Cette pochette très sergent_buck ne renferme pas un groupe bizarre, mais énigmatique. La nuance est à faire. D'autant plus que Dying To Meet You marque le moment où Vaz devient plus accessible au commun, moins contorsionné, mieux produit, plus rectiligne, en conservant cette aura diffuse de groupe dont on ne sait pas s'il copie ou est copié. Toujours aussi spécial, oui, énigmatique comme la recette de la Chartreuse, pour faire simple. Vaz vous évoquera sûrement comme à moi plusieurs groupes, lorsque vous découvrirez Dying To Met You. L'effet "mince, ça me fait penser à ce groupe là, mais si, celui-là, bordeeel, oh en fait non, à celui-ci, mais lequel ? Bon sang, si, ça me vient, je sais..." Et puis après, vous ne chercherez plus à comparer. Comme avec Fugazi. Vaz parvient à être aussi singulièrement magnétique que Sonic Youth, Crust, Quicksand, Unsane, Screaming Trees, Melvins ou Acid Bath. C'est aussi un peu devenu mon Therapy?, pour tout dire. Mais Vaz ne ressemblent pas à tous ces groupes. Ils convient leurs fragrances sans la moindre facilité, et sans sonner surchargé ou pudding le moins du monde ; juste fluide. Vaz a quelque chose de plus... de plus... Disons que ce qu'on classe dans le post-grunge aurait toujours dû ressembler à ça, et rien d'autre. Et disons aussi que Hella, c'est trop arithmétique, alors que Vaz, ça coule tout seul, parfois même sans avoir peur de sonner power pop, vu qu'ils savent tout autant sonner post-punk de caveau. La patte mélodique collante et le chant très emo-usé-aux-coudes de Liftoff ne sont certainement pas étrangers à cette fluidité. L'absence de bassiste mais la sensation d'entendre quand même une basse reste un secret de fabrication bien gardé, comme celui de la liqueur verte. Dying To Meet You est un cran en-dessous de Demonstrations in Micronesia, oui ; mais c'est juste parce qu'il est plus vicieusement faussement classique, ce qui n'est peut-être pas clair dit comme ça, mais vous verrez sans doute où je veux en venir à l'écoute. Vaz meurt de vous rencontrer, depuis toutes ces années. Le temps est venu.