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Jah Excretion › Noise for Light

téléchargement • 2 titres • 37:10 min

  • 1Light Speed Junkie23:22
  • 2Noise for Light13:48

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Non crédité.

line up

Yu Iwasaki (électronique)

chronique

Cette fois – promis, malgré les apparences – ce n’est pas un canular. Cette chronique, j’entends ; le premier avril, c’était hier, on retourne aujourd’hui au fil des écrits en cours, des disques qui existent. Celui-là ne se trouve qu'en version dématérialisée, certes, à ma connaissance, mais indéniablement c'en est un - de disque, justement.

Oui mais – avec cette pochette et ce titre, le nom du label, celui de l’artiste même – le sérieux de la chose, alors, qu’en est-il ? Eh bien… Je n’en sais foutre rien. PEut-être se trouve-t-on dans cette marge, cette zone aveugle, indécidable – délibérément ou pas ; j’aurais tendance à penser que oui, au moins en partie, en exploitant l’improbable du truc – où les concepts les plus cons, les plus absurdes et non-avenus en apparence, se réalisent quand-même, l’idée poursuivie jusqu’au bout, inconséquence ou pas. Les deux titres sont « hébergés » sur le bandcamp de Grindcore Karaoke – label (virtuel) de Jay Randall, membre entre autres d’Agoraphobic Nosebleed ; maison qui abrite de patentes farces autant que des gens mortellement sérieux (l’indus-black-noise arty de Surakai ou le latino-raw-black de Sangre y Tierra, quoiqu’on en pense par ailleurs, on ne peut pas dire que ça rigole des masses…). Et puis quelques noms peu (Dead Nehandertals, Bologna Violenta…) ou prou (Death Grips, Bong Ra, Agoraphobic Nosebleed soi-même…) connus, reconnus en dehors de ce cadre « label du weekend pour faire entendre les délires des copains ».

Et ce Jah Excretion, lui, n’est pas simple à cerner, non plus. Tokyoïte capable, sur son propre bandcamp, d’aligner des maxis/EP nommés « Meditation » (vol. 1, 2 etc.), d’une musique électronique, dub, ambiant parfaitement atmosphérique, « mé » à la Ultimae Records (le label lyonnais), sous des pochettes torchées sous paint ; ailleurs, sévissant sur d’innombrables splits (k7, CDr…) avec des groupes, des « unités » noisecore et cie. d’ici ou là dans le monde, façon « tape trade » à l’ancienne ; parfois membre invité, aussi, des singuliers Zothique, qui vient déboussoler encore, perturber les charges de leur doom/sludge/etc. envahi par les glitches et autres végétations, imbibé de psychédélisme « à l’ancienne » mais mutant, depuis les sources…

À quoi s’attendre, alors, pour ce Noise for Light – citation évidente (titre et pochette, encore) d’un groupe, d’un disque, bien plus célèbre (et pour autant parfois méconnus, leur complexité ignorée, masquée par le caractère « légendaire » de la bande, de l’objet) ? Eh bien : une bonne synthèse, au fond, de ce que fait le gars en question. Deux faces, en tout cas, de son ouvrage tous azimuts. Une plage harshnoise, d’abord – tout en stridences pure-agression, aigus qui perforent les oreilles, paquets de fréquences qui hachent-menu ; mais qui, une fois qu’on s’y est « fait », donnent l’impression de masser l’encéphale, de lâcher des messages pas prévus dans la notice mais à leur façon « libérateurs » à même les neurones, les synapses. Là aussi – le type a l’air d’insister fréquemment sur cette dimension de son projet ; eh bien là encore, il s’avère que ce n’est pas juste une blague – c’est une espèce changée, une forme pas fixée de psychédélisme, dans sa violence, le machin. (Hallu en montage CUT/CUT/CUT de fragments/fréquences coupés comme au hasard, assemblés façon scène de baston Tetsuo, Tsukamoto, avec un même grain dégueulasse, sur-saturé, un même sens des moyens de peu pour un rendu qui déborde de toutes parts). Et puis en deuxième piste, une ambiance, une ambient dubby mais toujours bruitée – frottement de bande, défaut de fidélité de machines « mal » utilisées qui font des bruits de vaisseau spatial série B ou Z, échos, réverb, delay passés à travers les ans (et les pays, les continents, les villes, les terres) depuis les studios des pionniers jamaïcains, leurs héritiers de partout, entre-temps. Morceau bien plus prenant que ne pourrait le laisser craindre cette définition, à vrai dire – belle atmosphère, à la fois granuleuse, là encore, abrasive dans ce son piqueté, abîmé par les filtres et les programmes poussés à bout, et méditative, relaxante, titillant la perception comme pour en agrandir le champ (magnétique). Le mec fait joujou avec nos chakras, oui, clairement. Et contre toute attente, aussi fumant que ça ressorte, ce n’est pas vainement fumeux, fumisterie. Ce n’était – de sa part non-plus, donc – pas une simple blague en passant, un clin d’œil au patron du label, pour se marrer connement un coup entre « bros ». C’est un bon disque de harshnoise/dub/ambient/electronica faussement informe (ou son informe contenu dans une trame qui lui va), gardé, aussi, sur une durée relativement ramassée, qui empêche qu’on s’y ennuie à force, que la proposition lasse.

Pas plus ? Pas moins, exactement. Et à bien y regarder, il n’y en a pas tant – tout court – de ce genre, qui parviennent à ça, passé l’effet de surprise.

note       Publiée le jeudi 2 avril 2020

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