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Rage Against The Machine › Rage Against the Machine

cd • 10 titres • 52:00 min

  • 1Bombtrack4:04
  • 2Killing In The Name5:14
  • 3Take The Power Back5:37
  • 4Settle For Nothing4:49
  • 5Bullet In The Head5:10
  • 6Know Your Enemy4:55
  • 7Wake Up6:04
  • 8Fistful Of Steel5:31
  • 9Township Rebellion5:25
  • 10Freedom6:06

informations

Produit, écrit et arrangé par Rage Against The Machine - Enregistré et produit par GGGarth, Stan Katayama, Craig Doubet & Jeff Sheehan à Sound City, Van Nuys, CA, sauf la 5 enregistrée par Auburn Burell à Industrial Recording, North Hollywood, CA. Enregistrements additionnels à Scream Studios, Studio City, CA. - Masterisé par Bob Ludwig à Masterdisk, NYC Mixé par Andy Wallace aux Quantum Studios, Jersey City, NJ.

line up

Tim Commerford (Timmy Commerford) (basse), Tom Morello (guitares), Brad Wilk (batterie), Zack de La Rocha (Rap, lyrics)

Musiciens additionnels : Maynard James Keenan (chant 6), Stephen Perkins (percussions avec une poubelle)

chronique

  • metal rap engagé

"Fuck you, I won't do what you tell me !" Ha... "Rage against the machine", c'est vraiment le groupe de la première petite rebellion, celle des années collège. Ce premier disque (et le seul vraiment intéressant du groupe, d'ailleurs) fut en tout cas découvert, en ce qui me concerne, à l'âge de 14 ans, en Allemagne. Nos correspondants allemands étaient plus avancés que nous en matière de nouveautés anglo-saxonnes ; ils portaient des Doc Martens avec des lacets ROUGES (de gauche !) et ils nous convièrent à pogoter sur "Killing in the name", bien sûr, et sur quelques autres bombes contenues dans ce disque historique à plus d'un titre. Au moment du retour en France, nous avions fait des cassettes (eh oui, pas encore de mp3 à l'époque) et nous crachions tous, sans comprendre ce que cela voulait dire, des trucs du genre : "He wanted to give the power to the have-nots ; then came the shot !" Bon. Au-delà de la nostalgie d'un vieux con et de la petite rebellion à deux balles d'enfants gâtés, les paroles de Zach De La Rocha, et il faut absolument le lui reconnaître, étaient d'un engagement vraiment total et VRAIMENT marxiste - autrement dit, de manière largement plus intelligente que la moyenne des groupes de Los Angeles de l'époque, "Rage against the machine" véhiculait un précieux élément : la subversion - subversion politique (la seule qui vaille). La photo de couverture, célèbre cliché de la guerre du Viêt-Nam sur lequel un moine bouddhiste s'immole par le feu pour protester contre la présence américaine, est là pour nous le rappeler. On ne rigole pas. Musicalement, le combo fut un pionnier d'une fusion metal/rock-rap vraiment convaincante, entre la diction de De La Rocha et les riffs acérés de Tom Morello, le son à la fois plein et mordant, la violence crue. C'est d'ailleurs fréquemment le seul groupe de rock cité en influence par nombre de rappeurs. Le temps a bien sûr passé sur ce disque de feu ; le groupe a eu du mal à se remettre de son succès et de ses nombreux tubes (la suite est arrivée... bien trop tard.) Mais ce monument des années 1990 reste indispensable. "They say : jump ! You say : how high ?"

