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Johannes Sibelius (1865-1957) › Mélodies - Op.3, 36, 37, 88

  • 1989 • Bis BIS-CD-457 • 1 CD

cd • 28 titres • 57:07 min

  • 1Arioso, Op.34:06
  • Sept mélodies, Op.17 | 13:29
  • 21. se'n har jag ej fragat mera2:14
  • 32. sov in1:41
  • 43. fagellek1:32
  • 54. vilse0:52
  • 65. en slända4:22
  • 76.Illalle1:15
  • 87. lastu lainehilla1:06
  • Souda, souda, sinisorsa (1899)
  • 9Souda, souda, sinisorsa1:10
  • Six mélodies, Op.36 | 11:56
  • 101. svarta rosor1:56
  • 112. men min fagel märks dock icke2:23
  • 123. bollspelet vid trianon
  • 134. säf, säf, susa2:33
  • 145. marssnön1:18
  • 156. demanten pa marssnön1:57
  • Cinq mélodies, Op.37 | 11:26
  • 161. den första kyssen1:52
  • 172. lasse liten1:59
  • 183. soluppgang2:24
  • 194. var det en dröm?1:58
  • 205. flickan kom ifran sin äsklings möte2:50
  • Les trois soeurs aveugles, Op.46
  • 21n°4
  • Six mélodies, Op.88 | 7:54
  • 221. blasippan0:41
  • 232. de bägge rosorna1:12
  • 243. vitsippan1:14
  • 254. sippan0:55
  • 265. törnet2:04
  • 276. blommans öde1:21
  • Narciss (1918)
  • 28Narciss1:41

informations

Enregistré du 31 juillet au 3 aout 1989 à la Danderyd Grammar School, Suède. Produit et enregistré par Robert von Bahr

Je n'ai pas écouté les 5 volumes qui constituent cette intégrale des mélodies de Sibélius par Otter/Forsberg pour Bis, je ne possède que les trois premiers. La chronique porte ici sur le volume 1. Si le deuxième m'inspirerait une chronique similaire à celle-ci, le troisième commence déjà à s'essouffler, de mon point de vue, non pas dans l'interprétation évidemment, la seule à posséder, mais dans le matériau lui-même. Cette interprétation est de fait ce qui, à mon avis, amène à revoir le jugement que l'on avait jusque là sur ces oeuvres, tant la paire suédo-danoise s'y montre une nouvelle fois pleine de tact, de précision et d'intelligence.

line up

Anne Sofie von Otter (mezzo-soprano); Bengt Forsberg (piano)

chronique

  • lieder - romantique

Les deux caractéristiques principales des mélodies de Sibélius semblent contradictoires : elles sont à la fois majoritairement très brèves, autour d'une minute, et suivent pourtant un déroulement purement narratif, sans répétition, en évolution constante, partant parfois du plus infime pour se terminer dans la déclamation lyrique digne d'un opéra. Si l'écoute des trios ou des pièces pour piano montre un musicien de savoir faire, elle révèle surtout que Sibélius, si immense à l'orchestre et au violon, n'était pas vraiment fait pour l'intimité, ni pour le piano. Ce contexte posé il convient de préciser qu'il s'agit là de jolies, voire de très jolies pièces, dont la couleur dominante est la mélancolie, la gravité, et dans lequel le finlandais ne montre que peu de faiblesse d'inspiration. "Sov in", "En slända", "Säf, Säf, susa", "Soluppgang" ou encore "Vitsippan" sont mêmes de véritables petites merveilles, dans lesquelles Sibélius trouve un langage plus personnel, plus subtil aussi, que dans la plupart de ses autres lieder. Le piano n'est souvent qu'un accompagnateur, simple et efficace, pour une voix dont le parcours est malheureusement parfois un peu inégal. On peut en effet regretter cette tendance au lyrisme, cette envie irrépressible de tendre ses mélodies tristes et posées, souvent fines, vers des forces et des montées vocales au pathos un peu lourd, et auxquelles Sibélius n'est pas capable de donner un support réellement convaincant, pas plus qu'il n'excelle alors dans sa progression mélodique. Il faut reconnaître que la bataille est rude, face aux Schumann, Wolff, ou plus proche de lui les suédois Sjögren, Stenhammar ou Peterson-Berger, sans même aller chercher jusqu'au génie norvégien : Magisterus Edvard Hagerup Grieg évidemment. Mais, au delà de ses défauts et des qualités de certains de ses confrères, Sibélius est néanmoins nécessaire, précieux, par cette dominante largement triste, tourmentée et sombre, de ses cycles de lieder. Dramatiques, mélancoliques ou douloureuses, les mélodies du finlandais baignent dans le soupir, la langueur et l'inconfort de cette voix, qui cherche sans cesse à s'extraire du calme pour aller chercher la puissance du lyrisme, un peu excessif parfois. Même s'il est sobre et souvent sans surprise, le piano installe tout de même des décors harmoniques de qualité, sombres, neigeux, parfois austères; Sibélius, encore une fois, fait preuve d'une inspiration largement honorable, lorsqu'elle n'est pas ouvertement belle. "Arioso", "Fagelek", "Men min fagel...", "Marssnön"... les réussites ne manquent pas. Il faut alors aimer cette austérité, due aussi bien à la veine mélodique tourmentée du compositeur qu'à sa pratique sommaire du piano; souvent dépouillé, anguleux dans ses constructions, le lied façon Sibélius possède une aura désolée et blafarde qui peut énormément séduire, comme laisser de marbre. Pour ma modeste part, je suis preneur bien entendu : la lande neigeuse et vide de "Blommans öde", moi, ça me bouleverse. Moins célébrées que celles de Grieg, de Nielsen ou des maîtres germaniques, ou que l'oeuvre symphonique de leur auteur, les mélodies de Sibélius commencent, peu à peu, à être reconsidérées, de plus en plus souvent qualifiées de sous-estimées. Même si ce disque m'accompagne, je n'irais pas jusqu'à dire qu'il y a ici l'équivalent des plus grands du genre, ni la marque du génie qui caractérise l'oeuvre symphonique du finlandais. Il y a juste de la belle musique, déprimée, solitaire, et un peu nue.

note       Publiée le jeudi 21 janvier 2010

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    Arno Envoyez un message privé àArno

    (Il y a de belles choses mais c'est un peu monotone... Quand on pense à l'un de ses plus grands chefs-d'œuvre, Luonnotar, et qu'on écoute la version avec piano, on est loin de ces mornes mélodies)... (Je serais plus indulgent avec sa musique de chamble, tout du moins avec quelques œuvres comme Voces Intimae ou surtout le quintette avec piano et Malinconia (où on entend bien là aussi la manière un peu rustique du piano de Sibelius)...

    Sheer-khan Envoyez un message privé àSheer-khan
    avatar

    ;)

    Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
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    C'est du suédois en effet (Sauf "Illalle" aussi ("ce soir") et pas Illale). Sibelius était parfaitement bilingue, comme toute la minorité suédophone

    boumbastik Envoyez un message privé àboumbastik

    Je ne suis pas spécialiste en langues finnoise ou scandinave mais il me semble qu'aucun des titres ne ressemble à du finnois, à part "lastu lainehilla". Ils ressemblent plus à du norvégien ou du suédois. Sibelius appartenait-il à la minorité suédophone de Finlande ?