Deadbolt › Haight street hippie massacre-best of

Voilà un bon best of tel que je les apprécie.Il retrace dix ans de la carrière de Deadbolt, soit cinq albums, plus deux autres projets (Tijuana Hit Squad et Strangers 1800) en pas moins de 21 titres. Nos rockers vaudous ont bien fait les choses puisque la sélection des titres se veut équilibrée en proposant un petit apperçu de chaque galette, le tout agrémenté de quelques pièces live et d'inédits. L'élément qui ressort de cette compilation est la constante chez Deadbolt. Chaque morceau semble une pièce de plus au puzzle de leur étrange univers qui mêle rock'n'roll hanté, vaudou, cinéma et humour noir à la Quentin Tarentino; rythmes moites, guitares glaciales, basse lourdes,voix nappées de réverberation,tantôt chantées, tantôt parlées, ricanements, hurlements et autres bizarreries en forment la trame sur une base rockabilly sombre agrémentée d'éléments louchant parfois discrètement du côté du batcave (au niveau du jeu de basse notamment, 'You don't know me', 'Edie') ou de la cold wave ('Shrunken head'). Certes à la longue, la recette finit par ne plus prendre de manière aussi efficace et un brin de lassitude peut gagner sur les derniers albums mais la qualité mélodique des chansons ici sélectionnées permet de contourner l'écueil sur ce best of. Difficile de résister à la fascination malsaine de 'Tiki man' (avec son orgue glauque),'Zulu death mask', 'Down in the lab' ou 'Swamp witch', coincé entre autoroutes du Nouveau-Mexique, bayous de Floride, verres de mauvais whisky, maléfices africains et psychopathes égarés. Voilà résumé l'univers glauque et grinçant de Deadbolt et il plaira tant aux rockers qu'aux gothiques. Quant à Tijuana Hit Squad, il permet à nos lascars de jouer plus à fond la carte Tarentino à tel point que les titres semblent constituer une bande-son pour une sorte de Pulp Fiction assaisonné de Get shorty (personnellement, je suis moins convaincu par ce projet).Strangers 1800 constitue une sorte d'interprétation gothabilly de westerns spagnetti pouvant évoquer parfois Ghoultown. L'exercice n'est pas désagréable mais il n'atteint pas la qualité des compositions de Deadbolt. Bref,ce best of constitue une excellente carte de visite qui permettra à chacun de mieux découvrir et apprécier l'univers bizarre de celui qui se nomme lui-même le 'groupe le plus effrayant du monde. Songez tout de même à invoquer la protection de quelque puissant sorcier avant de vous lancer dans son écoute.