • 2In Timeroom Spirits 9:29
  • 3Ghost of a Mist (Ring Mist Mountain) 15:34
  • 4On the Field 5:28
  • 5Flowing Forces (Bonus track) 9:20
  • 6Desert Clouds 18:47

informations

Composé entre Septembre 1990 et Juin 1991 et mixé en Juin et Aout 1991. Initialement réalisé sur Cue Records (CUE-105) en 1991. Remasterisé par Ron Boots en 2002.

Pour plus d'informations et entendre de courts extraits MP3, on visite le lien suivant:

line up

Ron Boots (Synthétiseurs, claviers, séquenceurs, percussions et FX)

Musiciens additionnels : Klaus Hoffmann Hoock (Guitares sur Desert Clouds)

chronique

Voilà un album qui est passé comme un coup de vent dans l’univers de la MÉ et qui pourtant est égal aux œuvres tranquilles de Steve Roach et Michael Stearns. Tranquille, mais pas trop! “Ghost of a Mist” délaisse les rythmes purs et statiques de Dreamscape pour des rythmes dormitifs qui fourmillent de séquences passives. Ce 2ième opus de Ron Boots sur Groove est une incursion dans les ambiances claniques des déserts américains, ou chimériques, tel que mis en musique par Roach et Stearns. Flanqué de Klaus Hoffmann-Hoock sur "Desert Clouds" et fort d’un splendide titre en prime (Flowing Forces), “Ghost of a Mist” fait parti de ces albums que le temps n’arrive à éroder la fragile beauté astrale.
"Ghost of a Mist (The Sleepwalker)" nous plonge dans ces phases et rythmes lunaires avec d’onctueuses couches de synthé qui flottent sur une faune sonore maculée de sonorités biscornues. Elles planent sur l’horizon, entre la Terre et ses étoiles, avec de fins contrastes dans leurs teintes musicales, passant de brumeuses à irisées et de discrètes à ostensibles pour accroitre leurs vélocités ou oisivetés avec la force du volume. Comme des nuages voguant dans l’infinie, ces strates contemplatives dessinent des mains invisibles qui caressent le néant alors que des percussions aux tonalités de métal léger tintent dans un délire ambiophonique d’où émerge un séduisant galop irréaliste qui se déhanche comme un cowboy solitaire dans des dunes d’une autre planète. Égal à lui-même, Ron Boots enveloppe ses structures, autant abstraites que rythmiques, d’un voile mélodique unique à sa signature qui n’en finit plus de charmer l’ouïe avec une horde de séquences aux tonalités aussi différentes qu’ambigües. Des séquences hypnotiques qui palpitent et frétillent en effleurant à peine le sol, cisaillant une mystique brume nappée de voix lointaines avec des mouvements plus brefs et incisifs tout en prenant soin de ne pas perturber le chant des arpèges de cristal qui chantent comme les reflets de Klaus Schulze sur Mirage. Et puis les couches de synthé nasillardes aux sonorités autant apocalyptiques que philarmoniques emplissent nos oreilles, étalant toute la profondeur des approches harmoniques de Boots qui, sur une musique d’ambiance ou rythmée, parvient toujours à dessiner ces mélodies qui errent entre les ambiances de Roach et Schulze sans pour autant se perdre comme les souffles dans les vents. "In Timeroom Spirits" échappe un filet de synthé berbère, initiant une danse d’arpèges chatoyants qui tintent avec d’épars tam-tams aux envoûtantes transes claniques. Une autre onde de synthé étale ses charmes, éveillant des arpèges de verre qui tintent et dessinent une envoûtante mélodie contemplative dont chaque touche détonne sur les coups de percussions. Totalement captivante, cette première partie de "In Timeroom Spirits" perd sa douce approche rythmique et mélodique pour trébucher vers un lourd passage ambiant où les couches de synthé ululent à la lune, cristallisée dans un froid dont les dommages collatéraux laissent entendre des murmures spatiaux.
