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Endless Boogie › Full House Head

cd • 8 titres • 75:49 min

  • 1Empty Eye9:36
  • 2Slow Creep10:49
  • 3Top Dollar Speaks His Mind8:30
  • 4Mighty Fine Pie6:28
  • 5Tarmac City4:55
  • 6Pack Your Bags8:36
  • 7New Pair Of Shoes4:20
  • 8A Life Worth Leaving22:36

informations

line up

Paul "Top Dollar" Major (chant, guitare), Jesper "The Governor" Eklow (guitare), Marc Razo (basse), Harry Druzd (batterie)

chronique

40°c à l'ombre. Autant aller au Soleil. Et communier avec la bête le temps d'une transe infinie, au son des guitares à crin et de la batterie à sabots. Sur Guts of Darkness, causer de ZZ Top ou du Creedence - exemples bien entendu pris au hasard - est évidemment prohibé, pour la raison, entre autres meilleures raisons, qu'on aime pas de trop le Soleil, 'voyez, parce qu'on est des sombres, on s'en fade toute la sainte journée déjà, on va pas en plus se faire chier à écrire dessus, même si on a un rapport ambigu avec (cf. Progmonster, Dariev Stands, Dioneo ou N°6, cf. Bibi). On a le droit de jouer avec le feu, remarquez. Surtout que ce genre de disque n'en manque pas, avec sa volonté forcenée d'arriver à un genre de monolithe boogie de fermiers monomaniaques, bloqués sur jam à une seule vitesse. Cet album va vous transformer en grange. Et il ne tient qu'à vous d'avoir la paille et les allumettes. Endless Boogie ne fait pas de vrai album au sens découpé et analysable titre par titre : ils ne font que des jams qu'ils emballent comme un album. Sonnent comme des tas de groupes des late-60's début-70's qu'il serait encore plus harassant d'énumérer, mais sans ce son parfois désuet qui nous en rend la mélomanie archéologue, et sans comptes de durée limitée à rendre à qui que ce soit. Jammer sans s'arrêter, pour eux, c'est la meilleure drogue du monde. Le Soleil, quant à lui, permet la vie sur Terre, provoque le cancer de la peau en quelques années et peut rendre aveugle en quelques secondes. La musique qui s'en abreuve peut donc être gutsienne, entendez dans le cas présent : jusqu'au-boutiste. Endless Boogie aiment le blues-rock, et nous en font bouffer une éternité de soixante-seize minutes. "Boogie sans fin", tout à fait. Piquer ce blase à la galette de John Lee Hooker n'était pas un coup de pute. Virilité, méconnaissance de ses propres frontières et religion du solo-abandon. Full House Head commence très vintage-boogie, connement accrocheuse. Puis EB amènent le feeling à un niveau consanguin, grâce au chanteur notamment, beefheartien comme souvent dit (mais ici surtout sur l'avant-dernier morceau) mais simple ponctuation dans cette phénoménale éjaculation blues. Grâce à une foi effrayante en leur jam - traduction de confiture, et en l'occurence un mélange solaire de rhubarbe, d'oranges et de coing, tartiné sur la longueur d'un semi-remorque. La chaleur leur crame les neurones au fur et à mesure que leurs guitares crachent sans relâche boogie-riff sur boogie-riff. Et puis bluesout. Dans la deuxième moitié, c'est l'ivresse, les mirages et la soif, jusqu'à la dernière confiote de vingt-deux minutes comme qui dirait enregistrée dans le fion d'une montagne. Une musique extrême, bien à sa façon, qui va beaucoup plus loin que Kyuss sous ses airs de gentil groupe retro. Encagnardée. Totalitaire. Comme marcher pendant des heures en plein été juste pour le plaisir de transpirer toute son eau, découvrir jusqu'où on ira, jusqu'où on pourra aller, si on arrivera à atteindre son but, au loin, si loin... à moins qu'il n'y aie pas de but, et que ce ne soit encore qu'un mirage. À moins que marcher sous un soleil de plomb pour aller nulle part et sans s'arrêter ne soit la meilleure drogue du monde.

note       Publiée le vendredi 3 juillet 2015

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    SEN Envoyez un message privé àSEN

    Le dernier est peut être le meilleur (oui je sais je dit ça à chaque fois), pour ma part chaque album de ce groupe est un évènement !

    Message édité le 30-04-2022 à 15:37 par SEN

    SEN Envoyez un message privé àSEN

    Le dernier Endless Boogie qui sort le 19 mai est une tuerie, à ne pas louper !

    SEN Envoyez un message privé àSEN

    Et l'album "Long Island" est encore mieux !

    Raven Envoyez un message privé àRaven
    avatar

    Chris ! Chris ! Il est ami du Soleil !!!

    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
    avatar

    Sunshine is the New Dark... Suffit de passer les Fahrenheit en Celsius/Centigrade, en fait. (Et quoi... Comment ça "ambigu" !).

    J'aime bien le côté "idée de la fête/d'un enfer absolus" du nom du groupe, en passant, sans connaître du tout leur musique.

    (Et là j'entends le mec dans ma rue qui joue L'Americano à la klarinetthe, sur fond band-in-the-box... ÇA, c'est le septième cercle en musique ! Et c'est... Tous le jours, midi et soir).