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Bonnie 'Prince' Billy › I see a darkness

  • 1999 • Labels 724384694920 • 1 CD

cd • 11 titres

  • 1A minor place
  • 2Nomadic revery (all around)
  • 3I see a darkness
  • 4Another day full of dread
  • 5Death to everyone
  • 6Knockturne
  • 7Madeleine-Mary
  • 8Song for the new breed
  • 9Today I was an evil one
  • 10Black
  • 11Raining in darling

informations

1999, par Paul Oldham.

chronique

  • alternatif/country lo-fi

Ce disque occupe une place particulière dans mon coeur, s'il m'est permis de débuter cette chronique par une note aussi subjective : c'est celui qui m'a permis de découvrir Will Oldham (sous un nouveau nom d'emprunt, qu'il allait conserver un certain temps par la suite). D'emblée, par sa pochette et par son titre, on voit bien que le monsieur qui l'a pondu n'est pas précisément ce qu'on appelle un joyeux drille. L'univers de Will Oldham est sombre, très sombre : on y broie du noir à longueur de chansons. Mais ces chansons-là sont de celles qui font sortir votre âme de l'ombre dans laquelle elle était plongée. Plus accessible que ses précédents opus, notamment un premier disque miraculeux, et l'effrayant "Arise therefore" produit par Steve Albini, "I see a darkness" est sans doute l'album idéal pour entrer dans cet univers torturé, où les consciences sont travaillées par des secrets souvent trop lourds à porter, où le soleil de plomb du vieux sud américain vous fait perdre la tête, où les amis de toujours ne parviennent plus à vous consoler du chagrin dans lequel vous a plongé votre solitude. On est donc invité à se consoler avec ces compositions, pour la plupart superbes, dotés d'arrangements discrets mais particulièrement efficaces. "A minor place" nous introduit dans l'oeuvre d'une manière presque légère, badine ; puis on plonge dans le maelstrom avec le sublime "Nomadic revery", qui fait monter la voix du grand Will vers des sommets rarement égalés. "I see a darkness" est une ballade au tempo très lent, une des plus belles jamais écrites par l'Américain (une des plus belles jamais écrites tout court). On croit que l'inspiration va retomber, mais non, le festival (un festival de ténèbres) continue avec "Another day full of dread", et son refrain imparable en forme de comptine, puis "Death to everyone", parfaite pour mettre l'ambiance dans une soirée entre amis. La deuxième moitié de l'album est un peu inférieure à mon avis, bien que "Black", dont les paroles évoquent la plaie toujours béante de l'esclavage qui a été pratiqué dans le sud des Etats-Unis, soit tout de même un autre sommet. C'est la petite faiblesse de quelques titres de cet album, et surtout le fait qu'il ne parvienne pas à égaler la brûlante authenticité de "There is no one what will take care of you", qui m'empêchent de mettre la note maximale. Mais quand même, la beauté noire de ce disque en fait un bijou.

note       Publiée le dimanche 13 mars 2005

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Cinabre Envoyez un message privé àCinabre
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Magic

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo  Dioneo est en ligne !
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Tiens, j'ai percuté il y a très peu (en lisant le volume de la collection Discogonie qui lui est consacré, encore) que la pochette du disque à été dessinée par la propre mère de Will Oldham, "d'après une gravure trouvée sur une tombe abandonnée dans les bois"... C'est de famille, donc !

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo  Dioneo est en ligne !
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Ah, je ne connais pas ce live, pour le coup. Mais le gars Varg en a abondamment parlé, ici ou sur le forum, et je n'en ai par ailleurs entendu que du bien. Ça se tente, je crois bien.

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Thomas Envoyez un message privé àThomas

Un grand grand disque en effet, ce type a une voix extraordinaire, toujours à la limite et en même temps totalement appropriée à sa musique. Mon préféré de Will Oldham (mais je n'ai pas tout loin de la). Le live dont parle Varg est vraiment sympa ?

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo  Dioneo est en ligne !
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J'ai beau y revenir toutes les nuits où ça veut, en toutes ces années : impossible de l'user, d'y trouver un gramme de quoi que ce soit qui serait de trop dans son espace, son air des heures de givre. On y respire, dans cette atmosphère désertée. Absolument rien qui puisse sonner faux, mensonger. Il va pas te flatter, lui. Comme le pote qui a les mots sans rien qu'il faut à l'heure où ça pourrait s'apitoyer à la place - parce qu'on n'est pas là pour s'en servir de la frelatée trop douce pour rien. (Ni de la faussement raide pour la jouer tough, d'ailleurs - c'est ça qui est beau aussi, là-dedans).

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