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Gorillaz › Gorillaz

cd • 15 titres • 53:33 min

  • 1Re-Hash 3:38
  • 25/4 2:40
  • 3Tomorrow Comes Today 3:12
  • 4New Genious (Brother) 3:58
  • 5Clint Eastwood 5:39
  • 6Man Research (Clapper) 4:32
  • 7Punk 1:36
  • 8Sound Check (Gravity) 4:40
  • 9Double Bass 4:45
  • 10Rock The House 4:09
  • 1119-2000 3:27
  • 12Latin Simone (Que Pasa Contigo) 3:36
  • 13Starshine 3:31
  • 14Slow Country 3:36
  • 15M1 A1 10:42

informations

Produit par Tom Girling, Jason Cox, Dan the Automator, Gorillaz

Artwork par J.C. Hewlett et Zombie

line up

Damon Albarn, Dan the Automator

Musiciens additionnels : Del Tha Funkee Homosapien, Miho Hatori, Tina Weymouth, Ibrahim Ferrer

chronique

Bon, passons vite fait sur tout ce que tout le monde sait déjà : Gorillaz est un side-project improbable, le hold-up commercial du début de millénaire que personne n’avait vu venir, l’un des derniers albums à avoir profité de l’ère pré-mp3 et une transition idéale entre deux décennies que tout oppose. Je vous la fais courte aussi sur les idées situationnistes de Damon Albarn (et son coloc aviné Jamie Hewlett, comic-artist icône de l'alternatif) au moment de monter ce projet, qui a aujourd’hui réussi à subvertir durablement le mainstream là ou KLF s’était crashé en route. Parlons de ce qui a été bien peu discuté : la musique ! Car certes, Gorillaz est un produit ultra-calibré pour plaire aux ados et plus jeunes qui n’ont pas encore l’oreille formatée pour tel ou tel style (ni les préjugés qui vont avec), mais il y a quand même un quotient de bizarrerie nettement supérieur à la moyenne ici. À titre de comparaison, Dr Octagon, le hold-up précédent du producteur Dan The Automator, sonne comme un disque hip-hop dogmatique. Si Gorillaz ne se démarque jamais d’une certaine classe hip-hop au son crasseux (écoutez au casque et humez-moi cette odeur manifeste de ghettoblaster sur le macadam fumant), il y ajoute l’inépuisable réservoir à mélodies de Damon Albarn, des violons dispersés çà et là, et beaucoup, beaucoup, d’inventivité dans la production. On sent vraiment que l’éclatement absolu des styles des 00’s était à portée de main, mais ce qui est excitant ici, c’est que Gorillaz en fait une synthèse particulièrement digeste, ce qu’on ne retrouvera jamais par la suite. Les 6 premiers titres sont à ce titre d’une cohésion et d’une inventivité qui force le respect. C’est un cocktail aux ingrédients innombrables : production entre lo-fi et péplum, chant façon "bat les couilles" à la Beck, guitares négligemment grattouillées, attitude d’anglais main dans les poches directement piquée aux Specials de Ghost Town… On aimerait bien "piger le truc", comprendre comment ce break pouilleux et mal embouché dans 5/4 peut fonctionner… En un sens, Gorillaz est l’aboutissement des errements en terrain vague du gosse gâté qu’était Blur sur ‘13’ et ‘Blur’. Tomorrow Comes Today, qui n'est d'ailleurs qu'une extrapolation western-steampunk de l'intro de Coffee & TV, dégage autant de vibrations et d’âme qu’une vieille production Lee Perry… La basse au jeu bizarre, les crépitements noise de l’ampli de guitare en fond, les chœurs fantomatiques, l’harmonica sublime, le chant de gamin défoncé à la colle… Tout s’unit avec magie comme une apparition angélique au fond d’un parking souterrain. Ou bien est-on au cœur d’un western cosmique, le sable de Mars se collant aux lunettes de soleil, encerclé par une meute de gorilles ? Damon Albarn prend une voix de chimpanzé savamment déphasé (qu’il est censé incarner dans l’univers du groupe) à partir de New Genious, au son patiné comme une production Imhotep. Et plus il en fait des tonnes, plus on en redemande (Man Research, aberration avant-gardiste digne des plus grands trésors cachés de la pop japonaise). Double Bass sonne comme un inédit de la BO du premier Donkey Kong Country parachuté là, et ondulant tranquillement de ses simiesques épaules au beau milieu d’un album qui commence de plus en plus à ressembler à un squat post-apo. Rock The House, comment vous dire, Rock The House… Le temps d’une chanson, le monde entier a aimé le hip-hop, a dodeliné de la tête dans le bus comme jamais depuis Sugarhill Gang, de la grand-mère au bébé dans sa poussette que les petits flûtiaux faisaient sûrement rigoler. C’est un peu l’équivalent de la Cinquième de Beethov’ pour le classique : quasiment personne n’a fait l’effort de s’intéresser au genre, mais les soit-disant "préférences musicales" ne peuvent rien contre LE gimmick mariachi-funky du rap. Immense, intemporel, imparable. Et il reste à vous parler de Slow Country et de Starshine, deux perles à ne pas négliger et qui réussissent le tour de force de ne ressembler à rien de connu et de continuer à accrocher l’oreille (pour Slow Country, du moins)… On dirait qu’on est en train de perdre le soldat Albarn, il finit même par délirer, les yeux rouges comme un tracteur en plastique, pas dormi depuis 2 semaines, tout ça… Il était temps que l’album se termine, sur un M1 A1 en rupture avec tout ce qui a précédé, excursion en terrain punk-jam expérimental précédé par des samples du film Day of The Dead… D’où sortaient-ils tout ça, mais d’où ?

