Dutch Space Mission › Live Im Grugapark

Enregistré lors d’un concert intimiste regroupant des auditeurs de l’émission radiophonique Allemande Schwingungen, ce dernier opus des maîtres de la Berlin School rétro est dans la même veine de leur dernier titre; The Lost Temple Of Xi Cephei. Le duo Hollandais ne réinvente rien, sa musique demeurant une continuité de son exploration des racines oubliées de la Berlin School. Du beau, et bon, Berlin School rétro avec une forte influence Dreamienne saupoudré d’une approche psychédélique Krautrockienne, même Floydienne, dans des atmosphères très nébuleuses, voire psychédéliques.
Une voix radiophonique un peu agaçante annonce l’ouverture de Der Countdown Läuft Nicht Mehr, de même qu’Es Ist Fertig et Heisse Finger. Un élément négatif, car la voix est froide et sans émotions. Un contraste d’avec la musique de DSM, surtout la pièce d’ouverture qui ouvre sur vagues cosmiques, d’où une voix spatiale émerge entourée d’éléments célestes. Une ouverture spatiale empreinte d’une approche sonore éclectique où chœurs mellotronnés se moulent à de subtiles orchestrations qui valsent mollement dans une nébulosité tétanisée. Un mouvement séquentiel synthétisé se dessine vers la 9ième minute. Comme des feuilles tombant de l’espace, il flotte en suspension et permute en accords séquencés plus ponctués tout en étant supporté par une fine ligne de basse. Flottant sur un rythme doux, Der Countdown Läuft Nicht Mehr se berce de ses séquences très Dreamienne qui s’entremêle à la vaporeuse guitare d’Eppie E Hulshof qui nous plonge dans les années 77-78 sur une superbe séquence qui ondule comme un carrousel cosmique. Atonique et constamment en fusion moléculaire, Es Ist Fertig sillonne un néant sonore lustré des passages d’une six-cordes aux lueurs bluesés qui flotte ses accords en compagnie d’un synthé mellotronné. Il y a de bons moments dans cette inertie cosmique qui se prolonge en ouverture d’Heisse Finger, où les 6 premières minutes sont d’une occultation platonique cosmique. Des strates orchestrales donnent vie à cette introduction néantisée, initiant une séquence aux soubresauts aléatoires qui sautille sur un synthé tamisé de solos aux sonorités ocrés. Discrètement, une ligne de basse se moule au mouvement séquentiel, nuançant la froideur du synthé dont les solos s’essoufflent dans un passage à vide, laissant place à une guitare dont les solos flirtent avec du blues cosmique. Après un mouvement séquentiel aux ourles bien dessinées, dont la guitare arrose généreusement les courbes, Im Park s’épuise graduellement pour embrasser une structure plus brumeuse et cosmique, comme on retrouve sur Der Countdown Läuft Nicht Mehr. Une finale au synthé très Floydien, Von Deyen et Earthstar. Des groupes aux sonorités ocrées et envoûtantes.
Live Im Grugapark est un album dans la plus pure tradition Dutch Space Mission; soit un mélange de séquences sobres, entremêlés à une guitare plus ‘’bluesy’’ que cosmique, dans un univers sonore spatial où le synthé mellotronné prédomine. Il y en a pour tous les goûts, notamment pour ceux qui affectionnent les années improvisées de Tangerine Dream et psychédéliques de Pink Floyd. Un bon album, comme DSM sait les construire.