Siderartica › Night parade

Trompeuse introduction sous forme d'un 'Eintritt in die Fabrike' agressif proche des productions du label Ant-Zen pour un 'Night Parade' qui se pare ensuite des couleurs nocturnes d'un voyage tantôt mélancolique, tantôt mystique, noir parfois...Si Angelo Bergamini est totalement absent du processus de création et de production de ce premier essai de Siderartica, il est évident que lui et Elena Fossi partagent une vision similaire du monde...Ambiances belles mais froides, feutrées mais traversées de fugaces éclairs industriels évoquant ces fameux paysages de l'Est où fleurissent restes métalliques, centrales nucléaires abandonnées (à l'image de la pochette), statues glorieuses mais solitaires dont raffolent les membres de Kirlian Camera. Reste le ciel, la nuit infinie, espace où projeter ses rêves, s'évader d'un monde pas toujours reluisant...Nulle angoisse pour l'auditeur donc mais un agréable sentiment de paix, glacée certes mais séduisante. Si l'on excepte quelques ratages comme la reprise du 'Atmosphere' de Joy Division ou le longuet et ennuyeux remix de 'Arkhangel'sk', cet album sans prétention inclut de belles choses comme la douce version originale de 'Arkhangel'sk (le chant y réellement magnifique, pareil sur 'The fourth ray of light'), 'Seasons of the world' très similaire à Kirlian Camera ou encore un 'Explosive die' plus proche de Die Form. Pas de quoi fouetter un chat mais le contrat est honorablement remplis, Elena prouve qu'elle a des idées qu'elle est capable de mettre en musique. A préciser que la version limitée est emballée dans une boîte métallique en forme d'ovni ; voilà qui renseigne sur la philosophie derrière ce travail...