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MDC › Millions Of Dead Cops (+ More Dead Cops)

cd • 27 titres • 44:25 min

  • Millions Of Dead Cops
  • 1Business On Parade1:26
  • 2Dead Cop’s/America’s So Straight1:58
  • 3Born To Die1:57
  • 4Corporate Deathburger1:15
  • 5Violent Rednecks0:38
  • 6I Remember1:58
  • 7John Wayne Was A Nazi2:02
  • 8Dick For Brains1:03
  • 9I Hate Work0:54
  • 10My Family Is A Little Weird1:53
  • 11Greedy & Pathetic1:22
  • 12Church & State0:30
  • 13Kill The Light1:14
  • 14American Achievements2:14
  • More Dead Cops
  • 15John Wayne Was A Nazi2:17
  • 16Born To Die2:34
  • 17Multi Death Corporation1:51
  • 18Selfish Shit2:04
  • 19Radioactive Chocolate0:57
  • 20No Place To Piss0:59
  • 21Kleptomaniac1:50
  • 22Chicken Squawk2:36
  • 23Pecking Order1:05
  • 24Pay To Come Along1:04
  • 25Evolution In Rock1:00
  • 26Spanish Castle Magic2:04 [reprise de The Jimi Hendrix Experience]
  • 27Born Under A Bad Sign3:02 [reprise d'Albert King]

informations

Millions of Dead Cops enregistré par Eric Wolfe et Dan Yaney à Houston, Texas, en décembre 1981.

Les plages 1 à 14 constituent l’album Millions Of Dead Cops tel que paru en 1982. Les plages 15 à 27 sont issues de la compilation More Dead Cops (We Bite Records, 1988) qui regroupent les morceaux suivants : 15 et 16, 7” John Wayne Was A Nazi, paru (sous le nom de groupe Stains) en 1981 ; 17 à 20, 7” Multi Death Corporations, paru en 1983 ; 21 à 23, 7” Millions Of Dead Children, paru en 1984 ; 24 et 25, compilation Rat Music For Rat People Vol.2, sortie en 1984 ; les plages 26 et 27 étaient inédites avant la sortie de la compilation.

line up

Dave Dictor (David) (voix), Franc Mares (Franc'o) (voix), Al Scvhitz (Alschvitz) (batterie), Ron Posner (Ron) (guitare)

Musiciens additionnels : Buxf Parrot (Buxf) (chœurs), J.J. Jacobson (J.J.) (chœurs), Tammy Cleveland (Tammy) (chœurs), Gordon Fraser (guitare sur 26 et 27)

chronique

Dave n’est pas content. Dave balance de la tripe toute crue. Il braille, en fait, il scande. Le Business la ramène, défile, s’affiche. Ça ne lui plaît pas, à Dave. Dave a des amis. Ils jouent. Fort. Et dur. Et vite. On dit hardcore. Ça veut encore dire punk, ça, en 1981 et juste avant. Ça pourrait vouloir dire straightedge, tout ça… Mais pour Dave et ses amis, c’est déjà trop, trop peu, trop étroit, conneries de la Nation et de minorités tout aussi puritaines. Dave et ses amis en ont plein le cul. De tout. Il faut que ça sorte. Vite dur et fort, je disais. Contre. MDC sont Texans. Ça ne prédispose pas à l’aimer, le pays, à l’époque Reagan, avant, après, en plein.

