Forrest Fang › Unbound

Forrest Fang est un musicien Américain, de descendance Chinoise, qui se spécialise dans la musique ambiante teintée d’ethnicité et de minimalisme. Inspiré par Steve Roach, Robert Rich et autres pionniers de la MÉ ambiante américaine, Forrest Fang navigue dans l’océan musical qu’est la MÉ depuis 1981 avec son premier opus; Music From the Blackboard Jungle. Unbound est sa 12ième œuvre et sa 3ième sur le label de Sam Rosenthal; Projekt. Masterisé par Robert Rich, Unbound est une longue et ténébreuse odyssée musicale imprégnée de longs mouvements linéaires qui s’entrecroisent dans un curieux métissage des harmonies où la noirceur des mouvements morphiques embrasse d’étranges odes irisées.
"Henon's Aurora" ouvre cette odyssée ambiante avec une fine ligne synthétisée qui se fraye un chemin parmi de discrets tintements. Un fin mouvement d’une étonnante tranquillité se déploie autour de cette délicate ligne introductive qui ondoie d’une acuité harmonieuse et libère des chœurs astraux qui s’infiltrent parmi de longues et sinueuses courbes carillonnées. Entre les abysses de la série Immersion de Steve Roach et la musicalité angélique de Michael Stearns, "Henon's Aurora" progresse avec une étonnante portée astrale où la multiplicité de ses ondes créent un superbe Angélus cosmique qui nous amène tout droit dans les bras de Morphée. Un excellent titre pour insomniaques tout comme la pièce finale "Tone In Alium". Entre les deux, l’aventure musicale d’Unbound bascule dans une sombre atmosphère cauchemardesque qui débute avec le ténébreux "Chant Of Urm" dont les sinistres ondes et lignes serpentent malicieusement un univers musical plus métallique. Des errances synthétisées flottant tels de puissants crissements sonores qui s’entrelacent aux murmures à peine audibles d’une chorale dont les souffles peinent à percer une dense opacité, d’où filtrent quelques souffles plus limpides. Un monde d’ondes synthétisées où les crissements sonores et musicaux s’entrelacent aux murmures à peine audibles d’une chorale dont les souffles à peine audibles peinent à percer une dense opacité, d’où filtrent quelques souffles plus limpides. Plus on avance dans Unbound et plus la noirceur musicale s’empare de nos oreilles, ainsi que de nos songes. "Lost Oracle" suit les longues courbes morphiques qui s’entrecroisent tout au long d’Unbound, avec une sombre approche mortuaire où les lugubres ondes irisées ondulent et valsent inopinément dans un morbide ballet statique. On y a la vague impression d’y entendre de curieux chants funestes provenant d’âmes aux larmes stridentes. "A Silver Season" continue l’évolution de l’impassibilité mortuaire d’Unbound avec des ondes éthérées qui flottent et s’entrelacent dans une inertie où les longs souffles de synthé côtoient autant la musicalité que la métallicité.
Morphique et atonique, mais aussi harmonieux que platonique, Unbound de Forrest Fang est un album ambiant qui s’apprivoise du bout des oreilles. L’univers musical est nourri de longues et lentes couches de synthé morphiques qui valsent sinueusement dans des mouvements implosifs. Une musique extrêmement flottante qui sort des limbes de la série Immersion de Steve Roach mais avec une subtile touche harmonieuse que l’on entend si l’on accepte de voyager avec les ondes éthérées d’Unbound. C’est un album pour amateurs d’ambiant aussi lourd que profond.