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Jessie Evans › Is It Fire ?

cd • 11 titres • 45:02 min

  • 1Is It Fire ?04:07
  • 2Scientist of Love04:28
  • 3Blood & Silver03:07
  • 4Class Magic04:27
  • 5Let Me On03:15
  • 6Niños Del Espacio03:01
  • 7Micheladas00:37
  • 8Golden Snake04:00
  • 9Black Sand04:19
  • 10To The Sun09:30
  • 11Sera el Fuego04:07

informations

Enregistré à Berlin, México City, Acapulco, Tijuana. Produit par Jessie Evans, co-produit par Pepe Mogt.

line up

Jessie Evans (chant, saxophones, basse, boites à rythme, synthés (Hohner string ensemble), claviers), Toby Dammit (batterie, percussions)

Musiciens additionnels : Budgie (batterie, marimba), Pepe Mogt (synthétiseurs, basse, sons spatiaux), Chloe Griffin (choeurs, synth vocals), Martin Wenk (trompettes, euphonium, bugle, cor d'harmonie), Renato Gijón Garcia (tuba, saxophone bariton 3), José Ortega (accordéon), Luis Elorza (orgue Hammond C-3), Denisse Elorza Avalos (choeurs), Namosh E. Arslan (claviers, basse programmation, choeur), Sun Choir of the Himmel (choeurs Berlin), Niños del Sol (choeurs Tijuana)

chronique

  • electro-ska-latino cosmique

Et dire que pendant ce temps-là, certaines dégustent des margaritas à Mexico City. Et moi je suis comme un con à préparer du guacamole maison avec des restes d'avocat (non, parce que moi, je ne prends pas d'avocat au petit-dej !). Besoin d'un peu de chaleur, alors j'y vais sur le tabasco et le piment (ça aussi, elle s'en enfile cinq ou six à sec dès le matin, tu m'étonnes qu'elle n'ait jamais froid). Et je vais rechercher cet album de Jessie Evans pas écouté depuis un bail. Une punkette américaine qui s'était établi à Berlin, malgré son amour pour le soleil et les rythmes caliente. Par là je veux dire des machins latinos authentiques aussi bien que de l'afrobeat, mêlés comme il se doit à un feeling très post-punk, puisque c'est bien de là que cette nana débarque (elle aura entre temps collaboré avec Bettina Koester, de Malaria!). Il faut pas la lui raconter à Jessie, farouchement indépendante (son propre label s'appelle Fantomette, une fille masquée comme les catcheurs au Mexique), un saxo dans les mains et des costumes de scène qui feraient pâlir d'envie Sun Ra, dont elle est fan et à qui elle n'hésite pas à rendre un hommage sur le très expansif et cosmic-jazz "To The Sun", avec une armée de choeurs germano-mexicains. Son saxo, elle le brandit comme une arme à faire danser, entre Fela, Marshall Allen et tout le bataillon ska de la fin des seventies, parce que quitte à revenir à ces amours et ces années là, autant aussi y piocher dans ce que le sax avait de plus remuant pour les derrières, avant que les détestables années quatre-vingt ne le transforme en clicheton variétoche pour porno soft. Jessie demande "Is It Fire ?". Tu métonnes qu'il y a le feu, le feu au cul oui ! Impossible de rester immobile alors que ces boites à rythme bien claquantes se mêlent aux saccades de batterie et percus de Toby Dammit, qu'on a pu voir et entendre aux côtés d'Iggy Pop, des Residents ou de Bertrand Burgalat. Le morceau titre, aussi bien en anglais que repris en espagnol, illustre parfaitement la mixture concoctée par Jessie Evans, entre électro-ska et new-wave gorgée de tequila. Avec cet aspect un peu mystique, un peu Aztèque, un peu foutraque pour tout dire, qui fait que ça tend bien plus du côté de la rue qu'un truc qui serait simplement un mélange arty bien vu. Jessie, c'est un carnaval à elle toute seule, surtout sur scène où son répertoire prend une toute autre ampleur. Alors qu'à Tijuana on continue à enlever des femmes, que l'ignoble trafic de chair fraîche se poursuit, Jessie Evans dresse une estrade dans la rue pour faire danser la populace, les gosses, les putos, les vieilles, les bombas, voire même les gringos en goguette, n'hésitant pas une seconde à balancer un petit mambo en bonne disciple d'Yma Sumac, une troupe de mariachis déguisés en luchadors déployées en garde fantasque autour d'elle. Et des détours plus franchement électros, irresistible machine à danser minimaliste qu'est "Class Magic", des morceaux entonnés en espagnols, notamment "Ninos Del Espacio" avec accordéon et orgue Hammond pour un spatio-teasing du plus bel effet, le tout avec un esprit de concision qui fait que tout se tient malgré le caractère foufou de la demoiselle. C'est sexy sans être ostentatoire (malgré l'éventail de couleurs), c'est chaud (avec quelques synthés-glaçons, faudrait pas non plus oublier ses origines, et ça relève le cocktail) sans être racoleur, c'est festif sans être vulgos (c'est vraiment de l'électro-ska-latino pour La Catrina), c'est bien foutu et plein de bonnes références bien digérées (mais le post-punk a toujours lorgné vers la danse, c'est pas nouveau). Au final, c'est singulier et foutrement aimable, comme Jessie Evans elle-même, improbable vamp de cabaret se réappropriant l'air de rien cet instrument plutôt masculin (pour le meilleur et le pire) qu'est le saxo. Quant à moi, ben j'ai plus qu'à aller m'acheter quelques tacos, une ou deux Corona et puis trinquer à distance. Salud !

note       Publiée le lundi 16 mars 2015

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