Zombi › Escape velocity

Nous voulons toujours plus de pouvoir. Nous construirons des murs de crystal sur cette terre. Jusqu’au ciel que nous savons vide car nous n’y avons rien mis. Nous voulons de longs travelings circulaires sur cette esplanade, des spots de pubs d’une heure avec débauche 3D numérique. Que notre génie soit fort et proportionné comme une colonne grecque. Notre Ivème Reich est un grand marché où tout s’échange, tout n’est que chiffres. Nous n’avons aucune fierté, c’est là notre supériorité face à ceux qui nous précèdent. Nous pillons et violons par procuration, par intermédiaires, et tout arrive blanchi dans nos tours d’ivoire. Car les nombres n’ont pas d’odeur. La loi est notre pute, mais nous la payons toujours comptant. Réglos, fiers et droits, nous ne trichons jamais, nous trompons simplement. Adieu, culpabilité couilleless à la Octave Paringot, esprit chagrin suicidé, bon débarras. Place à la vraie neo-con attitioude, assumée, pleine et entière, vouée à la réussite et ne reniant aucun de ses penchants. Fini le repentir… Madoff et Kerviel ont été les bouc-émissaires jetés aux lions de panurge, maintenant on peut vraiment commencer à s’amuser en arrière-cour. Que tout soit monnayable, jusqu’aux plus petites particules échappant à la loi de la relativité d’Einstein, au cœur de l’atome… à nous elles ne seront pas relatives, à nous elles n’échapperont pas, car notre emprise est absolue. Allons-y à fond, achetons tout, et surtout revendons tout avant même d’avoir acheté, et cassons nous avec le bénéfice avant que personne ne s’aperçoive de rien. Les chiffres nous obeissent, et ce siècle verra notre victoire sur les lettres. Le ventre de la terre n’est rien à côté du notre. Grondez, arpeggiators, dressez-vous, séquences froides et calibrées, nous ne laisserons pas un brin d’herbe de l’ancien monde. Détendez vous, l’art n’est rien, ne cherchez pas à comprendre. Contentez-vous des chiffres, et regardez-les défiler, toujours en augmentant (DE3). Ne comprenez vous pas que Dieu est plusvalue ?