note       Publiée le dimanche 6 mars 2011

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    Dun23 Envoyez un message privé àDun23

    Je tombe ma note, je trouve qu'il ne tient pas face à Demon Days. Certainement parce qu'il part dans tout les sens et que son successeur est bien plus recentré sur son propos. Du coup, il me parle bien plus et je le trouve nettement plus mémorable (Every Planet We Reach Is Dead ou Feel Good Inc sont juste de grosses grosses tueries par exemple).
    Je dis ça aussi parce que je viens de me faire les 2 dans la foulée et clairement, celui qui m'interpelle à chaque morceau, c'est Demon. Celui ci, j'en suis toujours à attendre qu'arrive Clint Eastwood et éventuellement 19-2000 pour le get the cool shoeshine que je trouve hyper cool, justement.

    Note donnée au disque :       
    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
    avatar

    Expé, c'est pour expéditif, non ?;) Faudra que j'y revienne à Demon Days alors, plus en détail. (Miho, elle pourrait réciter l'annuaire qu'il faudrait quand même la citer.)

    Rendez-Moi Envoyez un message privé àRendez-Moi

    'Êtes déprimants petit peuple de Dieu, en ce moment. De tristes heures ? Que tout le monde se fasse le premier Handsome Boy Modeling School, y aura plus de grognons. Feat. de Miho Hatori, aussi.

    Seijitsu Envoyez un message privé àSeijitsu

    Et ben voilà. A cause des coms sur Radiohead de l'ami N°6, je me réécoute ce truc. J'avais pas trop envie de poster des conneries sur de vagues souvenirs datant de plusieurs années, mais je m’aperçois que j'aurais pu m'épargner l'écoute de ce pavé. C'est toujours aussi... Chiant. La seule chose que je découvre, c'est à quel point c'est dans la continuité des derniers albums de Blur, un détail en moins: c'est beaucoup moins enthousiasmant.

    La démarche de décloisonner les genres dans les 90s était très répandue et a accouchée de belles choses. Ici, on sent que Damon veut faire pareil mais l'objectif n'est plus le même: il faut faire dans le générique et le passe partout. Malgré la prod fouillée, les compositions sont d'un ennui mortel. On se dit qu'on va avoir affaire à la fusion ultime entre rock, pop, électro et hip hop et quelque part on l'a. Mais on remarque qu'à force de mélanger tout et n'importe quoi, ça donne un liquide guère appétissant en apparence et surtout sans goût particulier. Je suis d'accord avec N°6, Damon a eu le nez creux et a devancé le troupeau. Il offre la mixture des années 2000. Celle qui rendra cette décennie comme la moins attachante depuis un bail. Pas de sons singuliers, ni de tics particulièrement excitants. Juste une musique qu'on pourra avouer écouter en société sans problème, entre deux conversations sur la dernière émission de téléralité et le beau temps.

    Autre chose, Clint Eastwood est toujours aussi énorme malgré le matraquage. Ce qui prouve que c'est bien le seul véritable coup de génie de ce disque. D'ailleurs, tout ce qui fait l'intérêt de ce groupe était dans ce titre: le clip et l'imagerie BD bien badass. En fait, ce qui est le plus intéressant chez Gorillaz, ce n'est pas leur musique, mais tout ce qu'il y a autour... Comme KLF qui est justement cité dans la chro.

    Note donnée au disque :       
    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
    avatar

    Miho Hatori, de Cibo Matto ? ouais, bof. Elle dit juste "get the cool shoeshine" c'est ça ? ça fait un peu featuring pour featuring, un truc très 90's pour le coup... Par contre Demon Days, j'ai jamais compris le truc. C'est bien mais c'est quand même beaucoup plus dans les clous, non ? Les morceaux sont long et répétitifs, et puis y'a plus le côté franchement expé du 1er.