"When nothing is sacred anymore / when the demons are breaking down your doors"… Comme presque tous les morceaux des Chameleons, Swamp Thing parle de se sentir blessé, acculé, comme un animal traqué, et de reprendre le dessus malgré tout… Tant de choses se cachent derrière ces guitares, dont on a rarement vu usage si défensif, si protecteur. Ces types sont entiers, mais cachés derrière une pluie de notes dont on devine le rôle de cocon, substitut aux sensations familières de l’enfance, aujourd’hui perdues. Pas vraiment de nostalgie à l’œuvre ici, mais quand une musique fait autant appel à la mémoire, à l’inconscient (la pochette parle d’elle-même), il faut pouvoir se la rappeler, s’en être imprégné suffisamment pour s’en remémorer, atteindre ce stade alchimique où le disque ne joue plus tant sur votre platine que dans votre tête… C’est là qu’il est le mieux, au chaud, sillon gravé en vous. Ceci est valable pour tant de musiques "pop" et dites "superficielles"… Au demeurant, pourquoi les humains seraient ils superficiels au premier abord pour parfois se révéler profonds, et pas les chansons qu’ils ont crées ? Ne sont-elles pas à leur image ? Vulgaires quand la main est vulgaire, ou alors graciles, insistantes, maniaques.