Pas à pas, à grandes pluies de postillons sur des hordes de micros innocents, Mash Out Posse a fait son nom. Non qu'ils n'aient pas choisi la voie de l'alliance garantissant succès dans les bacs, mais quand de surcroît le plus grand producteur vous vénère, faudrait être con pour esquisser une moue dégueu. Gueuler, ça fait du bien. Bien produit, c'est mieux, grâce à la participation de Premier donc, tombé amoureux des deux MC's véners de Brownsville. Vils, ses samples le sont un peu moins qu'avant, contrairement à ce qu'on aurait pu espérer. Respecté mais un peu fatigué au crépuscule de son règne, le Texan se contente d'ériger des instrus mornes, qui auraient des couleurs treillis si elle étaient physiques. Y crapahutent ces doublés de flows toujours aussi "in your face" mais plus contrôlés. Laisser la rage s'immiscer dans les décors plus contrastés. Telle est la volonté des M.O.P., alors au sommet. Même si un chouia trop de smooth et de lumière disgracieuse par endroits ("Dead & Gone"), le compromis n'entâche pas la force de frappe. Rap est synonyme d'énergie vocale, ils le prouvent encore. Core, alors, hard ou pas ? Pas, ou Plus ? Plus velouté, en vérité, plus nuancé. En ces années de transition, de doute. Outre les quelques fautes de goût de seconde moitié, Firing Squad est au top. Opérant en profondeur avec des mitraillages sévères à la "Stick to Ya Gunz" ou "Salute", la première moitié est bien tassée. C'est du costaud. Tôt ou tard, ils chuteront pourtant, restant à la surface cette fois. Foire aux flows bourrins sur lits d'instrus ciselées, la musique de ce Firing Squad n'est pas toujours dans le ton de cette pochette classieusement menaçante mais quand elle y est, elle défonce. Fonce, si tu veux simplement un bon hip-hop east coast fait de briques et de bros. Brocarde l'auteur de ses lignes, s'il t'a menti. Tire-toi une balle, si tu veux que ça s'arrête là... La chute d'une douille sur le sol vaut bien celle de n'importe quelle chro, ne crois-tu pas ?