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Hellfest 2015 par Nicko

par Nicko › samedi 22 août 2015


Style(s) : metal / metal extrême / pop / rock / heavy metal / metal alternatif / metal atmosphérique / neo metal / black metal / dark metal / death metal / doom metal / drone / thrash metal / hard rock / post rock / psychédélique / stoner

Comme tous les ans maintenant depuis 10 ans, le milieu du mois de juin est synonyme de Hellfest ! Dans le paysage musical français (au-delà même des frontières du metal et du hard rock), le festival s'est imposé comme un événement important annuel. Cela fait maintenant 2-3 ans que le stade des 100.000 personnes sur 3 jours est dépassé, fleurtant même avec les 150.000 festivaliers. Et même si l'affiche de cette année est, pour moi, un peu moins impressionnante que celle de l'année dernière, il y avait encore une fois une affiche alléchante à cette dixième édition. Forcément, je ne pouvais pas louper ce cru, et ce, pour la 4ème fois consécutive en ce qui me concerne. Nouveauté cette année, fini le camping du fest ou les hôtels/gîtes à 40 km du festival, ce coup-ci, c'est hébergement chez l'habitant, à 800 mètres de l'entrée du festival ! Et là, c'est le nec plus ultra ! On dort confortablement et paisiblement pas loin du fest. Donc niveau logistique, c'est plutôt cool. En plus, l'expérience est très appréciable. On rencontre des habitants qui peuvent nous donner leurs impressions sur cet événement annuel dans leur ville. En plus, en ce qui me concerne, l'accueil fut parfait (apéro au muscadet dès 9h30 le matin - rien de tel pour bien débuter le fest !!), je ne remercierai jamais assez nos hôtes tellement nous avons passé un très bon festival. Et merci aussi au Hellfest d'avoir mis en place une plate-forme permettant de mettre en contact les festivaliers et les habitants de Clisson sans quoi cette expérience n'aurait pu se réaliser.

Déjà, à l'arrivée à Nantes, on peut apercevoir une machine de fer originale prenant la forme d'un train aux couleurs du Hellfest grâce au soutien de World Of Warcraft ! Pour le coup, on n'est pas encore arrivé à Clisson que déjà on est dans le bain ! Avant même le festival qui débute le vendredi matin, la première soirée dans l'enceinte du festival permet de remarquer quelques nouveautés. Déjà, l'entrée vers les différentes scènes a l'air d'être super imposante, reprenant ls traits d'une église style gothique ! Effet garanti ! Ensuite, ce qui impressionne, comme cela avait été le cas l'année dernière, c'est le monde ! Le festival n'est pas commencé que déjà, il y a un monde fou. Les files d'attente pour les caisses afin de charger sa carte "Cashless" (très bonne initiative, bien plus pratique que les habituels jetons) sont monstrueuses ! Quelques bières et quelques rencontres avec des visages connus plus tard, nous retournons chez nos clissonnais préférés pour recharger les batteries et dormir le plus possible afin d'être parés pour le premier des trois jours de festival !

Les légendes du hard rock

Vendredi matin, passé le p'tit dèj' copieux et le muscadet matinal, nous voici prêts à en découdre. Le temps est quasiment optimal. Il fait beau et chaud, mais rien en comparaison aux conditions difficilement supportables de l'année dernière. On aura d'ailleurs ce temps sur l'ensemble des trois jours de festival. Sur mon programme personnalisé, les hostilités commencent dès l'aube sur l'Altar à 10h30. Déjà, je trouve un changement dans l'organisation des horaires. L'Altar et la Temple ont été inversées. Ce qui a comme conséquence d'avoir l'Altar en même temps que la Valley. Moi qui suis plutôt fan de black et donc de la Temple, ainsi que de heavy metal traditionnel, voir que la Temple et la Valley sont alternées m'a bien réjoui. Cela va me permettre d'avoir moins de dilemmes à gérer !

