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Alireza Mashayekhi / Ata Ebtekar › Persian Electronic Music: Yesterday And Today 1966 - 2006

2cd • 21 titres

  • Yesterday
  • 1Shur, Op.15
  • 2Mithra, Op.90
  • 3Development 2, Op.24
  • 4East-West, Op.45
  • 5Chahargah I, Op.75
  • 6Panoptikum 70, Op.27
  • 7Stratosphaere I, Op.46
  • 8Yaad, Op.66
  • Today
  • 9Miniature Tone 5:51
  • 10Nashid
  • 11Saint Homayun
  • 12Synthetic Overture (Satan's Lullaby)
  • 13Micro Tuning
  • 14Breadth Digit (Glass Lung)
  • 15Robot Radif
  • 162Tahrir (Love-Birds Drowned In Sorrow)
  • 17Picture Of A Whisper
  • 18Cry
  • 19Lovaz
  • 20Niaaz
  • 21Plainsong

informations

line up

Alireza Mashayekhi, Ata Ebtekar, Houshang Taheri (violon sur Shur), E. Tehrani, E. Waseghi, K. Roshanravan (tonbak sur Stratosphaere)

chronique

Un disque historique. Une rencontre historique. Celle d'Alireza Mashayekhi, compositeur de musique électronique à l'aube des années soixante, et celle d'Ata Ebtekar, compositeur de musique électronique d'aujourd'hui, également connu sous le pseudonyme de Sote, oeuvrant dans une electro qui souhaite s'inspirer d'Autechre, mais qui s'avère malheureusement un peu tiédasse, old school et pour tout dire assez ringarde. « Persian electronic music » est un double album : un premier disque où l'on se confronte à Mashayekhi sur une quinzaine d'années (de 66 à 82) (et avec ce défaut de ne pas être dans l'ordre chronologique), qui se fait se huerter (comme chez Dolat-Sahi) les instruments traditionnels (parfois des musiciens, parfois des samples) aux Xenakiserie diverses de la nouvelle musique électronique de l'après-guerre, celle Pierre Henry et compagnie. Si la teinte iranienne ne s'efface pas (comment en serait-il autrement ?), je pense à l'étrange Mithra Op90 qui évoque assez bizarrement Dune, dans sa kitscherie séduisante, ou à Chahargah (qui est l'un des dastgah de la musique perse), radif réalisé au synthé et complètement ratée, Mashayekhi se montre plus convaincant sur les longues pièces abstraites, concrètes (pour ne pas dire bruitiste), comme le Panoptikum, long voyage dans les brume amère du totalitarisme laxiste (en comparaison au totalitarisme actif des années Khomeni) de Reza Shah. À l'époque où la musique occidentale était autorisée (elle est contemporaine des Fragments pour Artaud et de Presque Rien), cette pièce audacieuse (cousine de la suivante, Stratosphaere, dans le même ton) ne brille peut être pas son excentricité, mais sa férocité annonce assez clairement les orages de la scène noise à venir. Sur le second disque, Aba Ebtekar, c'est le changement dans la continuité : samples d'instruments traditionnels malaxé à la mode Autechre, mélodies de synthés à la persane mais modifiée à la bizarre, radif microtonal à la Nancarrow (le très drôle « Robot radif »). Si Aba Ebtekar est l'auteur d'un unique bon disque dans sa carrière (celui sur Warp, Electronic Deaf, qui est cool), ce n'est pas pour rien : à quelques exceptions près (l'excellent « Satan's Lullaby » ou le brutal « Cry », à la Genocide Organ), le tout ressemble à des expérimentations « in bedroom » qui n'avaient aucun intérêt à voir le jour sur le marché, autre que celui, anecdotique maintenant, d'être de nationalité Iranienne (encore que Aba est un exilé de longue date). Au final, en faisant le tri, c'est à dire en réunissant le meilleur des deux disques sur un seul, on pourrait avoir un très bon disque témoignage, un document, à prendre comme tel, recouvrant une cinquantaine d'année d'évolution souterraine (car interdite par la loi) de la musique contemporaine (allons-y carrément) persane. À trop vouloir en mettre, Sub Rosa (dont c'est souvent le défaut, concernant les compilations) continue de noyer l'auditeur dans un surplus d'information dans un monde qui en est déjà saturé. Prochaine étape les mecs, engagez un type pour l'édition !

note       Publiée le mercredi 15 juillet 2015

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    saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
    avatar

    Ah ! Justement je trouve qu'il y a encore plus d'Autechre sur Dastgaah, le côté déconstruction / transfini d'une division toujours plus petite d'un son (en le disant ça colle aussi pour Yasunao Tone, en fait)

    Note donnée au disque :       
    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
    avatar

    Ah je me doutais qu'on y viendrait, à Sote ! Son "Dastgaah" m'a totalement envoûté pour ma part, je n'ai pas trouvé ça kitsch ni ressemblant à Autechre!! Connais pas celui-là, faudra que j'écoute ça...