Deadbolt › Zulu death mask

Après les fétiches tahitiens, les zombies des Bayous, c'est vers l'Afrique que se tournent les barjots de Deadbolt, à se demander s'ils ne sont pas chasseurs de sorcellerie avant d'être musiciens ? En tous cas, ils l'ont trouvée leur malédiction, sous forme d'un masque de mort zoulou. Rythmée par une rythmique rockabilly lente, des guitares glacées nappées d'écho, l'histoire est contée, que dis-je, récitée sur ce ton grave, monocorde si typique du gothabilly de Deadbolt. Si le groupe peine décidément à renouveler son son (exception faite de la polka finale, 'Ocotber in Zimbabwe', et des percussions africaines roulées en arrière-fond), ses accords inquiétants, sa trame quasi cinématographique finissent toujours par séduire l'auditeur. L'album peine un brin à démarrer mais peu à peu, les guitares nocturnes à la The Shadows, leur touche mélodique, réverbérée tissent leur toile à notre insu, hypnotisés que nous sommes par la rythmique minimale qui agit comme un pendule. Nous réalisons alors nous trouver en plein coeur du disque sans vraiment l'avoir réalisé, sur le superbe 'Jimmie's grave' dont les choeurs féminins désincarnés nous font subitement prendre conscience que le piège s'est refermé. Cette quête de masques africains n'est certes pas le meilleur essai de nos Américains mais il conserve un charme suffisamment sulfureux pour donner envie d'y jeter une oreille.