Body Count › Born Dead

« Born yellow... Born brown... Born red... Born black... Born dead… DEAD !!! » Pour ce second jet, Ice-T et ses gars reprennent grosso modo les mêmes gimmicks et la même construction que sur leur premier album éponyme : son rêche, riffs d’inspiration hardcore/post-punk/thrash, paroles de gros bourrins. Difficile de vraiment savoir lequel des deux est à préférer, disons simplement que Born Dead est peu être plus glauque dans l’inspiration (mattez-moi un peu cette pochette de première fraîcheur), avec une ambiance plus sombre, voire glauque, palpable sur des titres comme « Shallow Graves » ou le ténébreux « Last Breath » avec un feeling presque doom (mon titre préféré du groupe). L’album, dans son entier, est peut être plus poisseux que son prédécesseur, mais la provoc gratuite est toujours de mise, sauf qu’ici on parle plus des cadavres que de la guerre en elle-même. On reprend Hendrix (« Hey Joe »), on lance toujours des cris de révolte contre les méchants riches et les vilains flics, on se défoule contre Papa qui boit trop et frappe Maman (« Who Are You », pamphlet parricide après le matricide « Momma’s Gotta Die Tonight »), bref c’est pas la joie, c’est pas la finesse non plus, on dit ce qu’on a à dire et basta. Tout aussi brut de décoffrage que le précédent, Born Dead a quelque chose en lui de plus noir, mais rien de suffisamment inspiré pour l’élever au niveau supérieur, en dehors des titres cités je préfère ressortir le premier pour me défouler. C’est du Body Count, on sait à quoi s’en tenir : « Who are you tryin' to judge me ? Get the fuck out my face ! »