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Qui › Love's Miracle

9 titres - 39:19 min

  • 1/ Apartment
  • 2/ Today, Gestation
  • 3/ Freeze
  • 4/ Gash
  • 5/ New Orleans
  • 6/ A#1
  • 7/ Belt
  • 8/ Willie The Pimp
  • 9/ Echoes

informations

line up

David Yow (chant), Paul Christensen (batterie, chant), Matt Cronk (guitare, chant)

chronique

  • noise rock / mon cul sur la commode

Plébiscité par Françoise, Love’s Miracle n’a rien d’un massacre. Love’s Miracle, c’est du bon samaritain, c’est gentil mais t’en as vite fait le tour et surtout t’aimerais que ça fasse plus que de l’exercice. Christensen et Cronk ont déjà fait pas mal de chemin, ils sont du métier, mais on dirait qu'ils débarquent du squat comme si de rien n'était. Ils ne réalisent pas vraiment qu'ils jouent avec le feu, ah, les inconscients, les canaillous, ils passent leur temps à approcher l'allumette du bidon d'essence mais rien n'explose, et le responsable dans tout ça, c'est ptetre bien la peur, la peur de tout faire péter, la peur de se risquer à du concret. Love's Miracle, c'est quoi, hein, c'est quoi Raven, dis, hein, c'est quoooieuh ? C’est un album de bénévoles, p'tite tête, deux bénévoles du Secours Populaire qui sont par malchance tombés sur le pire danger de la profession, et qui, au lieu de lui laisser un terrain large pour s’exprimer, ont préféré le mettre sur un canapé et faire leur boulot de braves petits scouts influencés par la crème du métier, puis poser peinards et décontractés en croyant que leur boulet serait la garantie de réussite. Mais on ne trompe pas le fan de David Yow si facilement. Love’s Miracle se pose en bon élève, doué mais estampillé "potentiel sans étincelles", faisant davantage ressurgir la fragrance des Melvins que le parfum des Jizeusse pour la majorité des titres ("Gash" étant le plus melvinien du lot, avec un petit côté Butthole pas dégueu). Et Yow dans tout ça ? Disons que Papa reprend là où il nous avait laissé avec Blue. Papa fait dans le feutré, beugle sans beugler, crache ses tripes dans une paille, plus ou moins égal à lui-même dans un sens, mais peut être un peu en deçà de ce qu’on pouvait attendre de lui, il n’est, finalement, là que pour faire du cabotinage discret et poli, car accompagné par deux bravaches qui ne semblent pas vraiment capables de pouvoir gérer ses crises de spasmophilie et ses excès de fureur éthylique… Eh oui, les jeunes faut pas les brusquer, ils pourraient prendre peur tu comprends, ils pourraient commencer à jouer de travers et à faire du blues. Cette mise en retrait, ça aurait pu être un mal pour un bien finalement, car de ce fait la présence du boulet n’aurait aucunement vampirisé la sainte besogne effectuée par les deux compères. Mais là, au vu de ce travail d’écoliers bien coiffés, j’ai envie de dire que Yow aurait du, au contraire, leur en faire voir de toutes les couleurs, les mettre au tapis, leur cracher à la gueule et les traiter de tarlouzes en frottant sa zigounette contre les frettes, qu’ils comprennent qu’on ne s’acoquine pas d’un fouteur de merde alcoolique pour jouer à la coule, qu’ils saisissent un peu qu’ils ne jouent pas avec Christophe Willem, mais avec l’ex-leader du plus grand groupe de rock de l’univers. Eh merde tiens, je recommence à me faire du mal… En fait pour tout te dire cher lecteur, il y’a de la frustration plus qu’autre chose dans ce disque. Pourquoi de la frustration ? Eh ben tout d’abord parce que ça ne pète jamais vraiment, les deux lascars sont très talentueux et le potentiel est énorme, mais ils font du paluchage la plupart du temps, du sur-place, de la branlette avec capote - si jamais on risquait de gicler - on sent qu’ils aiment jouer mais ça ne va pas plus loin, le son est excellent, cru et tête dans le guidon, mais il ne sert pas à grand chose vu que le fond n'est pas à la hauteur. Prise de risque ? Zéro. Folie ? Boaf, juste ce qu’il faut pour émoustiller la grognasse, mais rien de méchant, du riff inventif et du plan de batterie nickel mais ça ne mord jamais ni ne saute à la gueule. Ils posent des plans sympas, très sympas même, sans aller plus loin que l’idée de jouer sympa, et tout cela finit par ressembler à une répète plus qu’à un album, c’est même carrément flagrant sur des titres comme "Apartment" (Christensen devrait pas chanter au passage, non mais quel chant à mèche sérieux) ou "New Orleans", qu’ils jouent avec le ventilo dans le dos et les bouteilles de Contrex à portée de main, c’est mignon tout plein tiens, ça sent à aucun moment le danger, même s’il y’a deux trois frissons. Car question frissons, on ne s’en étonnera pas, ce sont les morceaux les plus Jesus Lizard qui ont mes faveurs – et j’espère celles du public : "Today, Gestation", tout d’abord, du Lézard coupé au June of 44 et au stoner, où Yow fait pour 90% de la réussite du titre, chose qui encore une fois ne surprend guère, et ensuite "Belt" et "Freeze", deux petites bestioles sur lesquelles la menace couve sans exploser, et où on retrouve un Yow en forme, vicelard, la main au calecif et l’œil coquin. L’illusion est presque parfaite, mais la basse est aux abonnés absents, un gros handicap car c’est elle, la béquille indispensable quand il s’agit de soutenir l’alcoolo en ébullition. Pour ce qui est des deux reprises, elles n’apportent rien du tout, mais je préciserai tout de même que contrairement à la plupart des scribouillards que j’ai lu ici et là je préfère celle du Floyd à celle de Zappa, pourquoi j’en sais rien et je chercherai pas à m’auto-analyser pour le comprendre, disons juste qu’ils ont réussi à en faire un truc personnel malgré la mauvaise idée d’avoir chanté comme des lavettes alors que du Floyd interprété en version poivrot ça aurait été sûrement bien plus jouissif que ça… Bref. Ce disque, j’avais envie de lui coller un 4 en fait, mais… non, tout cela manque d’alcool finalement. On attend qu’il se passe quelque chose de vilain, mais il se passe queud, sinon sur les trois-quatre titres pré-cités, que des promesses mais pas d'ivresse; ah oui, et faudrait aussi penser à faire des vraies compos tant que j'y suis, pas des bribes si possible, les teasers ça va cinq minutes. Tss tss tss... Un bon coup de pied au cul devrait pouvoir remettre ces deux aides-soignantes dans une pente plus dangereuse.

note       Publiée le mardi 1 avril 2008

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    commentaires

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    heirophant Envoyez un message privé àheirophant
    mais si voyons, on a meme ete gate cette année puisqu'on a eu 2 poissons d'avril : juj, et les chroniques de raven.
    The Gloth Envoyez un message privé àThe Gloth
    Toujours pas trouvé le poisson d'avril... y en avait pas cette année ?
    Emperor Gestahl Envoyez un message privé àEmperor Gestahl
    il me semble que ce disque était franchement inaudible et chiant... par contre putain en live ce que ça ROCKAIT LA BANANE et ton chien. dans le genre mecs qui ne ressemblent vraiment à rien...
    Intheseblackdays Envoyez un message privé àIntheseblackdays
    Juj, ce n'est pas tant ce que tu écoutes que nous épargner ta prose nauséabonde à propos d'artistes qui le sont tout autant dont je voulais parler.
    kama Envoyez un message privé àkama
    Jte fais ma bio en mp.