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The Flaming Lips › Hit to Death in the Future Head

cd • 11 titres • 69:04 min

  • 1Talkin' 'Bout The Smiling Deathporn Immortality Blues (Everyone Wants To Live Forever)03:49
  • 2Hit Me Like You Did The First Time03:38
  • 3The Sun03:32
  • 4Felt Good To Burn03:21
  • 5Gingerale Afternoon (The Astrology Of A Saturday)03:44
  • 6Halloween On The Barbary Coast05:41
  • 7The Magician Vs. The Headache03:13
  • 8You Have To Be Joking (Autopsy Of The Devil's Brain)03:54
  • 9Frogs04:26
  • 10Hold Your Head04:24
  • 11(sans titre)29:16

informations

Produit par Dave Fridmann & The Flaming Lips

La dernière piste d'une demi-heure est une simple boucle de quelques secondes qui passe de gauche à droite. Une blague débile pour bourrer le CD en quelque sorte. Excellent pour se faire ramoner le fond des oreilles.

line up

Jonathan Donahue (guitares), Wayne Coyne (chant, guitares), Micheal Ivins (basse), Nathan Jones (batterie) + (trompettes, sarangis, violons, congas, guitar machines, effets electroniques, tambourins, violoncelles, autoharpes, flutes, sampleurs, trompette piccolo, boites à rythme électroniques, cloches, feedback, distortion, altos, bugle, tympani, chimes, orgues électriques, leslie machines, voix, tablas, tape loop, pianos, power tool machines)

chronique

  • pop-noise savamment défoncée

Quelle drôle d'époque ce début des années 90. La vague alternative déferle sur les campus et les suburbs américaines, les indépendants sont signés à tour de bras par les gros labels qui voient déjà la future manne à exploiter jusqu'au trognon. Et ça donne des contrats à vraiment n'importe qui. Les Flaming Lips par exemple, mais quelle idée saugrenue d'aller les ajouter au catalogue de la Warner, des hippie-punks débarqués de Tulsa, Oklahoma (où ça ??) qui trippent sans discontinuer depuis le milieu des années 80. Il est où le potentiel commercial là-dedans ? Ah oui, ils ont mis le "Hit" du titre en énorme sur la pochette, au dessus des chiottes à pois pastels, ah ah, les sacrés farceurs ! Blague à part il devait y avoir un gros déconneur à l'époque dans les bureaux de Warner Records, le même qui avait signé Mr. Bungle. Où bien ils étaient défoncés en permanence là-bas aussi. Oui, aussi, parce que les Lips, contrat avec une major ou pas, ils ne changent rien à leur cuisine jusque là interlope. Pire encore, maintenant ils ont des moyens de s'acheter du matos. Et Dieu sait que donner des moyens à Dave Fridmann, leur producteur attitré depuis l'album précédent, ça promet de longues soirées colorées où la vision se dédouble et l'envie de courir tout nu dans la rue en hurlant des conneries se fait irrépressible. Mais tempérons un peu quand même, ce que les Lips sont bien incapables de faire : du hippie si on veut, mais de son époque, déprimée et bruyante. Dans le livret on voit Wayne Coyne avec un vieux T-shirt de Sonic Youth (première période, la no-wave qui fait mal aux noreilles). Et dès les premières secondes, la sentence tombe, les hippies l'ont bien en berne, ils sont imbibés de décibels crasseux et abrasifs. Du psyché, oui, mais qui tape sur le crâne, qui vient vriller les tympans et déverser un délicieux brouet noisy sur le monde, du moins sur l'Amérique. Faut dire qu'ils ont une arme secrète dans leur rang, un diable d'homme officiant dans les très barrés Mercury Rev (tout comme Fridmann), un guitariste complètement jeté du nom de Jonathan Donahue, à lui tout seul une excellente raison d'aller s'abreuver dans ce calice louche de pop-songs décalquées, entièrement mouchetées de ses textures impossibles, à côté, fausses, sidérantes et maladives, de ses riffs en forme de fraises de dentiste azimuté, parti en vrille le Donahue, inutile d'aller courir derrière. Y a de quoi se sentir franchement malade à l'écoute de certains morceaux, comme ce "Felt Good to Burn" qui fout la gerbe comme une sale remontée d'acide ou une fin de cuite délicate, Fridmann prend n'importe quel instrument dispo dans le studio et le soigne aux cachetons jusqu'à voir trouble, jusqu'à ce que ça tangue à l'intérieur. Des remontées et des descentes, un grand huit de la défonce moyennement rigolote, car les paroles de Coyne révèlent quand même le goût amer de la désillusion derrière une candeur adorable. Faut l'entendre de sa petite voix de hérisson lâcher des "Everyone wants to live forever", "I'm feeling like I'm leaving much too soon", "et autres considérations métaphysiques tristos quand il en appelle à une divinité à deux faces, mi-Dieu mi-Diable, dans une complainte la gorge serrée rendue plus pathétique encore par un sample du thème de Brazil. Les choses sont clairement exprimées dans la ballade terminale lessivée de cymbales et d'orgues planants, "we didn't come to save the world, we didn't come to fuck the girls (…) It's gettin' harder than it used to be", va falloir faire avec la vie, et ça sera pas du gâteau. Pas toujours évident de saisir ses idées farfelues, même si ça sent bien le sarcasme dans "Halloween on the Barbary Coast", lâchant des "you've got shit for brain" derrière un mur du son martial au relents lointains d'Orient. Parfois le titre suffit pour comprendre ce qui se joue "The Magician vs. The Headache", vas-y Jonathan, c'est toi le magicien, fait dégueuler les amplis et donne-nous la migraine ! Et malgré tout ce psychédélisme dégénéré, ce chant carrément aléatoire, ces rythmiques abrutissantes, ces putains de guitares en roue libre, ça fourmille de refrains à scander en défilant le poing levé dans la rue, comme un bon couillon utopiste, le chichon au coin des lèvres, du matos un peu plus sévère dans la poche au cas où, de vrais hymnes pour slackers sensibles, pour punks à chiens en peluche. On dirait qu'on ferait comme de la no-wave mais qu'on serait aussi tout gentil et qu'on chanterait tous ensemble les bras jetés au firmament vers les étoiles des pop songs pour nous consoler un peu que la vie c'est pas facile quand même, que la mort ça nous fait peur mais qu'en attendant c'est quand même chouette dès fois. Hein ? D'accord ? Ouais !!!!!!!

