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Conan › Revengeance

cd • 6 titres • 47:29 min

  • 1Throne Of Fire
  • 2Thunderhoof
  • 3Wrath Gauntlet
  • 4Revengeance
  • 5Every Man Is An Enemy
  • 6Earthenguard

informations

line up

Chris Fielding (basse, voix), Rich Lewis (batterie), Jon Davis (guitares, voix)

chronique

"Revengeance". Un gros concept, ça. La vengeance à nouveau ? Non, pire que ça : la Revanche et la Vengeance. En même temps. On en aurait comme une envie spartiate de poinçonner des trémas un peu partout comme à la grande époque du röck de barbares, hein mon kaükaü ? Revengeance = principe fondamental régissant la loi des hommes depuis toujours, qui va charger dans un même élan de masse grimaçante tout droit jusqu'à nos paisibles petites maisons de villageois... Doom d'invasion, et doom d'équarissage. Totale fulminance et pur poids, qui feront vite oublier que Conan est ce groupe souvent rangé au sein des séries B inoffensives. Tout au long des cinq premières pistes, ces trois ruffians expriment à vermeil la notion de Revengeance... parce que c'est eux qu'ont choisi l'titre d'abord. Parce que ce cru 2016 de Conan est le terrain fumant où la politique de la terre brûlée rencontre celle des fosses. Communes, et septiques. Un album qui soude l'un l'autre les concepts d'obésité et d'amertume, par un vrai groupe charnu de série B (pour Bulldozer, nous le saurons désormais). Trois quarts d'heure de pur brutal-doom bien moche au son ultra-granuleux et martial, qui vous laisseront dans un état de satisfaction totale mazout si vous êtes venus chercher du sévèrement régressif qui va broûtalement de l'avant - et surtout pas de la musique ayant le mauvais goût d'être autre chose qu'une pâtée de riffs et d'beuglements des plus linéaires, des plus mornes. Car pour apprécier au mieux ce Revengeance, on l'écoutera comme un album de Cannibal Corpse : en ne calculant absolument personne, jusqu'à soi-même. Jusqu'à être cette musique extrêmoche qu'on écoute un peu trop fort. Jusqu'à peut-être se lâcher vraiment et citer la très fameuse inscription qui fût il y a bien longtemps gravée sur le frontispice du Temple de Delphes Lundgren, puis reprise par le grand penseur Sauron (issu du coït de Socrate et Platon) : "chie-toi toi-même". Oui, très chère assemblée de péons apeurés : pour décrire du mieux possible le doom bourru que Conan pratiquent désormais à pleine maturité, il ne faudra pas chercher plus loin que cette onctueuse pochette aux multiples teintes de la merde. Soit : le chant clair et le chant foncé = le rapace et le soldat de cette peinture quasi-rupestre / Les guitares = la meute de loups aveugles que ce soldat tient en laisse (+ le purin mêlé de cendres rougeoyantes dans lequel il patauge en guise de "solos") / Et l'ambiance globale = le ciel pré- ou post-apocalyptique au-dessus avec ces teintes à foutre autant la trique au Colonel Kilgore qu'une nuée d'hélicos prête à déchiqueter du vietcong. Car elle hurle aussi haut dans le ciel que les Walkyries du père Richard, cette voix des plus vilaines possible, qui survole ces terres pelées à vif. Une laideur presque fasciste, tant elle s'impose à nos oreilles dès les premières secondes de Revengeance. Mais une laideur harmonieuse. Car ce chant clair est le glatissement du gros busard hideux qui plane à la recherche d'un lambeau d'âme à rapporter au nid de fémurs tressés, et ce chant foncé est l'ombre dégueulasse qui le suit (que j'imagine présentement et sans la moindre extravagance en mercenaire broyeur de têtes réemployé comme destructeur par Thulsa ; mais honnêtement, n'importe quel gros tank bipède type Bud Spencer des Carpates fera l'affaire)... Ce qui règne dans Revengeance et nous monte direct aux narinoreilles, est un pétrichor des plus tenaces. Voire une meurette oubliée sur le fourneau. L'odeur puissante d'un brasier boueux duquel extraire un titre plus que l'autre serait vain (même si hélas, l'ultime charge avec son riff de démarrage à la "Conan Bloody Conan", plus platement traditionnelle que le reste malgré un jeu de batterie exquisissime, m'oblige à modérer la charge de mes boules). Musique réservée à ceux qui pratiquent la défécation en haka.

note       Publiée le jeudi 3 novembre 2016

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Note moyenne        6 votes

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Au bout du compte, avec les années je préfère Horn of the Rhino, dans le sous(-sous)-genre. Et chez Conan, Blood Eagle pour l'assommoir, ou Monnos pour le chelou. Ils ont pris le mauvais virage ici, d'ailleurs. La suite est soporifique.

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boumbastik Envoyez un message privé àboumbastik

"Musique réservée à ceux qui pratiquent la défécation en haka." : ha ha ! je viens seulement de relever. Parfaite conclusion de chro.

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boumbastik Envoyez un message privé àboumbastik

Puisqu'on parle niveau décibélique en concert, Conan propose un des plus forts niveaux qu'il m'ait été donné d'entendre, ou plutôt d'endurer. Au point que lorsque mes côtes flottantes se sont mises à vibrer à 12 Hz et que mes sourcils se sont mis à tomber comme feuilles en automne, j'ai été contraint de sortir de la salle. Les bouchons d'oreille ne m'ont été d'aucun secours. Sinon, oui, très chouette album. Le batteur est particulièrement inspiré et précis.

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