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The Flaming Lips › Transmissions From The Satellite Heart

cd • 11 titres • 43:06 min

  • 1Turn It On04:39
  • 2Pilot Can At The Queer Of God04:17
  • 3Oh My Pregnant Head04:06
  • 4She Don't Use Jelly03:40
  • 5Chewin' The Apple Of Yer Eye03:51
  • 6Superhumans03:14
  • 7Be My Head03:15
  • 8Moth In The Incubator04:13
  • 9*******02:19 [reprise de "Plastic Jesus" de Ed Rush & George Cromarty]
  • 10When Yer Twenty Two03:34
  • 11Slow.Nerve.Action05:56

informations

Enregistré par Keith Cleversley de Janvier à Fevrier 1993 à Studio Seven, Oklahoma. Produit par The Flaming Lips et Keith Cleversley.

La piste 9 "*******" est la reprise de "Plastic Jesus", extraite du film Cool Hand Luke.

line up

Wayne Coyne (chant, guitare), Michael Ivins (basse), Steven Drozd (batterie), Ronald Jones (guitare et tout un tas de bordel)

chronique

Changement de personnel chez les Flaming Lips, et l'air de rien cela va pas mal changer de choses. Exit Jonathan Donahue, retourné faire saigner les amplis exclusivement chez Mercury Rev, enter Ronald Jones avec qui les Lips gagnent une autre espèce de guitariste, du genre surdoué, aucune texture floue et abrasive ne lui fait peur mais il sait aussi faire péter des riffs gargantuesques, imiter tout un tas de cris d'animaux, endosser le rôle du bruiteur attitré et doit probablement être capable de décoller les papiers peints avec une seule note bien choisie. Comme si un cador ne suffisait pas, le batteur sortant se voit remplacé par Steven Drozd, qui va bientôt prendre une importance considérable dans le groupe au point de devenir le deuxième cerveau créatif et cramé officiel. Multi-intrumentiste touche à tout, junkie à ses heures et batteur phénoménal, l'arrivée de Drozd coïncide avec un goût de plus en plus prononcé pour les belles mélodies affleurantes sous les strates de bruits gargouillants, pour une écriture plus soignée quoiqu'en rien moins dégénérée qu'avant, laissant un peu en amont les jams psychédéliques indéchiffrables. Autre détail notable, l'absence à la production de Dave Fridmann (sans doute occupé à empêcher les membres de Mercury Rev de s'entretuer), même si à l'écoute ce n'est pas évident tellement le son des Lips est en soi totalement submergé par la démesure défoncée propre au petit David. Ce premier album de la formation historique, du moins le trio de tête Coyne/Ivins/Drozd, sent bon le rock des sixties après consommation excessive de cachets mélangé au gros envoyage de bois millésimé Angleterre début des seventies passé au filtre du DIY abreuvé de bibine tiède du hardcore californien des eighties le tout cautérisé au noise-rock mélodique des meilleurs pourvoyeurs de décibels dissonants du début de la décennie en cours. De la musique intemporelle donc, parce que de toutes les époques et d'aucune à la fois. Avec quand même un ancrage bien de son temps qui feront des Flaming Lips des candidats très sérieux au hit interlope le plus bizarre de cette jeunesse américaine là. Explication : le merveilleusement absurde "She Don't Use Jelly" avec ses considérations intimement surréalistes, sa dynamique stop-start de folk-rock psyché dopé aux amphètes noise-pop va se retrouver, de la façon la plus improbable qui soit, intégré à la série très wasp, sexy et friquée Beverly Hills 90210. Avec le groupe, en vrai, qui joue le morceau incriminé dans une scène rétrospectivement à la fois parfaitement hallucinante et tout à fait en raccord avec ce que le groupe projette de décalage entre avant-garde et bubblegum, entre apparente niaiserie et profondeur bouleversante, entre son idiosyncrasie farouche et sa faculté de toucher un large public. Mais quand même, entendre un des minets de 90210 déclarer le fameux "I usually don't like alternative music but these guys rocked the house !" reviendrait sous nos auspices moins audacieux à ce que José d'Hélène et les Garçons déclare d'une façon emphatique (et mal jouée) "Whaou, d'habitude je n'aime pas le rock indépendant, mais ces types sonnent du tonnerre !" après une prestation où Kat Onoma feraient bruisser "La Chambre" à la cafét de la fac. Les Lips, en attendant, héros d'un jour devant un public mainstream médusé, étaient encore loin de leurs triomphes à venir. A l'heure qu'il était, Drozd envoyait les vumètres au-delà de leur limite à chaque frappe, Jones tintinnabulait et crissait à qui mieux-mieux, Ivins troussait imperturbablement ses lignes de basses gouleyantes, et Wayne Coyne, la voix plus à côté que jamais, la ferveur au coeur, poussait la chansonnette interdite de contrôle technique, avec toujours ces fulgurances sentimentales en refrain de barbapapas illicites, "Be my head and I'll be yours" disait-il. Et ça produit une série de tueries pop erratiques comme ce "Turn It On" liminaire qui annonce un programme auquel le groupe se tiendra jusqu'au bout, aux auditeurs le soin de monter le volume à donf et faire tourner le produit de leur choix. Avec au passage comme de coutume, une façon de prière, en écho peut-être au "Shine On Sweet Jesus" et "You Have to Be Joking" des albums précédents, cette fois une vieille ballade folk jadis entonnée par Paul Newman dans Cool Hand Luke, écrite comme un gag mais interprétée avec une sincérité bluffante par Coyne, sa voix brisée en rappelant une autre, de Loner canadien. En germination aussi, une première tentative vers l'épique qui ne tardera pas à devenir florissant dans la musique des Lips, en seulement quatre minutes et quelque, un "Moth In The Incubator" fabuleux se développe de ritournelle folk à un brouet de rock noisy qui éclate en orgasme psyché au crescendo flingué par la batterie frénétique de Drozd. Des perspectives alléchantes s'ouvrent alors devant les quatre mousquetaires du rock déglingué.

note       Publiée le mercredi 24 octobre 2012

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    commentaires

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    london calling Envoyez un message privé àlondon calling

    C'est Cool Hand Luke le titre original du film ... euh, c'était juste pour dire quelque chose, mais je note, je note toutes ces infos sur les Flaming Lips ...

    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
    avatar

    Deux pures chros, wesh !