Vous êtes ici › Les groupes / artistesFEdgar W. Froese › Dalinetopia

Edgar W. Froese › Dalinetopia

  • 2005 • Eastgate EastGate 49001 • 1 CD

cd • 10 titres • 69:33 min

  • 1Daleroshima06:47
  • 2Dalozapata05:19
  • 3Dalamuerte05:26
  • 4Dalerotica06:57
  • 5Daliesquador05:57
  • 6Dalumination09:24
  • 7Dalagalor06:54
  • 8Daluna07:13
  • 9Dalysisiphus07:48
  • 10Dalinetopia07:48

informations

line up

Edgar Froese (keyboards, synthétiseurs, computer et FX)

chronique

  • musique Électronique new berlin school

Ça faisait un bail depuis qu’Edgar Froese n’avait pas produit une œuvre en solo. Depuis plus de 20 ans. Son dernier projet solo remonte en 1983 avec Pinnacles. En 22 ans il s’en passe des choses. Peu après Pinnacles justement, Tangerine Dream a pris un virage New Age, s’éloignant des grosses compositions tordues aux multiples paliers et torsions séquentiels. Pour Edgar il était révolue le temps des grosses compositions. Des longues nappes et multi couches de synthétiseurs accouplés avec les mellotrons et les guitares. L’heure était aux courtes compositions, comme des caméos pour un clip ou des musiques de films. Dalinetopia s’inscrit dans un même parcours. C’est un cd aux rythmes légers, comme les derniers Tangerine Dream, extra guitare. Une œuvre posthume à son mentor, Salvador Dalí. Daleroshima ouvre avec un rythme léger qui s’agite sur des percussions claquantes et traînantes. La sonorité est dense et rappelle un peu l’atmosphère qu’il y avait sur Pinnacles. Dalozapata possède un rythme plus lent. Toujours arqué sur une bonne percussion qui tombe avec force sur des notes qui éclatent et fusent en une aura mélodieuse. Les arrangements sont très bons. J’aime bien le jeu du synthé qui se mêle aux cris de la six-cordes à Edgar. Dalamuerte s’élève sur un beau fond de synthétiseur soyeux. Avec des notes égarées d’une guitare acoustique. Une flûte mellotronnée surgit et épouse un superbe solo de guitare. Edgar crie, en pleine lune, son désarroi. Un titre sombre, intense et superbement riche qui vient nous chercher le petit brin de poil. Dalerotica est plus agité, mais sans vraiment bouger. Un peu comme les derniers titres de TD. On a l’impression que ça roule, alors que c’est assez statique avec les effets sonores qui circulent sur différentes lignes de synthé et une séquence basse. Les percussions roulent et des chœurs hypnotiques stagnent dans une sphère synthétique très dense. Daliesquador est un titre où le synthé est lourd à la séquence agile. Le titre évolue sur différentes strates de synthétiseurs aux couleurs orchestrales et aux sonorités très Froesiennes dans les années 70-80. Une pièce qui fait bon d’entendre. On se ferme les yeux et…non! Pas jusque là, mais pas trop loin. L’une des bonnes plages sur Dalinetopia. Un doux piano nous surprend en ouverture de Dalumination, le plus long titre sur Dalinetopia. De légères percussions, accompagnées de cymbales, progressent en harmonie avec les accords de piano. Doucement le titre évolue, modifiant subtilement sa cadence et il explose soyeusement avec une nuée de violon, gracieuseté des orchestrations mellotronnées. Un beau titre romanesque qui pourrait aisément figurer sur une trame sonore d’un film romantique. Dalagalor débute comme une berceuse. Une mélopée particulière où le rythme froisse une mélodie qui épouse des cadences en spirales. Sublime, la guitare y est très haute et Edgar en sort de merveilleux solos sur une cadence traînante et sensuelle qui se réfugie sur un synthé flûté et enchanteur. Une trouvaille qui enchante comme certains titres sur Legend… oui oui. Daluna casse un peu ce charme. C’est un titre pesant au tempo agressif et statique. Encore là, Edgar nous frotte les oreilles avec des solos et des riffs langoureux au spectre de glace. C’est froid et c’est métallique. Et malgré tout, Edgar réussit à y percer une mélodie. Dalysisiphus débute avec un chœur suave. Le tempo glisse avec douceur sur des arrangements orchestraux lents et des percussions qui marquent une cadence lourde. Dalinetopia clôture ce dernier opus d’Edgar Froese avec un rythme sobre, une douce ligne de synthé mélodieuse, saupoudrée de chœurs et d’effets synthétiques lourds, pour en habiller l’effet. Un bon titre suave qui augmente en intensité sur de bonnes percussions roulantes, démontrant qu’Edgar a encore du jus dans le corps.
De Pinnacles à Dalinetopia, la marche est haute… et fait mal. Mais comme à l’époque de Pinnacles, Edgar Froese nous livre un opus très près des œuvres de TD. Enracinant encore plus l’impression populaire à l’effet qu’il en a toujours été le guide musical. Donc, c’est du Tangerine Dream, tout ce qu’il y a de plus contemporain. La seule différence réside au niveau de la marque, la griffe ou l’essence, si vous voulez. C’est un opus où on sent l’amertume et les cris du cœur, ainsi que les blessures à l’âme qu’Edgar a subit au cours des dernières années. Et même si les titres et l’esprit rendent hommage à Salvador Dalí. C’est un cd très personnel qui nous révèle un être plus humain que je ne l’aurai imaginé. Si vous aimez les sonorités contemporaines de TD, il est excellent. Si, comme moi, vous vous ennuyez de l’autre Edgar Dream, il y a, par moments, quelques brins sonores qui en traînent encore. Peut-être qu’Edgar a encore un petit tour à faire…

