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Sete Star Sept › Messenger from the Darkness

cd/lp • 7 titres • 26:14 min

  • 1Messenger From The Darkness4:54
  • 2Wrist Chopped1:06
  • 3Resentment Of You1:03
  • 4Unbearable Everyday1:13
  • 5Not To Be Realesed From Suffering1:36
  • 6Pain Will Last For Years3:38
  • 7Contract With The Devil12:44

informations

Enregistré par Mike Walls au studio Audio Esoterica, Baltimore, USA, le 23 mai 2013.

Pochette par Ed Mirrork (recto) et Jay Watson (verso).

line up

Kiyasu Ryosuke (batterie), Kae Takahashi (basse, voix)

Musiciens additionnels : Mike Walls (guitare sur 7)

chronique

  • noisecore > secteur grü

La question finit toujours par se poser, avec ces groupes là – et souvent assez vite… Comment continuer d’en parler sans radoter ? Sans que le texte devienne une simple notice à la note qu’on apposera en bas, au bout ? (Car oui… Ici on ne peut publier sans noter, qu’on le regrette ou non c’est ainsi). La tâche critique – le chroniqueur, si on veut ramener la question à des termes plus modestes – se heurte presque immanquablement à la cohérence trompeuse d’un ensemble, d’une discographie qui grandit, presque littéralement, de semaine en semaine. Comme d’autres – et encore plus sans doute – dans ces "sphères" ci, Sete Star Sept ne cherchent pas, selon toute évidence, à faire des "coups de style", certainement pas à surprendre, à chaque disque, en ouvrageant une machine bien distincte, qui produiraient des signaux, des formes, faits pour marquer, rester en tête. On a plutôt l’impression, chaque fois, d’être happé dans un de leurs moments, jeté pour ce laps dans une certaine densité, une certaine humeur, qui seraient de ce moment là, tronçon dans leur coulée continue. Difficile à vrai dire d’en rendre compte, de donner idée, autrement qu’en mentionnant, pour chacun, plus qu’un "spectre" – aux sens diversement littéraux du terme. C’est à dire simplement, directement, pour eux : parce que chaque disque a tendance, en effet – question de production (ou de son absence parfois, sans doute) autant que de choix de jeu – à "tourner" sur certaine bande de fréquences. Ici, ce serait plutôt le grondé, pour la basse, et souvent la voix, de Kae Takahashi. Ça définit bien sûr des techniques. Sur l’instrument : cordes qui frisent volontiers, micros qu’elle semble coller souvent contre les haut-parleurs de l’ampli, afin que ceux-là, débordés, produisent des claquements, des vibrations tétanisées, mais en coupant les aigus peu ou prou, afin que ça ne siffle pas comme ailleurs ; et dans sa gorge et son ventre, donc : une tendance – avec toutefois quelques pics d’aigus déchirés, façon black metal option cave scandinave des origines ; ou presque Khanate, même, par instants – à descendre loin dans les graves, profonds, grognements death inarticulés, particulièrement stomacaux voir puisés plus bas que le nombril. En étendant la définition – en la travaillant, en la bricolant… on se fait les outils qu’on peut, comme eux – on pourrait aussi parler de "spectre de vélocités", vitesses de jeu choisies, bien sûr, mais aussi tactiques de trajectoires : filer droit sur chaque piste ou bien sans arrêt zigzaguer, même sur les plages brèves… Ici, c’est la brisure qui semble le principal motif : pas de blasts tenus le temps d’une "chanson", le suivant enchainé sur la suivante. Des espèces de breaks incessants, plutôt. Du lâchage free et frénétique. Disons que tout ça sonne affolé. Plus que sur d’autres, oui, parce que louvoyant sans guide apparent, à ces vitesses éreintantes. On peut aussi – afin de raconter un peu mieux cette chose particulière dans la pléthore encore en train de se faire, sûrement, pendant que j’écris, que vous me lisez – parler de ce dernier morceau qui trancherait un peu, si les six précédents ne nous avaient pas laminée l’écoute. D’autres fréquences de bruit, justement – plus sifflants, plus aigus-pointus. Lecture faite des crédits, c’est une guitare, qui rajoute cette couche. Joué par l’ingénieur du son de la session – un Américain nommé Mike Walls, ce disque ayant été enregistré à Baltimore. Et ça prend le temps de nous achever pendant presque treize minutes… Je suis à cours. J’ai dit l’ambiance, voilà. Les cervidés-anthropomorphes sur la pochette vous renseigneront tout autant sur le climat – noir, bizarre, metal-mais-un-peu-à-côté. J’ajoute – ça prend place ici au moins aussi bien qu’ailleurs, à leur propos – que Sete Star Sept ne sont pas à mon sens un groupe "post", ou "méta" ou autre mauvaise plaisanterie conceptuelles. Parce que simplement, aussi difficiles soient-ils à distinguer, d’abord, leurs disques ne sont pas des exercices, du "pour rien" mis en tranche, qui ne seraient que les traces d’une démarche. Je le disais dans la chronique d’un autre disque : il semble plutôt que "jouer de la musique" soit devenu pour eux non une routine au sens vide mais – peut-être pire – une sorte de fonction vitale. Une espèce de "vocation" – mais comme disait Blanchot à propos de la littérature, au sens le plus inéluctable et piégeur du mot, glorieuse ou pas mais toujours fatale, une fois prise, irréversible. (Une voix qui souffle, riant insidieusement : "Tu as commencé à écrire, tu es perdu !" ; à quoi l’on répond : "Malheur… Alors je cesse" ; et qui réplique, incontestable : "Non… N’arrête pas ! Maintenant, si tu ne continue pas, tu es perdu"… Citation approximative, de mémoire, mais c’est bien ce processus, j’en suis sûr ; qu’il décrivait). Quant à ce disque, restons en là. Je ne jurerais pas, de toute façon, que ces deux Japonais là aient lu ce littérateur, penseur, théoricien… J’imagine mal ce que ce Maurice aurait dit de leur musique. Ce n’est pas toujours la question. Disons – jugez comme vous voudrez du sérieux de l’assertion – qu’ils se rencontreraient dans le titre de cette dernière longue plage : "Contrat Avec Le Diable". Le propos rapporté plus haut, d’ailleurs, renvoyait, dans le livre, à Goethe et à Faust… Cet accident, coïncidence, saisis, ne nous attardons pas plus – n’y croyons que comme coïncidence et accident. Je vous parlerai sans doute quand-même d’autres disques d'eux, plus tard. C’est fait, de toute façon, pour qu’on n’en vienne pas à bout.