De délicats arpèges carillonnés escaladent les flancs d’une montagne musicale pour tisser une hypnotique mélodie cosmique qui entre dans nos oreilles comme les vestiges des œuvres claniques des déserts intergalactiques imaginés par Steve Roach. Autre titre épique de “Ghost of a Mist”, "Ghost of a Mist (Ring Mist Mountain)" débute avec cette délicate approche onirique des danses et transes spirituelles des nomades d’une planète aux déserts d’argile avec de fins accords de verre qui volètent et dansent dans des vents chauds comme des pétales soufflées par des brises paradisiaques. La première partie est subjuguante alors que la deuxième, qui se met en branle vers la 8ième minute, offre une approche plus rebelle où les frappes de percussions remplacent les arpèges de verre, harponnant un rythme insaisissable que seuls des souffles flûtés semblent contenir l’oisive mutinerie qui éclate sur un rythme stationnaire arrosé de succulents souffles de synthé aux arômes hispaniques. Avec sa lourde approche qui tangue entre le rock et un techno nourri de spasmes saccadés, "On the Field" détonne des fragiles ambiances de “Ghost of a Mist”. Mais comme tout ce que touche Ron Boots, l’enveloppe harmonieuse des synthés (qui respirent tellement les élégiaques souffles de Mark Shreeve) qui enroule les lourdes et sèches frappes de percussions, ainsi que les lascifs ronronnements d’une ligne de basse, est d’une richesse musicale à couper le souffle. "Flowing Forces" est un titre offert en prime sur cette reedition de “Ghost of a Mist”, et c’est un superbe titre. De fines séquences et/ou percussions résonnent dans le sillage de leurs échos, traçant une savoureuse approche minimaliste qui est très proche des sérénades tribales de Mike Oldfield, je pense notamment aux percussions creuses d’Incantations. Les synthés étalent leurs voiles de brumes et leurs suaves voix angéliques qui susurrent dans les harmonies de fins solos harmoniques, juxtaposant une couche d’émotions supplémentaires à ce titre qui a une profonde portée onirique. C’est trop bon! "Desert Clouds" enfile une intro similaire à "Ghost of a Mist (Ring Mist Mountain)" mais avec un débit plus lent. C’est une lente procession morphique avec des arpèges qui tintent à chaque coin de nos oreilles et dont le crescendo émotif se berce sur d’onctueuses strates aux linceuls de brume. Le mouvement se perd dans les brumes vers la 6ième minute pour exploser violemment dans les incisives morsures de la guitare de Klaus Hoffmann-Hoock dont les violents solos déchirent toute passivité. Ses solos aux torsades et meurtrissures angéliques s’épuisent peu à peu, reconduisant l’approche morphique de "Desert Clouds" qui sautille timidement vers une finale où les anges psalmodient dans un univers séraphique.
“Ghost of a Mist” est le point de rencontre entre ambiances lunaires et rythmes passifs évoluant avec une approche minimaliste tracée à l’ombre des mélodies angéliques. Moins percutant que Dreamscape, ce 2ième effort de Ron Boots sur Groove n’en demeure pas moins une œuvre intensément musicale où le synthésiste Hollandais étonne par sa maîtrise des atmosphères tribales dans une enveloppe musicale et où les synthés prédominent sur de douces séquences passives mais tout même fortement présentes. C’est un autre album extrêmement intéressant qui dévoile un autre côté de Ron Boots qui, comme d’habitude, a l’art d’enrober sa musique d’une délicate et belle enveloppe harmonieuse. Pour rêver les yeux ouverts!

note       Publiée le vendredi 21 septembre 2012

dernières écoutes

    Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Ghost of a Mist" en ce moment.

    tags

    Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Ghost of a Mist".

    notes

    Note moyenne Aucune note pour ce disque pour le moment. N'hésitez pas à participer...

    Connectez-vous ajouter une note sur "Ghost of a Mist".

    commentaires

    Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Ghost of a Mist".