Comme je le disais, j'arrive dès 10h30, car une fois n'est pas coutume, c'est avec du gros death metal que je vais entamer mon festival, avec les français de Necrowretch qui ouvrent le bal ! Déjà, première surprise, il n'y a plus la fameuse tente bleue regroupant l'Altar et la Temple. On a maintenant droit à deux grandes tentes bien distinctes avec une plus grande capacité d'accueil et tout simplement une meilleure disposition générale, les deux scènes étant l'une à côté de l'autre. Le trio joue du death bien gras, bien lourd, purulent, sans fioritures, sans fantaisie, juste des guitares crades et une batterie qui tabasse. Nous voilà de retour une bonne vingtaine d'années en arrière. Alors certes, je ne suis pas super fan du genre, mais j'ai toujours bien apprécié leur style peu original. Le chanteur possède des vocaux caverneux particuliers, presque enroués mais toujours puissants. Ce qui gêne par contre sur ce premier set, ce sont les deux caméramen sur scène. Oui, parce que j'ai oublié de vous le dire, mais devant chacune des scène Altar, Temple et Valley, a été ajouté un écran géant permettant de voir ce qu'il se passe sur ces scènes quand on se situe devant les tentes. Et donc, il y a des caméramen. Et là, pour Necrowretch, ils étaient parfois à 30 centimètres d'eux ce qui est assez gênant quand on est dans le public ! Heureusement, par la suite, les caméramen se feront un peu plus discrets. Les trente minutes passent comme une lettre à la poste, bien primaire et brutal comme il faut !

Ça enchaîne sur la Temple avec d'autres français, ceux de Vorkreist. Ca fait un bonne douzaine d'années que je les connais. Chez eux, pas non plus de grosse originalité, mais plutôt du black metal insisif, cru, à l'ancienne. Et autant j'avais trouvé leur performance au Fall Of Summer un peu trop classique et manquant de punch, là, ils ont été admirables. Vorkreist nous a asséné 30 minutes de black metal old-school avec classe et puissance, les compositions étaient vraiment bonnes et variées avec notamment sur la fin un "Soldiers of Satan" ultra-énergique dans un style proche de Venom.

Toujours pas le temps de tergiverser, ça continue direct 5 minutes plus tard sur l'Altar avec le duo suisse de Bölzer, je vous en parlais il n'y a pas si longtemps, ce groupe est à suivre avec un style relativement singulier et original. Ça faisait la 3ème fois que je les voyais, mais là, je connaissais assez bien leurs titres, contrairement aux précédentes fois. Et là, faut vraiment être honnête, ils ont selon moi beaucoup de mal à retranscrire sur scène leurs ambiances apocalyptiques, surtout en n'étant que deux sur scène. Cela manque de profondeur. Alors oui, leur metal extrême est bien incantatoire, mais cela le fait beaucoup moins que sur CD. Peut-être était-ce dû à la taille de la tente. Peut-être qu'en club, cela rendrait mieux (en même temps, je les ai vu plus tôt dans l'année en première partie d'Ascension, et c'était pas fabuleux non plus), mais dans le cas présent, j'ai trouvé leur set frustrant malgré quelques belles envolées aériennes.

Après ce début de festival, je peux profiter d'un moment pour me balader sur le site. Premier constat, c'est mieux ! Le meilleur aménagement après l'agencement des scènes Altar et Temple se situe au niveau du sol. Les organisateurs ont en effet installé de l'herbe partout sur le festival. Fini les nuages de terre !! En plus, les passages ont été goudronnés pour un résultat bien plus clean que par le passé ! Niveau Mainstages, je me pose 5 minutes devant Vulcain qui nous assène du bon vieux hard rock entre Trust et Accept ce qui me permet de remarquer que des efforts conséquents ont été fait pour permettre au plus grand nombre de mieux profiter de ces scènes que par le passé. Des enceintes géantes ont été ajoutés, donc même si on est loin des scènes, on peut bien entendre les performances des groupes. En plus, Vulcain, c'était pas mal du tout !

Je retourne vers la Valley. Et là, je me dis qu'année après année, cette tente est continuellement agrandie ; et année après année, je me rends compte qu'elle est tout le temps remplie à ras bord ! J'assiste à mon concert du festival de rock vintage, avec ce coup-ci Samsara Blues Experiment. J'avais découvert il y a quelques temps le groupe par l'intermédiaire d'un album. J'aime bien leur ambiance totalement 70's ultra-planante. Ca part loin, très loin, dans de grandes envolées aériennes, c'est bien enfumé, on se sent transporté, même si c'est quand même bien redondant. Une bonne expérience en tout cas !

