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Jackie McLean › Destination out

  • 1995 • Blue note CDP 7243 8 32087 2 2 • 1 CD

4 titres - 35:07 min

  • 1/ Love and Hate (8:28)
  • 2/ Esoteric (9:05)
  • 3/ Kahlil the Prophet (10:27)
  • 4/ Riff Raff (7:07)

informations

Van Gelder Studio, Englewood Cliffs, New Jersey, USA, 20 septembre 1963

Cette réédition 20 bit s'inscrit dans la collection Connoisseur Series.

line up

Roy Haynes (batterie), Bobby Hutcherson (vibraphone), Jackie McLean (saxophone alto), Grachan Moncur III (trombone), Larry Ridley (contrebasse)

chronique

  • post bop > jazz modal

De la jeune génération signée sur Blue Note, McLean fût peut-être le premier à se sentir pousser des envies de franchir les barrières. Après un "Let Freedom Ring" qui ne laissait plus planer le moindre doute sur ses intentions, et un "One Step Beyond" où il incluait déjà le vibraphoniste Bobby Hutcherson, toujours dans les bons coups, Jackie McLean en remet une couche avec sa formule en quintette, ayant trouvé un allié de poids en la personne du tromboniste Grachan Moncur III. Un instrument pour le moins insolite dans un tel contexte, et devant lequel on ne tombe pas spécialement en pâmoison. Mais force est de constater que son travail est ici primordial, d'autant que trois des compositions présentes ici sont signées de sa main. Avec ce diable de Hutcherson, ils sont donc, tous trois, les artisans de la beauté claire obscure de ce disque. La fascination exercée par l'écriture modale prend ici des proportions gigantesques. "Love and Hate" est désarmant, tout simplement. Il dégage une ambiance hors du commun. Vaporeuse, embrumée et tendue. "Esoteric" est lui lancinant, obsédant grâce à - ou à cause de- ses répétitions en ouverture. "Khalil The Prophet", qui le suit, emboîte le pas à cette démarche qui s'articule autour des mêmes préceptes ; dissonances, réponses, travail sur les nappes, exploration modale, sens du groove, recherche d'atmosphère. Tout y est. McLean est un explorateur et durant ses années Blue Note, il se sera employé à systématiquement se frotter à des modes d'écritures différents, avec la réussite qu'on lui connaît. Seul point noir - que même Clearasil ne pourra pas effacer - la dynamique semble particulièrement faible pour un disque prétendument remastérisé. Il est regrettable de constater que même face à des compositions d'une telle qualité, des petits couacs techniques de ce genre se permettent de venir entacher le plaisir d'écoute que l'on pourrait en temps normal en tirer. S'il ne fallait en retenir qu'un... "Destination Out" assurément.

note       Publiée le vendredi 7 juin 2002

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Note moyenne        9 votes

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Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

On y revient, forcément. Le McLean de ces années-là (62 à 67, pour simplifier), c'est un peu l'invité surprise de la New Thing. Pas totalement adopté par les ayatollahs du genre. Mais qui vous laisse abasourdi par sa verve, son swing, son inventivité, sa maîtrise. Par tout, en fait. Les deux premiers titres sont dans la continuité du déjà indispensable "One Step Beyond". Les deux suivants sont d'apparence plus "classiques". Mais les solistes font largement exploser le cadre, McLean le premier. Son solo sur "Kahlil The Prophet" est tout simplement magique de bout en bout.

Note donnée au disque :       
Pilgrimago Envoyez un message privé àPilgrimago

@Progmonster : je fais un bond de 15 ans dans le passé pour venir te demander, moi aussi, ce que tu penses de Jacknife ? Une petite chronique serait envisageable ? Je suis personnellement tombé sous le charme de cet album, qui m'a l'air fortement mal reconnu !!

merci pour le fusil... Envoyez un message privé àmerci pour le fusil...

Rien que pour Love and Hate...

brckalovic Envoyez un message privé àbrckalovic

C'est vraiment l'un des albums phare de McLean, avec des compositions superbes écrites pour la plupart d'entre elles par Grachan Moncur III. L'atmosphère de l'album est marqué par un entre-deux constant qui oscille entre l'intensité des solos pris par McLean et le caractère, sombre,réfléchi, distant, quasi narquois des interventions prises par les autres protagonistes. On sent que tout ce beau monde a déjà largué les amarres avec le monde connu pour s'en aller conquérir de nouveaux territoires : ah, le beau voyage !

heirophant Envoyez un message privé àheirophant
ok, promis, je fermerai ma gueule. mais peut-tu quand meme me donner ton avis?
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