note       Publiée le samedi 14 août 2010

chronique

En fait, qu’est ce que vous voulez que je puisse dire sur ce disque ? Je pensais disséquer un peu les paroles du MC Zach De La Rocha, sorte de mélange entre KRS-One et Noam Chomsky, mais ça n’aurait qu’un intérêt tout limité : le but de ce groupe étant dès le départ d’inviter tout un chacun à s’intéresser de plus près, à faire ses propres recherches, et à découvrir tout un tissu de militantisme d’extrême gauche américain – un univers ma foi bien mal connu, sans ironie aucune – plein de références historiques qui ne sont pas censées s’apprécier en écoutant le disque mais bien les paroles sous les yeux, avec un manuel d’histoire ou une connexion internet sous la main. En fait, dégageons la problématique d’emblée : ce disque a la fâcheuse faculté de passer pour le meilleur disque de tous les temps pendant les 52 minutes (qui en paraissent 2 fois moins) que dure son écoute. Pourtant, il manque singulièrement de mélodies, et – paradoxe malgré la profondeur incroyable des lyrics, je le redis – d’épaisseur. Tout a été enregistré dans l’urgence, live dans le studio, comme Fun House, et ça s’entend. La légende dit même que la plupart des chansons ont été gravées au cours d’une soirée organisée par le groupe, d’une traite, sous l’influence de l’alcool et des cris enthousiastes des potes, on imagine. Démontons quelques fausses idées si vous le voulez-bien : ce disque n’a strictement aucun rapport avec le néo-metal. Et pour cause : il est bon. D’ailleurs, il n’y a pas vraiment de metal ici, sauf peut-être dans la lourdeur de la disto de Tom Morello. Les filiations sont plus à chercher dans le mouvement fusion, de Fishbone aux Red Hot en passant par Faith no More ou Downset, voire, encore mieux, dans le hip-hop hardcore, dont découle directement le flow de De la Rocha. Fausse idée suivante : le groupe serait un tas de vendus pour avoir signé sur Epic. Si l’exemple de Fugazi et de Dischord Records tend à montrer qu’il existe bien une alternative, force est d’admettre que RATM, avec ses 4 albums, sans faces-b, remixes et autres bullshit, a une discographie plus agréable à s’enfiler que Crass, par exemple. A moment donné, il faut savoir reconnaître que certains groupes peuvent vendre par camions parce que leur musique tue, tout simplement. Et c’est le cas de RATM, tout comme ce fut le cas des Clash, de Public Enemy et de tant d’autres groupes subversifs-mais-signés-sur-une-grosse-structure avant eux. Bien sûr, on évitera de comparer RATM à Laibach, par exemple, ces derniers étant clairement des adultes qui parlent aux adultes – comprendre moins naïfs, plus cohérents, 1000 fois plus subtils et dangereux. Dernière fausse idée, et pas des moindres, RATM serait le groupe fétiche des ados stupides et en colère contre leur parents. Ah, pardon, cette idée là est 100% vraie, en fait ! Et c’est un mec qui a manifesté en mai 2002 avec une pancarte « Rage against the fascisme » avec une image du Che qui vous parle… Pour avoir vécu le truc de l’intérieur, je peux le crier sur tous les toits : oui, RATM m’a servi d’exultoire pendant des années, sur tous les modes, vous pouvez facilement imaginer : « rage against the prof de maths », « rage against l’enculé qui m’a piqué mon walkman », « rage against papa », « rage against maman », ou plus prosaïquement "rage against the rest of the world"… Mais n’est ce pas exactement la définition d’un bon disque : s’insérer dans notre vie, en devenir la bande-son, jusqu’à fusionner avec nos souvenirs ? Et n’est ce pas exactement cette rage adolescente que ceux qui ont découvert Elvis, Gene Vincent et compagnie à l’époque glorifient à longueur de temps ? Il faudrait être gonflé pour prétendre que la colère boutonneuse d’un ado de 1960 vaut mieux que celle d’un ado de 1992 ou de 2002. La différence, c’est qu’il est assez rare qu’un disque fasse l’unanimité dans les cours de récré à dix ans d’intervalle… Pas la peine de vous décrire les 10 bombes par le menu, donc, vous les connaissez déjà. Et si ce n’est pas le cas, courrez-y, et n’oubliez pas que ce disque se danse aussi… Allez, histoire que cette chronique cause un minimum musique, voici mes moments fétiches : les solos de Settle for nothing (complètement cheesy quand on y pense, façon « oh le pauvre garçon, regardez, il souffre, c’est beau »), de Killing in the name of (une superbe ballade à la Nick Drake idéale pour faire l’amour, comme chacun sait), l’intro façon « je compte mes balles » de Bullet in your head, le petit « anger is a gift » murmuré à l’oreille dans Freedom… Oh et puis, tout le disque tiens. Fin de la chronique, que je fais traîner en longueur pour me donner un prétexte de réécouter l’album. Que celui qui n’a jamais eu envie de défoncer son prof à coup de classeur me jette la première pierre…

note       Publiée le dimanche 15 août 2010

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Tout aussi funky et intéressants, mais avec une bonne louche de subtilité… A découvrir d’urgence pour tout ceux qui ne connaitraient pas.

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Même année. Des frères de flow, qui n'oublient pas les grosses grattes eux aussi... (Gratitude, puis le aptement nommé Sabotage sur le suivant)

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Encore une comparaison à priori lointaine, mais qui a tellement plus à voir que Korn ou même System of a Down...

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De La Rocha l'appelle "Senpaï". Bow down to the boogie down.

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Note moyenne        64 votes

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Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
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Je suis né trop tôt pour ça, je crois. Peut-être que si j'avais eu 15 ans en 92 mais j'en avais 21 dont presque 6 de goth...Ce son-là ne me parle pas. Dieu sait que je respecte les musiciens et leurs démarches mais même en réessayant il y a 3 ans, ça n'a pas passé. Bien sûr, je bondis plus que volontiers sur 'Killing in the name of' mais ça s'arrête-là...Par contre, je connais beaucoup de gens avec dix ans de moins, c'est une pierre d'angle pour eux. Question de génération, non ?

vigilante Envoyez un message privé àvigilante

A mon avis c'est générationnel. Et comme on se fout de mon avis, et que je me fous de cet album que j'ai connu au Lycée, la boucle est bouclée.

zugal21 Envoyez un message privé àzugal21

Moi mes potes me faisaient chier à vénérer ce truc affreux

Note donnée au disque :       
Dun23 Envoyez un message privé àDun23

Oui, j'ai toujours trouvé qu'il s'essoufflait assez rapidement, sorti des tubes qui sont des tubes parce que d'une efficacité sans nom. Acheté à l'époque à cause des tubes et l'avis date de l'époque aussi, toujours trouvé mi-figue mi-raisin et ça m'a jamais poussé à écouter les autres du coup. J'ai peut être tort.

Note donnée au disque :       
Cinabre Envoyez un message privé àCinabre
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Ça avait quand même de la gueule à l’époque!