En réalité, MDC ont d’autres racines que ces bandes de blancs-becs qui s’ennuient – d’autres visées, aussi, qui vont taper bien plus loin, exogènes à leur supposé milieu naturel ; qui s’appellerait punk-hardcore, suivez, quoi ; parce que oui, eux tiennent en fait un discours politique précis, ciblé si pas subtil, qui remonte clairement jusqu'aux années soixante, freespeech etc… mais sur la forme et dans les mots qu’ils articulent, ça ne s’entend pas encore forcément. Dave – Dictor, au fait, c’est son nom – s’agace déjà, se sent à l’étroit dans ce nouveau carcan, avec ces gros blaireaux de skinheads qui pogotent devant lui et tendent le poing. Quand ils viennent en coulisse lui parler fierté virile, il leur répond "hey dude, I’m a faggot" ("eh mec, je suis une tapette"). Il arrive que Dave pérore en robe, sur scène, en gardant toutefois sa coupe tempes-nues-queue-de-rat. Dans la fosse ou en coulisse il s'en trouve peu pour moufter vues la carrure et la lueur dans les calots du type.

MDC, Dave et les autres, ont changé de ville, parce qu'Austin, Texas, ce n’était pas là qu’ils se sentaient à l'aise. Ça n’a pas tout arrangé, en fait. Parce qu’à San Francisco, ils prennent déjà d’autres tics, ceux de la supposée scène. Les crêteux et les rasés tournent aussi vite routiniers que n'importe lesquels. En tant que pédé clamé, en tant que punk pour de bon hardcore, en tant qu’Américain contrarié par l’Amérique et les beaufs encore-minces-mais-ça-ne-saurait-tarder qui sautent devant ou depuis l'estrade, Dave se fend d'un Pay To Come Along destiné pleine tronche à ces cons de rastas intégristes – homophobes, tiens, eux aussi – qui s’appellent Bad Brains. Tout le monde les respecte, ceux-là. Qu’ils aillent avec les autres se faire mettre et crever. MDC ne font pas dans la finesse. Pour quoi faire ? Plein le cul on vous dit. John Wayne était un nazi. C’est faux ? Oh, faites pas chier. Cette crevure prêtait son prestige à tous les films patriotiques, Bérets Verts etc., haine des Indiens comme Walt Disney.

MDC sera plus longuement explicite là-dessus plus tard, pour l’instant on décharge en vitesse, on n’a pas que ça à foutre : sur l’album d’origine, rien qui dépasse les 2’15", à vrai dire – alors merde : rien à pardonner, pas à discuter. Des comptes à régler et un humour méchant qui fait fi des nuances ; du sentimentalismes, aussi, même déguisé en écorché-vif – parce qu’en fait eux en ont trop gros sur la patate pour la jouer chochottes. Ça scharkle. En réalité, MDC est sans doute l’un des rares groupes authentiquement anarchistes de ce côté là de l'Atlantique – anti état, anti patriotique, anti militariste... Anti-américain selon les critères des FBI, CIA, tout ça, oui. Déjà plus loin que tous les autres. Pas la bande qui monte sur scène simplement pour se libérer de la frustration. Pas de question d’égo, ici : Dave Dictor n’est pas Henry Rollins. MDC n’est pas Black Flag. Sur la forme, c’est encore bien plus direct. Brut et précipité. Moins vicieux ? Question de point de vue. À vrai dire la frappe ne cherche pas à laisser de sales souvenirs, seulement à défoncer. Et même quand c’est sarcastique – Dick For Brains : Oooo Mistress I Love You True… c’est droit devant et pas de quartier. Ça fait du bien, à vrai dire. On adhère parce que merde, assez comme ça de politesses et compromis. Dave et ses potes passent pour des bestiaux. Mais pas pour des bœufs qu’on abattra comme ça. MDC en dira bientôt plus – sans doute mieux, quant au sens. Pour l’instant ramasse tes dents – ou bien sois vif, assez pour esquiver et pousser avec eux.

