Kilgore › A search for reason

C'est pas avec ça que je vais faire baisser mon taux de bonnes notes. Pour que justice soit faite. Kilgore a beaucoup souffert d'une étiquette neo-metal complètement à côté de la plaque, alors qu'il n'en est pas moins l'un des derniers grands groupes de grunge de cette belle décennie 90. Encore que grunge... un grungecore alors, bien enervé, bien hargneux. Il faut dire que le plus gros atout de ce groupe, on va pas se le cacher, c'est son chanteur, Jay Berndt, sorte de croisement hystérique entre un Eddie Vedder théatral-trop de cocaïne et un Scott Weiland moins d'héroïne plus de taz. C'est à une véritable performance à laquelle on assiste, le type est à l'aise dans tout les registres (même le Anselmo-criard-like) - même si c'est dans celui du spleen Pearl Jam qu'il brille le plus. Pearl Jam, tiens, influence principale que Kilgore met pourtant à l'amande tout au long de cet album : tellement plus inspiré, pas moins fleur bleue, non, mais tellement moins neuneu ! Parce que la guitare aussi est à l'aise dans tout les registres , du riff hardcore frontal que dans le blues arpèges Soundgarden. Aucun titre ne ressemble au suivant, et c'est un miracle pour du grunge, on ne s'ennuie pas une seconde, on patauge pas dans la fange misérabiliste de jeans troués et chemises crades. Cette période est finie, était déjà finie quand Kilgore est arrivé, et il propose de lui mettre un terme avec ce coup de grâce magnifique. Du rock, quoi.