note       Publiée le samedi 20 octobre 2012

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    born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

    Bah, c'est un peu comme le fameux coup du vinyl qui serait une écoute qui se mérite, et un rituel du retournement sacré de la Sainte Face : là tu as le rituel de l’écrasement de la touche ffwd, la patience, la découverte la première fois du moment précis où ça commence, et les suivantes la surveillance minutieuse du compteur pour pas aller trop loin et louper le début... Les Vrais Savent. Avec une cassette (Wish de NIN, pour ma part) c'était encore plus un régal.

    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
    avatar

    La piste cachée au bout de vingt minutes de silence était une vraie calamité dans les années 90. Un truc qui n'avait pas vu venir la conversion numérique, aussi. Mais bon, là c'est plus franco de porc, c'est du bourrage sur une boucle de deux-trois secondes jusqu'à remplissage de la galette. Du travail de pro.

    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    ah cette piste cachée qui arrive a un niveau sonore indecent - il semble que ca jouait encore beaucoup avec les possibilités debiles du format cd dans les 90s; on perd le lock groove et la classe ce qu'on gagne en pistes cachées interminables ou fragmentaires

    Note donnée au disque :       
    Raven Envoyez un message privé àRaven
    avatar

    merde du coup j'avais pas lu cette chro-là... génial, ça me parle ça... jamais tenté celui-ci en plus (dans la flopée de trucs horripilants d'eux que j'ai pu croiser)

    london calling Envoyez un message privé àlondon calling

    J'en ai une paire de disques de ces zigotos ... beaucoup plus tardifs (soft bulletin et yoshimi machin) et ce groupe fait partie des sujets que je veux approfondir avant de mourir ... me font penser à du pink floyd 68 repris par tex avery, ou le contraire ...