note       Publiée le vendredi 21 juillet 2006

dernières écoutes

    Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Dalinetopia" en ce moment.

    tags

    Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Dalinetopia".

    notes

    Note moyenne        1 vote

    Connectez-vous ajouter une note sur "Dalinetopia".

    commentaires

    Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Dalinetopia".

    snooky Envoyez un message privé àsnooky

    C'est pas faux ce que tu dis. "Aqua" et "Epsilon...", surtout ces deux là. Ce serait bien aussi des chroniques sur deux albums de Peter Baumann que je trouve excellent, à savoir "Romance 76" et "Transharmonic nights,complètement à part.Surtout le premier...

    mangetout Envoyez un message privé àmangetout
    A quand Phaedream des chroniques des anciens Froese, les "Aqua", "Epsilon in Malaysian pale", "Macula Transfer", "Ages" et autres "Stuntman" ou "Pinnacles", ils sont d'excellents disques en eux-même mais éclairent aussi la place prépondérante que tenait Edgar dans Tangerine Dream à l'époque qui va de 1974 à 1983, c'est à dire quand même la période la plus créative du Dream (parfois on en vient à se demander ce que Franke, Baumann et les autres pouvaient bien faire).
    rissavet Envoyez un message privé àrissavet
    oui .... en effet .... c'est un album attendu depuis longtemps .. pour moi qui suis intéressé , et par Dali et par EWF , je suis agréablement surpris .... j'aimerais tant comprendre le processus de création ... pour être franc .... seul 2 ou 3 pièces de cette œuvre sont extatiques .. le reste est très .... mécanique et professionnel . le génie reste une illusion .
    etiennefroes Envoyez un message privé àetiennefroes
    Peut être la conséquence des accords moonpop eastgate : le partage de la défunte tdi ?
    Phaedream Envoyez un message privé àPhaedream
    avatar
    Merci de ton éclairage etiennefroes. Petite question! Est-ce que ceci explique les récentes collection issues récemment sur Eastgate? Je pense à Cyberjam et Ocean Waves (que je chroniquerai pour sur). J'ai tenté d'obtenir des infos, sans plus. Car l'entourage de TD est assez silencieux... Mais attention fans de TD, l'hiver approche et une belle brochette de produits TD s'en vient. On s'en reparle.