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Olivier Greif (1950-2000) › Sonate de guerre

3 titres - 30:06 min

  • 1/ Allegretto non troppo (13:22)
  • 2/ Adagio (13:02)
  • 3/ Toccata (3:27)

informations

Espace de projection de l'IRCAM, Paris, France, octobre 1998.

line up

Pascal Amoyel (piano)

chronique

Olivier Greif, compositeur français atypique, qui mourut prématurément il y a 5 ans, alors qu'il commençait à accéder à une reconnaissance amplement méritée, a tout de même eu le temps d'écrire une centaine d'oeuvres, dans tous les genres. Leur caractère est le plus souvent hétérogène, composite, polystylistique ; l'auditeur s'y perd dans une multitude de motifs, d'influences, au premier rang desquelles celles de Britten et de Chostakovitch. Il aimait à se définir lui-même comme "pessimiste et mystique". De fait, ce qui redonne son unité à ce large catalogue, c'est le sentiment de la mort, qui est partout présent, et qui plane sur sa musique comme un fantôme... Le fantôme de son père, rescapé d'Auschwitz, est également là, dans cette "Sonate de guerre", qui date de 1975. Plaidoyer pour la paix, évocation de la barbarie guerrière, cette pièce fait plus particulièrement référence à la Seconde Guerre Mondiale, à l'invasion de l'Europe par les Nazis, aux camps de la mort, et à la victoire finale, à travers les trois mouvements qui la composent. Le premier mouvement est un cortège assez hallucinant de motifs mélodiques populaires datant de cette époque, qui défilent de manière désordonnée, comme vus à travers le prisme déformant de l'horreur, puisqu'il y a parmi eux bon nombre de musiques martiales, de chant allemands, d'air joyeux, mais interprétés comme pris dans la glace des angoisses éveillées par les batailles à venir, écrasés par le piano comme par le marteau de Thor. Le deuxième mouvement est un requiem, un lent et douloureux chant de mort à la mémoire des victimes des camps : il est hanté par un motif de trois notes, répété de manière obsessionnelle au dessus d'une longue cantilène qui se développe à l'infini. Le dernier mouvement, bref, rapide et enjoué, agit comme une délivrance, avec sa ritournelle répétitive qui s'achève en explosion de joie. D'un dramatisme fort et violent, écrite sans complexes ni excuses, cette "Sonate pour piano" d'Olivier Greif se présente comme la parfaite image des tourments qui l'assaillaient.

note       Publiée le vendredi 8 juillet 2005

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