A peine le temps de taper la discute avec mon confrère Rastignac en voyant de loin la prestation plutôt classique des belges d'Enthroned que je me prépare à assister au set de Shape Of Despair sur l'Altar. Voilà un groupe que j'avais complètement laissé de côté. Je ne savais même pas qu'ils existaient encore quand j'ai vu l'annonce de leur venue au Hellfest ! Je n'avais jamais eu l'occasion de les voir sur scène à l'époque, alors je me suis laissé tenter. Je n'ai pas été convaincu. Est-ce parce que j'ai un peu lâché l'affaire sur ce style ? J'ai trouvé leur doom metal trop lambda alors qu'à l'époque, il y avait une réelle atmosphère de mort et de désespoir tout au long de leurs albums. Là, c'était sans aucune originalité. Le chanteur n'est pas du tout au niveau des prédécesseurs. J'avais l'impression de voir un groupe quelconque alors que j'ai toujours trouvé que Shape Of Despair dégageait une atmosphère vraiment particulière. Peut-être le lieu n'était-il pas propice à ce genre...

Je ne sais pas si à la lecture de ce report vous vous en êtes rendu compte, mais le rythme est plutôt élevé avec pas mal d'enchaînements en tout genre. Ce vendredi est clairement pour moi, LA journée du festival avec assez peu de temps morts. Et quand je vois la liste de ce qui s'annonce pour le reste de la journée, je me dis qu'une fois encore le Hellfest fait très fort !

Après une petite pause, je me retrouve devant la Valley pour assister au show d'Orchid. Le groupe avait dû annuler leur prestation il y a deux ans, mais en 2015 ils sont bel et bien de retour. Voilà pour moi, c'est là que débute une fin de journée quasiment exceptionnelle, alors qu'il n'est même pas 16h ! Orchid, c'est ma première grosse claque de ce festival, du gros heavy metal traditionnel avec une puissance de feu. Je les avais vu il y a quelques années à Paris où j'avais pris une claque monumentale, et là, à nouveau je me fais avoir !! Quelle classe les mecs ! On peut leur reprocher leur manque d'originalité, mais quand c'est fait de cette manière, ce n'est pas un problème. Ils ont tout compris et intégré. Le chanteur, Theo, est bluffant tellement il réussit à allier clarté du chant et puissance. Il s'agit de l'un des rares chanteurs à être aussi proche du timbre d'Ozzy Osbourne. Les morceaux ont un tel groove, un tel feeling... Orchid, c'est vraiment le heavy metal des années 70 tel qu'il devrait être joué maintenant en 2015. Le groupe n'a jamais sonné daté, certes le style est totalement assumé et vintage, mais avec un talent incroyable. "Eyes behind the wall et "Capricorn" ont été exceptionnels et "He who walks alone" a fini de nous achever ! A n'en point douter l'un des tout meilleurs sets du festival.

Une heure plus tard, je me retrouve devant la Mainstage 2 avec les allemands de Sodom. Autant il a fallu que j'attende plus de 15 ans pour les voir une première fois en concert, voilà qu'en moins d'un an, je les vois 3 fois ! Et celle-là fut la meilleure ! Sodom, c'est pied au plancher, sans fioritures, à la croisées des chemins entre du gros thrash metal à l'allemande et débuts du black metal démoniaque à la Venom. Le trio a bien vieilli, et jamais je n'ai ressenti de lassitude. "Sodomy & lust" et "Outbreak of evil" ont bien fait leur petit effet. Il ne manquait que "burst command 'til war". Tom Angelripper est toujours bien présent, bon pied bon oeil et la performance fut vraiment bien puissante comme il faut !

