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Steve Smith and the Tylas Cyndrome › Phoenix Arising

cd • 8 titres • 69:50 min

  • 1Spanish Storm 10:33
  • 2Somewhere out There 10:05
  • 3Clockwork Freries 7:00
  • 4Inner City 8:12
  • 5Instand Recognition 8:08
  • 6Anticipation Long Distance 8:02
  • 7Deep Depression 8:49
  • 8Phoenix Arising 8:45

informations

chronique

  • musique Électronique progressive, englan

Steve Smith est la 2ième moitié de Volt, un duo Anglais qui présente une MÉ lourde fortement influencé par le Berlin School. Avec des amis de longue date; Alan Ford aux guitares et Les Sims aux batteries, Steve Smith a pris le temps qu’il faut pour forger un étonnant album aux envoûtantes ambiances cinématographiques. Navigant entre les fougueux rythmes de l’England School fortement influencé par Mark Shreeve et Redshift ainsi que les ambiances plus éthérées de la Berlin School, Phoenix Arising explose sur des structures de rock électronique progressif tout en préservant jalousement une approche très poétique sur 8 titres aux évolutions aussi complexes que mélodieuses.
Un fort vent menaçant souffle sur les plaines introductives de "Spanish Storm", éveillant de puissants tonnerres qui déchirent l’opacité des vents. Au loin, on peut entendre une guitare acoustique échapper ses notes parmi des gouttes de pluie. Une sinueuse onde réverbérante supporte ce canevas musical très théâtral, alors que la guitare dessine une délicate approche latine et que le rythme de "Spanish Storm" s’éveille peu à peu avec de fines percussions tribales espagnoles qui palpitent à l’ombre des notes d’Alan Ford. La batterie approfondit cette approche rythmique embryonnaire et stationnaire qui s’enrichit d’un chatoyant lit de séquences miroitantes qui hoquètent d’un timide débit saccadé. Un superbe mellotron souffle les lignes d’une mélodie astrale et les percussions tombent. Embrassant un délicieux crescendo harmonieux, le rythme de "Spanish Storm" chevauche notre imagination. Tantôt lourd et tantôt fluide, il se repose au creux d’une guitare acoustique romanesque ou explose dans les solos d’une guitare électrique rageuse, supporté par de puissantes percussions, des séquences palpitantes et une superbe ligne de basse. Ce mélange de rythmes explosifs et pondérés à des ambiances tant cinématographiques qu’éthérées nourrit les structures évolutives et les mélodies accrocheuses des 8 titres qui composent Phoenix Arising. Les séquences chatoyantes y abondent. Elles ouvrent la porte à "Somewhere out There" qui rayonne avec des approches séquentielles multiples. Sur un rythme circulaire et ascendant, elles s’entrecroisent et tissent un canevas musical à la fois mélodieux et intrigant, fouillant les pénombres de Redshift et Mark Shreeve. Des influences qui sont le cœur de ce bel album, comme on entendra sur "Instand Recognition" et "Anticipation Long Distance". Sobres, les guitares et les synthés coulent de fins solos et sculptent de belles mélodies qui chantent et s’accrochent aux différentes approches séquentielles. Suivant ce pattern de structure rythmique progressive et divisée, "Clockwork Freries" embrasse les airs d’une innocente comptine un brin maléfique avec des séquences interposées qui sautillent délicatement sous les souffles d’un synthé légèrement fantomatique. Ambivalent, le rythme court sur des frappes de percussions sèches alors qu’une guitare rêveuse laisse filer des doux solos à la Al DiMeola, alliant un rock jazzé à des ambiances spectrales.
Furieux, "Inner City" épouse quelque peu la puissante chevauchée de la finale de "Spanish Storm" avec de vigoureuses séquences qui ondulent vivement et de solides percussions qui martèlent un lourd rythme infernal. Délicieux, le synthé lance de belles lignes mélodieuses qui ressemblent à des lamentations spectrales alors que la guitare nous parle sur un rythme emphatique où séquences miroitantes ajoutent une profondeur cadencée aux passages plus nuancés. C’est un titre lourd et puissant, comme une lourde chevauchée dans un Western apocalyptique, tout comme "Instand Recognition" qui palpite sur une fine approche séquentielle spasmodique où les mélodies synthétisées prennent les apparences de lamentations spectrales. On devine une influence très Redshiftienne. Des chuchotements perdus dans une intro bigarré amène "Anticipation Long Distance" vers une belle structure mélodieuse qui s’apparente à l’univers des ballades de Tangerine Dream. Hybrides, les séquences épousent des souffles flûtés ou une étrange comptine surréelle alors que le synthé, très mélodieux, laisse partir de beaux solos harmonieux. Le tout s’appuie sur une belle structure rythmique où basse et percussions supporte sobrement une structure mélodieuse qui dévie vers une finale apocalyptique, digne de l’univers de Mark Shreeve et son album Legion. Parlant ballade, "Deep Depression" en est une superbe. Tout est dans le ton. Le rythme est lent et supporte une approche mélodieuse très mélancolique, un peu comme dans l’univers de David Wright. La guitare est sublime. Elle flotte au dessus de cette structure onirique, libérant de fins solos qui dansent et chantent sur des accords en perdition. Le rythme finement hachuré et hésitant, "Deep Depression" évolue avec la tristesse de son appellation pour s’échouer dans une superbe finale orchestrale où les solos de guitares fouettent les chœurs de mellotron qui embrassent un rythme lourd et lent avant de replonger dans les accords échoïques d’un piano romanesque. Après une lente intro planante les séquences de "Phoenix Arising" s’agitent nerveusement, dessinant un rythme sautillant. Une autre ligne séquentielle à tonalité basse se joint à ce carrousel frétillant, préparant une autre chevauchée rythmique progressive qui se conclut dans les souffles d’un synthé philarmonique et d’une guitare aux sobres solos.
Solide, percutant et teinté d’un romantisme cinématographique, Phoenix Arising de Steve Smith and the Tylas Cyndrome est une très belle surprise. Sur des rythmes et ambiances en constant mouvement, Steve Smith tisse un imposant scénario musical où les bases de la MÉ flirtent avec les lourdeurs et les approches poétiques de l’England School et les structures parfois complexes et déstabilisantes que l’on retrouve dans une musique plus progressive. Bref, Phoenix Arising est un audacieux pari où les genres fusionnent avec une étonnante fluidité, un peu comme pour ouvrir une porte à un nouveau style de MÉ. Et ça, ce n’est pas ce qu’il y a de plus évident. Phoenix Arising est un beau coup de cœur et un bon coup de chapeau pour Steve Smith.

note       Publiée le mercredi 4 janvier 2012

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