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The Chameleons › Strange times

  • 1986 • Geffen 924119-4 • 1 LP 33 tours

lp • 10 titres • 52:19 min

  • 1Mad Jack 3:55
  • 2Caution 7:46
  • 3Tears (Original Arrangement) 5:05
  • 4Soul In Isolation 7:28
  • "Face A+"
  • 5Swamp Thing 5:56
  • 6Time / The End Of Time 5:41
  • 7Seriocity 3:00
  • 8In Answer 4:54
  • 9Childhood 4:39
  • 10I'll Remember 3:39

informations

Produit par Dave M. Allen – Enregistré par Mark Saunders et Paul Corchet au Jacob's Studio, Surrey, Angleterre.

Pochette par Reg Smithies

line up

Birdy (basse, chant), John (batterie, percussions), Reg (guitares), Dave (guitares)

Musiciens additionnels : Paul Corcket (piano)

chronique

Être vivant. C’est l’effet que me fait aujourd’hui Strange Times dès les premières secondes, après l’avoir longuement apprivoisé... Il n’en reste pas moins le plus accessible des trois albums du groupe. Être vivant et sentir un truc vibrer, trembler dans sa cage thoracique…
Que voulez-vous, il y a des gens chez qui la phrase ”You have to hang on to your childhood” balancée au détour d’un couplet a des vertus miracles… Sinon d’apaisement, au moins de confort de ne plus être une de ces ‘Souls in Isolation’ dont parle Mark Burgess avec ce ton si décidé. Drôle de sentiment humain, celui de se sentir moins dans l’erreur ou dans la merde parce qu’on n’y est plus seul. Un sentiment que je n’ai que peu eu l’occasion d’éprouver en musique. Tout ce que la moitié de la planète semble trouver dans The Cure d’enfance qui s’accroche de ses 10 ongles, de désespoir, d’envie d’en finir et de bouffer la vie en même temps, je le trouve dans les 4 minutes de Mad Jack. 4 minutes pied au plancher, ivres de joie, gaillardes, 4 minutes de sauts dans les flaques sous un orage déchaîné, pour le plus grand bonheur de ceux qui n’ont rien à lui cacher. La tête continue de nous tourner sur Caution, carillon de guitares enivrantes, embuées, coulantes, placides… Un terrain de jeux en gravier blanc sur lequel Mark Burgess n’en finit plus de tourner comme un derviche pré-pubère. Puis c’est le crépuscule sur la cour… Le retour vers le foyer… Peu importe que le chemin soit long. Tears, ici en version acoustique, n’est peut-être pas aussi frappante que la version single (qu’il faut peut-être écouter en premier), mais n’en reste pas moins l’une des plus bouleversantes chansons sur l’enfance qu’on puisse imaginer. Le niveau d’intimité que ce genre de chanson peut tisser avec l’auditeur est intranscriptible par des mots… Les Chameleons sont des songwriters d’une sincérité violente, douloureuse, qui ne cache rien de sa fragilité et de son inaptitude sans pourtant n’en rien mettre en avant. Les premières écoutes ne laissent rien entrevoir d’autre qu’un groupe de rock musclé au son 80’s… La production bien typée 86 (echo et reverb tonnent sous les nuages) n’a rien d’un artifice, c’est un mur de pudeur derrière lequel se cache une sensibilité et un romantisme qui touche autant qu’un Curtis ou un Morrissey. Encore un écorché vif de plus à Manchester. On retournera dans le même genre d’atmosphère douillette sur la face B (Seriocity), qui n’a hélas pas le lustre et l’assurance bravache de la face A. Cette assurance propre aux grands naïfs, aux enfants et aux fous, celle dont aucun adulte responsable, fut-il sage, ne pourra plus jamais faire montre. Aurions-nous eu une face B aussi bouleversante que la face A que j’aurai mis 6 sans hésiter. Mais nous avons tout de même la sérénité béate de In Answer, et surtout la coda crystalline de Time où l’influence du jeu ample et majestueux de Vini Reilly (Durutti Column) se fait sentir. Putain de beauté, partout où l’on regarde, et personne ne voit rien. Et ces cris étouffés qui semblent surgir en plusieurs recoins du disque (le début de I’ll Remember). Ailleurs, on croit entendre des vieux échos du Happy Together des Turtles, qui passait sur l’autoradio d’une voiture de ce même bleu passé. Au-delà des étiquettes, cold wave, paisley underground, neo-psychédélique, les Chameleons atteignent ici une petite part d’éternité dans le cœur de leurs nombreux fans, dont la ferveur ne s’est jamais éteinte malgré des années 90 où le groupe fut totalement oublié de la mémoire collective. Pour beaucoup, Strange Times est leur meilleur album. C’est en tout cas celui qui touche le plus droit au cœur, viscéralement.

note       Publiée le vendredi 14 septembre 2012

Dans le même esprit, dariev stands vous recommande...

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Pour la voix, of course...

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Un des derniers rejetons de la longue liste de groupes influencés par les Chameleons, on pourrait citer aussi Alarm, Wedding Present... etc etc…

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Note moyenne        11 votes

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Arlanor Envoyez un message privé àArlanor

Super groupe et album Si vous tombez un jour sur la peel session ne passé pas à côté

Richard Envoyez un message privé àRichard

Superbe concert (encore une fois) samedi dernier à Paris. Un public chaud comme la braise et un Burgess du haut de ses 63 ans en verve et particulièrement touché par l'accueil. Plaisir de la présence de Smithies qui sur des morceaux comme sur le définitif 'Soul In Isolation' ou le trop rare 'In Answer' est essentielle. 'I'm alive in here'. A l'aune de ces 90 minutes riches en émotions, aucun doute !

Note donnée au disque :       
Richard Envoyez un message privé àRichard

'Swamp Thing' sera éternellement à tomber.

Note donnée au disque :       
SEN Envoyez un message privé àSEN

Je trouve l'album inégal mais y'a des morceaux qui défoncent sur ce disque comme "Caution" ou "Soul in Isolation" qui sont de pur bombes !

Message édité le 28-11-2022 à 20:20 par SEN

Raven Envoyez un message privé àRaven
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"C’est en tout cas celui qui touche le plus droit au cœur, viscéralement." J'aurais plutôt dit ça du premier album pendant longtemps, mais maintenant je suis assez d'accord avec cette conclusion... Swamp Thing, superbe, oui, la cold wave de bayou c'est rare... Mais plus encore, au risque de me répéter : Caution, bon sang... CAUTION ! Mark Burgess s'est arraché son petit cœur d'artichaut là, et l'a balancé en confettis, sur ce final qui vrille comme une automutilation en plein carnaval... ce truc va mal, et le fait savoir assez clairement, en tout cas pas moins pudiquement qu'un certain Robert sur Pornography... quel con déjà a un jour osé parler de tiédeur au sujet des Chameleons ? (ça devait être moi...)

Note donnée au disque :