Ça enchaîne sans transitions sur la Mainstage 1 avec les légendes de Motörhead. Avec un tel enchaînement, on se serait cru en pleins milieu des années 80 (et je ne vous parle pas encore de ce qui va suivre...) ! Il y a toujours un p'tit côté irréel en 2015 à voir débouler sur scène Lemmy. Ce type a tout connu, il a tout vu et alors qu'il va fêter ses 70 ans à la fin de l'année, il est toujours là, avec un nouvel album à venir cet été pour les 40 ans de son groupe ! Alors certes, ça va moins vite, ça tape moins fort, c'est bien moins pêchu, Lemmy n'a plus beaucoup de puissance dans la voix, mais bon, ça fait toujours plaisir de voir ce groupe si emblématique du rock. On ne peut pas reprocher grand chose au trio, ils ont tellement apporté au rock, Lemmy est un tel personnage que même fatigué, c'est toujours du bonheur de les voir sur scène et de leur rendre hommage. Et puis, ça fait toujours plaisir d'entendre ces vieux classiques que sont "Ace of spades", "Overkill", "Damage case", "Stay clean" et j'en passe, d'autant plus que la moitié du set aura été composé de titres d'"Overkill" et d'"Ace of spades". Motörhead aura joué du Motörhead, du bon vieux rock, et ça fait du bien !

Après une petite pause, je reviens au même endroit pour assister à ce qui sera LE concert du festival pour moi, Alice Cooper ! Je ne comprendrai jamais pourquoi ce type n'est pas considéré comme une véritable légende du rock. La précédente fois, au Zénith en 2011, avait été le concert de l'année et c'est bien parti pour être le cas en 2015 ! Que du bonheur ! A chaque fois, on a droit à un véritable show théâtral super bien conçu et huilé sur fond de rock n' roll super inspiré. Alice Cooper est comme toujours entouré par un groupe super talentueux, presque le même que celui présent sur le DVD de Wacken 2013, à l'exception d'Orianthi, remplacée par Nita Strauss, issue d'un groupe de reprises d'Iron Maiden. J'ai été subjugué du début à la fin. La construction du show propose des brûlots rock imparables tel "No more Mr. Nice guy" et surtout "Under my wheels" pour débuter avant d'enchaîner sur un titre du dernier album, "I'll bite your face off" puis de revenir sur des classiques ("Billion dollar babies" et "Hey stoopid"). Mais là où on a un concert exceptionnel, c'est quand arrive "Dirty diamonds", morceau plutôt récent ne faisant a priori pas partie des indispensables de l'américain. Et pourtant, cette version aura été dantesque avec des solos de guitares et de batterie incroyables ! Voilà ce que je recherche dans un concert, des surprises, des mises en scènes, du show, des versions ré-adaptées et ré-arrangées pour un résultat énorme. Comme toujours, Alice met sa camisole pour le génialissime "Ballad of Dwight Fry" avant d'être décapité être "Killer" et "I love the dead", avant que le concert ne se termine sur les hits "I'm eighteen" et "Poison" (toujours énormes !) et de revenir pour le rappel sur le fameux "School's out" auquel se sera greffé malicieusement le monument "Another brick in th wall" des Pink Floyd !). Voilà, ce soir, Alice Cooper aura tout cassé ! Un concert exceptionnel comme seul LUI en est capable.

Je n'ai pas beaucoup de temps pour me remettre de mes émotions car je file sous la Temple pour assister au début de la prestation de Satyricon. Pas de grande surprise, le show est très pro, très carré, similaire à leur set lors du Black Christmass en décembre dernier. Frost est toujours très impressionnant derrière ses fûts. Satyricon a comme toujours ce son très froid, quasi-mécanique de ses dernières productions. Je ne m'attarde pas car je dois rejoindre la Mainstage 1 pour voir la première tête d'affiche du festival.

Pour une tête d'affiche, ils envoient du lourd : Judas Priest avec le Metal God ! Et là, c'est du très grand show, jeu son et lumière avec cuirs en option ! La bande à Halford est en forme. Après les avoir vu deux jours plus tôt à Paris, je savais à quoi m'attendre et je savais que je n'allais pas être déçu. Judas Priest, c'est quand même du très grand heavy metal avec une puissance monumentale. Scott Travis martèle ses fûts comme peu le font, Glenn Tipton et Ian Hill sont toujours fidèles alors que le p'tit dernier, Richie Faulkner, a déjà fait oublier K.K. Downing ! La set-list fait la part belle aux grands classiques du groupe tels que "Metal God" ou "Victim of changes", mais on a droit à pas mal de titres pas toujours joués en live comme "Devil's child" ou "Jawbreaker". Le final est pour ainsi dire classique, "Breaking the law", "Hell bent for leather" et sa Harley, "Electric eye", l’indéboulonnable "Painkiller" presque réussi (Halford n'arrive quasiment plus à la chanter tellement ça part haut dans les aigus), "You've got another thing coming" et "Living after midnight". Je dirais qu'on a eu un très bon concert du groupe, toujours en verve (ce qui n'a pas toujours été le cas par le passé), n'oubliant pas non plus de promouvoir son dernier album avec pas moins de 3 extraits montrant que "Redeemer of souls" passe bien l'étape du live. En même temps, il était calibré pour ! Judas Priest n'a pas déçu, c'est toujours le pied d'assister à ce genre de performances avec un son bien puissant. Le bonheur complet.

