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Infect › Indelével

lp • 17 titres • 18:42 min

  • Face A
  • 1Cansadas de ódio0:55
  • 2O que há de se fazer ?1:24
  • 3Puta0:30
  • 4Sendo Fogo1:33
  • 5Um buraco de realidade1:47
  • 6Família Nuclear0:35
  • 7Vá para o asilo1:31
  • 8A força0:53
  • 9Longe de você0:57
  • Face B
  • 10Assassino0:19
  • 11Reforma0:58
  • 12Classe dominante0:32 [reprise de Restos de Nada]
  • 13Indelevéis1:11
  • 14Nesse jogo você deve roubar1:31
  • 15Condicionado0:58
  • 16Processo de eliminação0:46
  • 17Himenóptera2:22

informations

Enregistré et masterisé par Fernando Sanches, Infect et Pedro au studio El Rocha, São Paulo - SP, Brasil, en janvier 2003.

Artwork : Chico (pochette), Estella Homem (dessins de l’insert), Pedro Carvalho.

line up

Bianca Arduany (guitare, chœurs), Juliana Ferreira (guitare, chœurs), Estella Homem (batterie, chœurs), Indayara Moyano (voix), Tatiana Sanson (basse, chœurs)

chronique

Point du monde numéro zéro : c’est n’importe où. C’est maintenant. Vive la colère ! Vive l’insurrection ! L’insoumission… Infect, quintet à jupes plissées, tatouages, coupes de cheveux psychobilly, étaient de São Paulo, Brésil. Infect ne jouaient pas du tout du rockab’ sexy, charme juste un peu rude. São Paulo, paraît-il, métropole à l’expansion économique exponentielle depuis les années deux-mille, est classée "quatrième capitale la moins criminelle du pays". "Seulement". Bien… Mais ça vous inspire quoi, vous, que ce genre de décomptes fasse sens ? Ça vous semble assez - raisonnable, recevable… humain ? "Seulement tant". De viols, de meurtres, de x-pour-cent de corruption… X sévices, aliénations, mutilations. Infect, sur cet album - leur seul, sorti sur un label américain au bout de cinq, six ans d’existence alternative locale ; enregistré au pays, dans leur cité – envoient une foutue énergie. Pas contente. Fâchée, même. Pleine face. Des plages de vingt, trente secondes ; rare que ça passe la minute ; quand ça atteint les deux et quelques, ce n’est pas une concession : c'est pour conclure, creuser la ligne de dégagement. On ne concède à la forme que le temps de dire ce qu’elle lance, dans tout les cas. Et nom d’un pain que c’est bon ! Que c’est net. Que c’est foutument pertinent dans son manque de précaution. Elles ne prêchent pas : elles jettent cru, dru. Ok : elles avoinent. Et bonheur : rien de tout ça n’exclue l’imagination, la personnalité… L'intelligence retorse, hors canons ou clauses de style. "Ça n’a rien de brésilien", me direz vous ? Oh… Et cette langue, alors ? Cet accent qu'elles articulent ? … Qu'est-ce que ça dit, tiens, à propos ? En vrac : "‘Pute’ ou ’Salope’ est un compliment, si ces mots signifient affranchissement de vos règles stupides" ; "Famille nucléaire… Je ne pense pas que je vais dire Oui" ; "Des étagères trop propres où les Américains achètent ce qu’ils appellent Liberté"… Naïveté, renchérissez-vous ; toute-jeunesse, innocences adolescentes ? Oui… Mais ça riposte vraiment, face à l'ordinaire terreur : "La dépendance est la règle, mais dans ce jeu, vous devez voler". Au vrai, c’est douloureusement… lucide. Bon. Et la musique, demandez-vous ? Je répondrais : anarcho-punk ; précisons : dans la lignée Crass ; c’est à dire : cognez bref, ici, mais inventant à chaque fois la vitesse, le fil, la saillance adéquate ; et comme les temps sont plus bruyants et passifs, indifférents, qu’en la fin de la décennie soixante-dix : ajoutez du poids, histoire que chaque plage puisse rompre l’indolence, l’inertie. À vrai dire, aucune là n’est faible. Et rien ne lasse parce que la conviction trouve à chaque fois l’angle, le battement, le motif. Cette voix tranche tout silence, aussi, d’abord : par dessus, à travers les charges, les courses, les percées. On dirait parfois Yako – celle de Melt Banana, oui – mais qui aurait retrouvé la brièveté des tout-débuts ; avec un groupe, dans le local, qui aurait jeté par dessus la rambarde toute idée de psychédélisme – de distraction qui adoucirait le propos, enjoliverait, ferait "du fun" ; pour autant ne se serait certainement pas dit qu’il fallait entrer dans les rails, la rigidité de quelque idéologie. Bon ! Je le concède : c’est international. C’est la lutte… Rien ne prend fin pour qui coure. Cramer les secondes, c’est échapper au clou qui vous planterait en vol, si le jarret était un tant soit peu plus faible. Tiens, question étiquettes, s’il faut vraiment : c’est crust, aussi, leurs cavalcades ; Amebix-œstrogènes ? ; hmmm… ; disons que dans la mixture, il y a ce qu’il faut, se mêlant aux riffs dépenaillés et coup-de-pied-caisse-claire à tempo casse-cervicales-binaire, de lourdeurs thrash, pour mériter l’indice – de l’époque, du secteur, bien entendu, où le mot puait plein-nez le garage et la sueur, le poil dans les creux plutôt que le peroxyde et les millions ; c’est rock, aussi, tout franchement, tout brutal, brut – parce que ce type de graisse de bielles, ça lubrifie toutes articulations ; voix du peuple : il a pris le maquis. Elles n’ont rien lâché. Ça n’a rien perdu, ce son rude, cette harassante proposition, affirmation, riposte, décision – c’est toujours l’alarme et l’émeute, "indélébile", ce n’est pas qu’une façon de dire. Il y a des sécessions qui sont l’état aigu de l’Entier. Elles se permettent de conclure, aussi – le disque et partant : leur "carrière" - par une piste sans parole nommé "hyménoptère" ; outre jeu de mot possible, affirmation encore de féminité non docile, c’est un ordre d’insecte ; il comprend les abeilles, les guêpes, les frelons ; espèces qui pollinisent et dont les dards infligent les douleurs en éclairs qui font crier et déchirent toute station de repos ; les fourmis en sont, aussi, de cet ordre… Mais on gagera que ces cinq jeunes femmes n’avaient que faire de leurs colonies si ce n’était d’y mettre l’agitation qui éveille la Révolte.

note       Publiée le vendredi 30 janvier 2015

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Eh eh... Et vue la brièveté de la chose, ça peut effectivement s'écouter beaucoup en peu d'heures/jours/semaines.

Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
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4 boules pour l'heure mais j'ai commandé l'objet, on va voir si la 5ème pointe le bout du nez après écoute intensive...

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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J'ai failli mais... Je sais pas, je trouve que pas trop, un truc me sonne pas "grind" là-dedans. Ou pas directement, oui, plus "dans les influences probables" que directement dans le son, quoi.

Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

je mettrais bien grind en sous-titre, aussi, pour le coté chaotique du truc quand le pouls s'emballe; enfin tu en parles indirectement avec tes reférences à Melt Ba.

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Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
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pas mal du tout !

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