Les bonus – ça se nomme "encore plus de flics morts", après "des millions de flics morts", c’est assez explicite ? – exposent démos, versions torchées, 45 tours crachés, répétitions peut-être, brouillons. Ça fait déjà mal. Par contraste, on sent que la suite – sous ses allures de cavalcade où rien n'est jamais repris – est en fait déjà bien plus travaillée. L’urgence, ça se bosse, ça se resserre. C’est dans l’instant donc ça se prend au colbac. Même l’approximatif de la mise en place, en fait : c’est pour emporter deux ou trois cartilages collatéraux. Dans les bonus, ledit addenda… Ils reprennent Hendrix, tiens. Et pour finir, le Born Under A Bad Sign du bluesman Albert King. "Been down since I began to crawl". Tout en bas, oui… de l’Union, des États, hors caste même dans le naissant milieu qui se veut autre, alternatif, parallèle. Eux veulent renverser tout ça, les tatoués pour l'épate avec l’eau du cloaque. Ça vous forge un caractère, de s’extraire en fonçant de ce genre de caniveau.

note       Publiée le mercredi 12 mars 2014

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Pour Pay To Come Along, dans la face de R.H. et son homophobie biblique.

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Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

Ah le Smoke signals derriere son son pourri est tout de meme bien fendard; je reviens partiellement sur mes mots.

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Oui, il n'y que celui-là qui soit aussi purement véner' et tellement à l'arrache que ça en devient sa grosse force (ce chant ouais, quoi). Et les suivants ont souvent tendance à "s'égarer" dans leur façon de zapper entre les styles, ça ne prend pas toujours même si en général ça reste globalement bien cool. (Celui-là ne l'est pas du tout, cool, donc). Je trouve qu'il n'y a que This Blood's for You (Millions of Damn Christians) qui réussisse ce coup là du un coup cowpunk/un coup HCponk/un coup reprise de Cream avec solo blues en feu sans qu'on lâche l'affaire.

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Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

Concert a Paris J-11. J'ai pas pu retrouver l'excitation que j'ai sur ce premier MDC dans la suite; il y a meme des bien bien decevants; j'espere que la playlist fera la part belle aux debuts donc. J'aime bien le coté bizarre qui ressort, ca s'entend deja par moments leur cote thrash cowpunk, qu'on a pas affaire a des loulous californiens ni de la cote est, et pas qu'a leur accent. Un truc qui peut etre repoussant en dehors du chant dilletante c'est le son qui est pas terrible au debut. Et puis encore, ben c'est parfaitement adapté; de I remember a la fin, peu de fausses notes.

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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"D2 du hardcore", je peux avoir cette impression là sur pas mal des mêmes d'après, ouep... Smoke Signals parce que leurs tentatives d'aller ailleurs musicalement n'y prennent pas encore toutes je trouve et que pour le coup les morceaux punk vénèr' n'y sonnent pas toujours aussi denses. Metal Devil Cokes pour, euh... des raisons semblables sauf qu'ils avaient fait mieux entre temps. Et ceux d'après parce qu'à mon avis que ça tourne en rond, un peu, en restant du bon, ouais, en restant leur truc à eux aussi... Mais celui-là et This Blood's For You, je les trouves au-dessus du lot - le premier parce que des trucs aussi compacts et frontaux dans ce genre (où c'est quand-même l'idée de base, pourtant), j'en entends pas tant que ça ! Et l'autre parce que c'est le seul, je dirais, qui élargit vraiment les visées et le style, comme ils essayaient manifestement de faire dès Smoke Signals (disons que sur Blood ça prend complètement, bien mieux que sur d'autres, je trouve... En fait ces deux-là évacuent un peu ces questions de divisions/importance/Etc., pour moi, alors que je peux comprendre qu'on les évoque pour le reste de leur disco...).

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zen Envoyez un message privé àzen

MDC je trouve que c'est un peu la D2 du hardcore ricain de l'époque, ce qui signifie que çà reste quand meme hyper bien. Mais coté texan c'est vrai que je préfère The Dicks (écoutez le LP sur SST, toujours pas réédité il me semble) et leur punk/blues maladif, sinon il y a bien évidemment les Big Boys et les moins connus Really Red. Jamais trop regardé les paroles mais cette chronique me donne envie de m'y replonger. Je les ai vu en 2008 (!) à Lyon et c'est pas la pire reformation que j'ai pu voir.