Pour finir la journée, je me pose tranquillement sur la Mainstage 2 avec Slipknot. Je ne suis pas le grand fan du groupe, mais faut admettre que ça envoie du pâté ! Quelle puissance ! Au moins, cela aura été bien meilleur que la première et précédente fois où je les avais vus au Parc des Princes il y a bien une dizaine d'années. Je ne connais pas beaucoup leur répertoire, surtout porté sur le premier album éponyme du groupe alors que je ne connais qu'"Iowa" dont ils ne joueront qu'un titre mais sur l'ensemble j'ai trouvé leur set plutôt bon et énergique avec un Corey Taylor très prolixe, en utilisant au moins 4500 fois le mot "fuck" ! Un bon show et une bonne manière de terminer cette première journée extrêmement riche en bonnes prestations.

Feu d'artifice, 50 ans de carrière et déchéance du Révérend

Comme je vous l'avais dit, le vendredi était ma journée prioritaire du festival. J'allais donc poursuivre mon expérience du Hellfest en mode plus tranquille. Bien que le samedi était a priori moins intéressant pour moi, il contenait quelques groupes à ne surtout pas manquer. En premier lieu, un jeune groupe dont je vous ai souvent parlé ces derniers mois, les allemands de Der Weg Einer Freiheit ! La matinée se termine doucement quand j'arrive sur le site, juste à tant pour assister à leur performance sur la Temple. Une nouvelle fois, ce groupe est phénoménal ! Der Weg Einer Freiheit est au moins aussi impressionnant sur CD que sur scène. Le groupe est bien en place avec une puissance de feu, un batteur ahurissant et un set d'une intensité sans faille du début à la fin, alliant brutalité et rapidité du black metal aux atmosphères aériennes presque éthérées. L'assistance est déjà bien présente pour eux et le groupe a l'air visiblement très heureux d'être présent. Quand je pense qu'à Eragny, on a eu droit à 1h20 de show, les 30 minutes de ce set auront passé super vite, mais à nouveau quelle qualité, quel concert ! Der Weg Einer Freiheit prouve à nouveau qu'il faut compter sur eux. A ce niveau, ce n'est plus une révélation, mais une confirmation du potentiel.

En quittant la scène de la Temple, je passe devant la Valley où j'assiste à quelques minutes de la prestation de Monarch!. Là, c'est chaud ! A l'image d'un Thorr's Hammer, on a droit à du gros drone avec une chanteuse totalement possédée !! Alors ce n'est pas trop mon truc, je trouve ça beaucoup trop barré, mais il y a vraiment un côté super impressionnant et apocalyptique dans leur set.

Après ce début de journée sur les chapeaux de roue, la suite est plus calme. Je profite du début d'après-midi pour passer du temps sur le site et ses nouveautés, notamment le mini skate-park au milieu du site. Je pars faire un tour au metal market avant d'aller au fameux Leclerc faire quelques courses.

Je reviens sur le site pour voir le début de Mütiilation, groupe totalement obscur et underground de la scène black metal française. J'ai été vraiment étonné de les voir à l'affiche cette année. J'y suis allé par simple curiosité. Je n'ai pas tenu trois morceaux tellement j'ai eu un sentiment de rejet complet devant leur musique. Je n'arrive pas à rentrer dans leur style très cru et assez peu inspiré.

Je préfère aller voir Airbourne sur la Mainstage. C'est du vieux rock à la croisée des chemins entre vieux AC/DC et W.A.S.P.. C'est pas super original, ça manque peut-être a piori d'inspiration, mais c'est pied au plancher, bien direct, pas prise de tête et en festival, c'est idéal. Airbourne envoie la purée et ça fait du bien ! Dommage qu'ils aient rencontré des problèmes techniques avec grosse coupure de son qui ont obligé à interrompre pendant une dizaine de minutes leur set.

