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Psychic TV › Hell is invisible... heaven is her/e

10 titres - 73:56 min

  • 1. Higher And Higher
  • 2. In Thee Body
  • 3. Lies, And Then
  • 4. Maximum Swing
  • 5. New York Story
  • 6. I Don't Think So
  • 7. Hookah Chalice
  • 8. Just Because
  • 9. BB
  • 10. Milk Baba

informations

An Edward Odowd & Genesis P-Orridge “Angry Love” Production - enregistré par David Maxxx et Nicholas Kramer au Microriot Music Studio, Jersey City, NJ, de Janvier 2005 à Mars 2006. - Mixé par Baba Larriji , Genesis P-Orridge , ibu600 à Nasik Studio, Alcatraz, Oakland, CA - Masterisé par Thomas DiMuzio

line up

Thomas DiMuzio (sound design & live sampling), Gibby Haynes (backing vocals), Genesis P-Orridge (Genesis Breyer P-Orridge) (parole, chant), Nick Zinner (guitare sur piste 2), Alice Genese (Basse, piste 1 à 9, backing vocals), Morrison Edley (batterie, pistes 2 à 8, percussions), David Max (guitare, pistes 1 à 4 et 7, effets, slide guitar, guitares electriques et acoustiques 12 cordes, guitare resophonic), Markus Persson (claviers et synthétiseurs, pistes 1, 2, 4, 5, 7 à 9), Zef Noi$e (violon electrique sur la 2 et la 7), Kosta Cross (mellotron sur la 3, boite à rythmes sur la 1, basse distordue et programmation sur la 7), Douglas rushkoff (claviers et composition sur la 3), Nick Kramer (omnichord et composition sur la 5, omnichord et collages sonores sur la 7), Byin Dall (sculpure de guitare et composition sur la 6), Baba Larriji (backing vocals, pistes 2, 4, 5, 8, 9, casiotone sur la 9, samples, sitar sur la 10), Lady Jaye Breyer P-Orridge (samples)

