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Soundgarden › Ultramega OK

cd • 13 titres • 42:51 min

  • 1Flower
  • 2All your lies
  • 3665
  • 4Beyond the wheel
  • 5667
  • 6Mood for trouble
  • 7Cicle of power
  • 8He didn't
  • 9Smokestack lightning'
  • 10Nazi driver
  • 11Head injury
  • 12Incessant mace
  • 13One minute of silence

informations

Printemps 1988, Dogfish mobile unit, Seattle et Newburg

line up

Matt Cameron (batterie), Chris Cornell (chant), Kim Tahyil (Kim Thayil), Hiro Yamamoto (basse)

chronique

La jeunesse dans sa crasse imparfaite. Malgré trois bonnes années déjà passées dans l'anonymat des bas-fonds, Soundgarden en sont encore à la découverte des sensations, aux tâtonnements à coups de griffes dans l'obscurité. On renifle des tas de trucs sous cette production inexistante : envie de sonner expérimental complètement amatrice (reverse-tape débile façon Butthole Surfers du pauvre, hommage foireux à une non moins foireuse piste de John et Yoko sur le final - meilleur que l'originale car si on tend l'oreille on y entend ces demeurés en fond), envie de riffer sans moyens, contrefaçon dégueulasse de Led Zeppelin (trouvez-moi donc quel morceau du dirigeable l'un des riffs de "Mood for Trouble" plagie, c'est très facile) ou alors de Black Sabbath ("Incessant Mace") - les deux groupes qu'ont toujours évoqués à peu près autant l'un que l'autre les jeunes Soundgarden. Le tout sous une reverb typique de Seattle, genre squat décrépit. Tout est flou dans Ultramega OK, pas encore défini, comme pris dans la poussière et les poils, peut-être plus encore que sur le mini Screaming Life qui a précédé. Des premiers jets comme Bleach ou Superfuzz Bigmuff sonnent aboutis à côté, c'est dire... Même si tout est ni fait ni à faire et que ce son est un intégral gribouillis chiasseux, y a quand même quelques passages réellement badants là-dedans, il faut bien le dire. Le début sonne presque gothique... le punk-psyché éthylique "Circle of Power" a son charme, réellement. Le blues-metal obstiné et buté de "He Didn't", suivi par cette reprise de Howlin'Wolf jouée par-dessus la jambe... ça aussi c'est bon... ou bien encore "Beyond The Wheel" : ce premier couplet bien inquisiteur-vaseux et ces envolées aigües au possible qui tranchent sur des riffs de caveau, ça vous fait comme un genre de liant improbable entre Swans, Birthday Party et Judas Priest. Chris Cornell, arghl ! L'unique Cornell ! Il avait déjà ce hurlement primaire heavy-metal qu'on pourrait connement qualifier de "Rob Halford avec des couilles" ou "Brian Johnson émasculé". Un sacré putain de chanteur le Cornell, y a pas à chier : dans toute la dégeulerie grunge c'était lui le plus outrancier et chevelu, un anti-geignard, plutôt un hurleur genre mâle alpha, fier comme Jésus et rejeton américain de Robert Plant. Et ses trois clampins de poteaux le suivaient dans sa danse approximative. Thayil faisait à peu près n'importe quoi, mais il y a déjà à coup sûr dans l'ombre cette volonté de choisir les chemins du milieu quand deux voies s'offrent à lui... Cameron frappait comme un sourd, et le gusse d'avant Shepherd (Yamamoto) lâchait l'entame bassueuse d'un des tous premiers titres grunge : le menaçant "Nazi Driver". Tout ça c'était un peu n'importe quoi. C'était Ultramega OK : du heavy-metal joué par des jeunôts encore gavés au post-punk, pensez-vous... Les germes de toute une scène, peut-être bien au cul des Melvins si pas autant, et au derche de Black Flag, aussi. Les germes d'un groupe singulier et à la noirceur toujours sous-estimée, qui se rôdera lentement, mais avec le museau une indentité qui point déjà. Une indentité de gracieux salauds. Plus tard, on appellerait ça du métal alternatif... N'importe quoi je vous dis.

note       Publiée le samedi 10 mai 2014

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    born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

    Je me disais bien, ce titre too much : c'était donc une antiphrase, évidemment !

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    Dun23 Envoyez un message privé àDun23

    Ça, c'est la naissance d'un grand groupe!

    Note donnée au disque :       
    Seijitsu Envoyez un message privé àSeijitsu

    Je le trouve aussi bon que Louder Than Love celui-ci (en réalité, il a même ma préférence). Une œuvre typique des premières années du grunge: mal dégrossie mais bourrée de charme comme les vieux Screaming Trees.

    Note donnée au disque :       
    torquemada Envoyez un message privé àtorquemada

    Il a jamais réussi à m'intéresser celui-là, je trouve "Screaming Life" bien mieux.

    Raven Envoyez un message privé àRaven
    avatar

    Owshit ! Je mets mes excuses sur un petit napperon et je les présente à Dariev... (c'est ça la précipitation dans le mouvement... mais après un mandat présidentiel et demi que c'était mis de côté, j'imagine qu'il y a forme de prescription)