The House Of Usher › Radio Cornwall

C'est magnifique, La Cornouaille, l'une de ces côtes grandioses dont la Grande-Bretagne a le secret, aux falaises battues par les vents et les vagues, où les rochers modelés par le sel et le sable cèdent la place à une végétation tantôt âpre tantôt luxuriante...Une terre de légendes et de mystères également, marquée du sceau du roi Arthur et de l'ombre des anciennes religions. Quel meilleur terreau d'inspiration pour un groupe tel que The House of Usher ? L'album débute en tout cas par un fort bon titre de près de sept minutes qu'on ne voit pas défiler. S'engager dans l'écoute d'une galette de nos Allemands reste à priori une expérience sans trop de risques, le style variant peu depuis les débuts; c'est au niveau des mélodies et des arrangements que se jouent les différences et inspiré, ce disque l'est. Alors que j'avais trouvé 'Inferno/L'enfer' légèrement pâlot, 'Radio Cornwall' inclut au contraire une poignée de compositions de qualité que je classe volontiers parmi les réussites du combo. Cela démarre comme je le disais avec 'Wherever the strom may drop us down' et se poursuit avec le superbe 'Will you know me', poignant à souhait, le puissant 'Dead man's hand', 'Radio Cornwall' ou encore 'The floor she walks upon'. On constate bien un léger essoufflement au fur et à mesure de l'album mais rien de bien grave, l'écoute reste plaisante. A noter que à l'instar du morceau final, 'La morte d'Arthur', trois autres pièces sont enrichies de choeurs féminins ('No love lost', 'It doesn't matter', 'More than average'), pour le reste, nous avons affaire au son typique, soit un gothic rock de bon aloi avec rythmique programmée de manière efficace, sans oublier le timbre reconnaissable de Jörg Kleudgen une fois encore à l'origine des textes et du concept. Comme la plupart des chansons sont conçues comme des histoires, on reprochera malgré tout, comme à chaque cd, une durée un brin excessive. Une version double cd propose en outre une mini compilation intitulée 'Violet' proposant cinq chansons étalées entre 1993 et 2005 où l'on reconnaît une version alternative de 'A dead man's hand' légèrement plus orientale dans le rendu ainsi que diverses pièces extraites d'anciens albums et relookées pour l'occasion de manière assez efficace. Faut-il y voir un lien thématique avec l'idée principale ? Difficile à dire, les textes d'information étant hélas une fois de plus uniquement en allemand. La magie de la Cornouaille semble en tout cas avoir opéré sur notre ami Jörg, voilà clairement un des meilleurs travaux de The House of Usher. 4,5/6