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Ozric Tentacles › Erpland

cd • 12 titres • 73:39 min

  • 1Eternal Wheel
  • 2Toltec Spring
  • 3Tidal Convergence
  • 4Sunscape
  • 5Mysticum Arabicola
  • 6Crackerblocks
  • 7The Throbbe
  • 8Erpland
  • 9Valley Of A Thousand Thoughts
  • 10Snakepit
  • 11Iscence
  • 12A Gift Of Wings

informations

Produit par Ed Wynne - Enregistré aux Foel Studios, Powys, Pays de Galles et à Rushmere , Londres.

line up

Ed Wynne (guitare, synthétiseur), Paul Hankin (percussions), Mervin Pepler (batterie), John Egan (flûte, voix), Roly Wynne (basse), Joie Hinton (synthétiseurs, samples), Marcus Carcus ("percussions ethniques"), Tom Brooks (reggae bubbles), Generator John (thé et tambourin), Steve Everett (samples)

chronique

  • space rock en espadrilles

Ozric Tentacles est un groupe à part, ça se sent dès leur patronyme très Terry Pratchett et leurs pochettes complètement baba cool. Et en effet, c'est en marge de tout que ces anglais on grandi au long des années 80, dans un circuit de concerts gratuits et de fans hébétés, appelés Crusties en référence à ces hippies qui n'ont en réalité jamais vraiment disparu. Leur notoriété tardive avec cet album au succès étonnant reste aujourd'hui encore difficilement explicable. Ozric Tentacles est très rapidement devenu le groupe à écouter en bagnole, à l'opposition d'Hawkwind, maître étalon du space rock, plutôt du genre à s'envoyer en Harley. Il est clair qu'on parle ici d'une autre école de Space Rock, beaucoup plus diluée ; dans le dub, la world music (oui, au sens le plus kitsch et amalgamé du terme), voire tout simplement le progressif, puisque les guitares lourdes et les vocaux sont ici absents... Remplacés par des rythmes caoutchouteux et modulables, et toute une armada d'effets et de synthés. Tout ceci paraît totalement cheesy et daté sur le papier, mais une fois passé cette barrière du bon goût, Erpland devient un long trip berçant, addictif, contemplatif dans le meilleur sens du terme, et surtout, zoukant. C'est de la musique de rave party, de chill-out matinal par excellence. Une musique finalement pas si paria que ça, qui deviendrait même quelque peu en phase avec l'acid house dont le rock anglais de l'époque s'imprègne considérablement. Même groove irrésistible, même lâcher-prise total après une décennie de rock sérieux et grisâtre, même confusion des genres... Indie, commercial, vrais instruments, remixes ? Tout se confond. Dans ce contexte-là, Ozric Tentacles passe presque pour une variante organique et 100% végétale de la Trance-Dub de groupes comme The Orb. Les deux ont en commun une même fascination pour Gong, groupe culte à l'époque tombé au fond de l'oubli. Se nourrir des 70's pour construire le son du futur, voilà un programme dont beaucoup se sont réclamé depuis, mais sans jamais atteindre ce niveau de réussite. Passez donc Tidal Convergence ou bien le formidable Iscence (où les influences dub du groupe se transforment carrément en reggae) juste après un bon single de The Orb, le mix se fait naturellement. Car derrière son aspect artisanal et psyché digne d'un groupe de reggae-ska campagnard français, Erpland cache une musique extrêmement mûrie et élaborée (parfois sur plusieurs années vu que certains titres datent des premiers vinyles du groupe), totalement apollinienne comme le laisse suggérer le superbe artwork à l'italienne, évoquant une méditerranée fantasmée, entre orient (le mystérieux A Gift Of Wings) et paysage à la Roger Dean. Dès Eternal Wheel c'est la basse qui tient le gouvernail, tandis que les effets acid font tanguer le bateau. Iscence, Snakepit, Mysticum Arabicola (qui est en soi une découverte de génie) et la plage titre sont des classiques instantanés du groupe, rodés jusqu'à l'os, redoutables sur un dancefloor suffisamment enfumé. Ozric Tentacles apparaît ici comme le meilleur ambassadeur des musiques progressives au près des "wawaches", amateurs de musiques jamaïcaines comme d'électronique downtempo de tous horizons. Un groupe culte en Italie et en Angleterre, qui se sera cassé le nez aux USA et n'aura tout simplement jamais éveillé le moindre intérêt en France, alors que leur principale inspiration est Gong... Un album sans défaut, à part peut-être quelques titres purement conçus comme des tapisseries sonores, New Age neutre (pléonasme, non ?) comme ces Toltec Spring, Crackerblocks ou Valley of a Thousand Thoughts, assez dispensables vu la longueur de l'album, et tranchant avec la dynamique imparable des autres morceaux. Mais la troupe d'Ed Wynne, une fois pris le virage du cd à la fin des années 80, mettra un point d'honneur à les remplir jusqu'à la lie, on imagine pour permettre à l'auditeur de s'avachir en fumant le narguilé pendant une heure sans lever le petit doigt.

note       Publiée le vendredi 25 juin 2010

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Vilain Barbu Envoyez un message privé àVilain Barbu

Pour moi, c'est de la musique d'SVT. Vous voyez, au lycée, en cours d'SVT, quand le prof te passe une vidéo qui t'explique la mitose et la méïose là ? Ben y'a ça en musique de fond. Attention, je ne fais pas de jugement de valeur, je dis pas que c'est bien ou mal, je secouais toujours la tête en cours d'SVT quand j'entendais ce genre de truc, mais j'arrive juste pas à me détacher de cette image et je voulais vous en faire profiter :D

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boumbastik Envoyez un message privé àboumbastik

Réécouté (enfin) sur du bon matos : mais quelle prod de malade ! J'étais à 2 doigts d'y coller la 6ème bouboule mais non, y'a un peu trop de remplissage. La différence entre compos et bœuf saute aux oreilles.

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E. Jumbo Envoyez un message privé àE. Jumbo

Bien sympa et beaucoup plus proggy que dans mon souvenir, en fait on dirait du Shpongle mais version rock.

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DesignToKill Envoyez un message privé àDesignToKill

Cet album m'a tellement fait voyager...et tripper...c'est pas encore fini !

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Solvant Envoyez un message privé àSolvant

ça fait un moment qu'ils tournent eux, là j'écoute The Floor's too far away (2006), bon album, sans surprise (c'est ce qu'on peut leur reprocher aussi) ils continuent dans le même trip sympatôche.

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