chronique

Voilà, ça y’est, vous avez vu la pochette hallucinogène, vous vous êtes dit : "quoi encore ?". Quel que soit le disque qui se cache derrière, il ne peut tenir les promesses d’un tel artwork, c’est impossible. Même le cd en impose avec sa petite mention "hyperdelic". De quoi rappeler que Genesis P-Orridge, membre (et turgescent) de Psychic TV en 81, est quand même l’un des premiers fans du Brian Jonestown Massacre. Retour du collectif fumeux, donc, sous le nom "PTV3", et en mode caravane de zonards psyché. D’emblée, ce qui scotche, c’est la production, incroyable. La tuerie "Higher & Higher" (si je repasse derrière les platines, blâmez-la) est une claque magistrale, un jerk improbable qui propulse un joli tapis volant oriental tissé d’orgue hammond via des basses slappées hydrauliques en folie. C’est Funkadelic, mais George Clinton tient dans ses bras un bébé alien au visage ridé et à la voix chevrotante, qui hurle des ordres en pointant son doigt squelettique. Nous voilà catapulté dans la 4eme dimension, comme au bon vieux temps de Public Image, voire de Jane’s Addiction, qui passe ici sa couronne au gourou Genesis P Orridge, un comble ! Ce dernier prêche ici comme un beau diable, un Jaz Coleman sous hélium, un Marilyn Manson qui aurait gardé sa gouaille d’antan. Qu’on se le dise, en 2007, les vieux loups des 70’s finissantes en ont encore à nous montrer. En parlant de loups, on les entend hurler sur "In Thee Body", rengaine maladive tout aussi réussie. Et ils continuent d’enchaîner les morceaux-orgies, tel ce fastueux "Lies, and then", ce "Maximum Swing" bien méchant qui réunit le génial Nick Zinner (guitare des Yeah Yeah Yeahs) et Gibby Haynes des Butthole Surfers. Les références et les décibels fusent à toute allure, chaque morceau apportant une nouvelle touche à un tableau riche, abondant de couleurs, mordoré et recelant quelques artefacts de perversion bien turgescents en son sein, comme un bon Mark Ryden, quoi. Les lignes de chants de Genesis sont pourtant simples comme bonjour, ce sont souvent des mantras répétés avec une intensité variable et un feeling très barré qui peut exaspérer comme captiver par son originalité. Car bien qu’ultra référencé, "Hell in Invisible…" reste un OVNI, une créature hybride, chimère ressuscitée par un P-Orridge bien parti pour en découdre jusqu’au drame que l’on sait, qui fait prendre du coup une couleur sérieusement mortuaire à "New York Story", îlot de paix et de méditation aux paroles assez mystérieuses et personnelles ("Life is a vacuum pump / Always sucking me dry"), suivi par un "I don’t think so" entrecoupé d’une petite séance de torture noise à l’effet terrifiant. Les deux morceaux rappellent le Velvet pacifiste de l’album au canapé ("New York Story" reprenant clairement le tambourin et la grosse caisse dans la brume de "Heroin"), voire le Animal Collective de la face B de Feels. Ce qui est sûr, c’est que le Velvet n’aurait jamais foutu un bout de "Sister Ray" au milieu d’un couplet de "Candy Says"… L’entracte bruitiste qui vient planter ses crocs dans la jambe de l’auditeur au beau milieu de cette ballade introspective, avalant tout rond le chant éthéré d’un Orridge plus fragile que jamais a de quoi marquer les esprits. Tout aussi sorti de nulle part, le break "fausse fin" de "Hookah Chalice", avant-goût d’une explosion qui n’arrivera pas : le morceau recommencera à se trémousser sous les décombres comme si de rien n’était. Le railleur "Just Because" est, avec "Higher & Higher", le tube de l’album, avec son refrain de hippie inoubliable : Genesis entonnant d’une voix déphasée "I like you / I like you / You’re very niiiiiiiice". De quoi rendre jalouse Lovefoxxx. On glisse ensuite vers des sonorités plus 60’s et orientales avec le gong et la wah-wah de l’incitation à la pandrogynie "BB" d’abord, puis avec le sitar gluant de reverb de "Milk Baba", où notre Porridge aux champignons hallucinogènes (Le Space-Porridge) trouve enfin la paix… Et ses mantras de résonner depuis les hauteurs du Mont Kailash, que l’on peut voir sur la pochette du dernier Throbbing Gristle, sorti simultanément (Genesis ayant connu une sorte de révélation spirituelle en gravissant cette montagne). Le tout en guise de final mystique à la "Tomorrow Never Knows", qui ne se prive pas de nous laisser sur un ricanement Syd Barrettien. PTV3 développe à ce titre un talent inné pour les fins de morceaux, qu'il s'agisse des nappes d’orgue inquiétantes de "In Thee Body", des cris simiesques de "Hookah Chalice", ou des entrelacs de voix psyché de "I don’t think so" (Syd toujours…). Si la fin du disque avait été aussi éclatante, gageons que cet album aurait eu sa sixième boule. Les promesses de la pochette sont tenues ; j’en ai rêvé, PTV3 l’a fait.

note       Publiée le mardi 12 février 2008

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    Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan  Shelleyan est en ligne !
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    Bon sang...C'est du très haut niveau.

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    Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan  Shelleyan est en ligne !
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    Commandé, je suis à fond dedans !

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    Hazincourt Envoyez un message privé àHazincourt

    Je dois dire que j'ai pas été convaincu par ce PTV3, pourtant je suis un gros fan de GPO. Le dernier en date "Snakes" sous le nom de Psychic TV par contre est génial ! Old Europa Café le dernier grand label de musique industrielle annonce la sortie d'un nouvel opus pour septembre 2016 : "Alienist" il est déja dispo en pre commande.

    Grandgousier Envoyez un message privé àGrandgousier

    Ah bah merde, c'est justement la pochette qui m'a rebutée pour l'achat de cet album. Je la trouvais trop tape à l'oeil pour du Psychic TV. Va falloir réparer ça.

    kranakov Envoyez un message privé àkranakov

    PTV3 - cette nouvelle ère (qui aura été, somme toute de bien courte durée en regard de celles de Fergusson ou de Giannelli) était la promesse d'un renouveau inespéré de la part de GPO. A l'époque TG se remettait en branle, Thee Majesty devenait vraiment incroyable... Et tout est encore parti en couilles. Restera peut-être cet album (bien supérieur au suivant), cette prod crado-chirurgicale et ces putains de morceaux qui TUAIENT ABSOLUMENT TOUT live.

    VIVE PTV3 !

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