note       Publiée le mercredi 30 septembre 2015

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    Ah ! Ben toujours via Revulsion Records, j'ai jeté une oreille là-dessus hier, justement ! Un album de 2007 qui s'appelle Revoltage, précisément. Il me semble que ça m'a paru bien bon, ouais ! (Mais je commençais à avoir nettement ma dose pour la journée... J'y retournerai les oreilles reposées, je pense, parce que là, après la Krupskaya-intégrale, je crois que je vais avoir besoin de passer à un autre son).

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    yog sothoth Envoyez un message privé àyog sothoth
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    Ce qui me fait penser que pour varier un peu les plaisirs, tu devrais jeter une oreille ou 2 à Unholy grave... même provenance, même style en un peu moins chargé (un chouia plus du coté "grind"), même discographie pléthorique :D

    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    Ah oui, t'attaques par un format extrême faut dire ! (Y'en a plein en écoute sur le bandcamp de Revulsion Records, de ces compiles bouts de rétro... Faut éviter de les enchaîner, disons).

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    yog sothoth Envoyez un message privé àyog sothoth
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    hey, faut demander la création du format "Floppy disk" ... et, boutade mise à part, faut être motivé pour aller se coller la disco, j'ai choppé une des compils sorties chez Fuck Yoga (Vinyl collection 2010 - 2012, donc 100 titres, normal) et... ouais.

    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    Ah ?

    Je n'vois pas ce que tu veux dire...

    Et conneries à part, je vais en faire encore quelques uns - en espaçant un peu parce qu'à force on finit aussi par écouter que ça, ce qui est moyennement sain pour la caboche, disons... - mais effectivement... ça me paraît pas humainement possible de se taper TOUTE la disco ! (Enfin si... Mais encore une fois c'est un coup à finir vite fait en HP - ce qui me rappelle qu'ils y ont joué au moins une fois, cette année, devant les détenus patients, à Bourg, via le mec d'Écoute la Merde, qui y est infirmier et organise régulièrement des concerts noise etc. dans les murs).

    Et ouais, donc... À ce jour, recensés sur discogs : 45 albums (en comptant de nombreux splits), 54 single/EP, 6 compil' et 6 "miscellaneous" (dont la plaisanterie mise en lien ci-dessus). Apparemment avec tout ça ils trouvent le temps/le moyen de faire des tournées au Brésil ou en Chine, en plus des concerts "chez eux". Doivent jamais dormir, ces gens.

    Note donnée au disque :