Par la suite, c'est au tour de Slash d'investir la Mainstage 1. On sait qu'avec le guitariste au chapeau on va avoir droit à de sublimes solos de guitares, du bon rock bien énergique ainsi que des brûlots issus de Guns N' Roses. Faut être honnête, une bonne majorité du public attend les "Nightrain", "Sweet child o' mine" et autres "Paradise city". Pas que la carrière solo de Slash soit mauvaise, mais quand on compare avec les titres issues de son premier groupe, y'a pas photos ! Et là, même si la performance n'a pas valu celle de son précédent passage à Clisson il y a 3 ans, c'est toujours du bonheur d'assister à une performance de Slash. Myles Kennedy au chant assure vraiment bien et petit à petit, on sent qu'on a affaire à un véritable groupe et non pas à un projet solo. On voit bien que Slash n'aime pas être l'artiste solo et qu'il veut créer un groupe. Une bonne heure super sympa avec une légende de la 6-cordes !

je comptais aller à la Warzone voir Body Count mais comme beaucoup de monde, je n'ai pas pu arriver à la scène tellement il y avait de monde. Dommage, j'aurais bien aimé voir ce groupe en concert.

Comme souvent dans les festivals, il est difficile de toujours suivre le rythme des concerts et certaines pauses s'imposent ! De ce fait, je loupe ZZ Top que j'avais déjà vu au même endroit deux ans plus tôt. C'est donc pour Mayhem, dans un tout autre registre que je reviens sur le site du festival. Au passage, j'entends de très loin la performance de Faith No More dont je n'ai jamais été fan. Sur la Temple, Attila Csihar et ses amis débutent avec un "Deathcrush" bien brouillon mais avec une véritable ambiance noire et opaque. Le ton est donné ! On aura expérimenté 45 minutes (sur les 55 prévues !!) de black metal bien gras avec une batterie trop mise en avant et des guitares un peu trop fouillies, mais donnant une atmosphère d'apocalypse. Je n'avais jamais vu le groupe dans ce genre de conditions. L'atmosphère générale aura été bien trippante avec un final hallucinant sur "De mysteriis dom Sathanas" couplé à la version courte de "Pure fucking armageddon", en mode plus punk que ça tu meurs !! Pas de titres du dernier album pour cette fois. Heureusement vu sa qualité très moyenne. On a pour ainsi dire eu un concert à l'ancienne de Mayhem et ça a été excellent !

Une fois n'est pas coutume au Hellfest, pendant 30 minutes, il n'y aura pas de musique ! Non ! A la place, on a droit à un feu d'artifice, pour fêter les 10 ans du festival. Et quel feu d'artifice !! Alors pour le coup, je ne suis vraiment pas fan de ce genre de spectacle. Et pourtant !! Pour une fois, j'ai vraiment trouvé le rendu vraiment super bon. C'est la première fois que je vois un feu d'artifice aussi bien pensé. Parce qu'en plus de l'aspect purement visuel avec explosions et couleurs dans tous les sens, le spectacle était accompagné judicieusement de standards du rock/hard rock/metal. Donc forcément, on a eu droit au "Thunderstruck" d'AC/DC, "Bohemian rhapsody" de Queen, "South of heaven" de Slayer et même "Satellite 15" d'Iron Maiden, avec le feu d'artifice synchronisé avec la musique et les variations d'ambiance. Vraiment, j'ai été bluffé !! Merci pour ce spectacle auquel j'avais beaucoup d'a priori négatifs et qui se sont révélés infondés ! Bravo !

Pour enchaîner à ce superbe feu d'artifice, voici qu'on a droit au retour des légendes du hard rock teutons de Scorpions qui fêtent là leurs 50 ans de carrière !! Curieusement, cela ne fait que très peu de temps que je me suis intéressé à leur discographie. A part pour leur slow ultra-rageur qu'est "Still loving you". D'ailleurs, on peut dire ce qu'on veut sur leur carrière, mais AUCUN groupe n'a réussi à composer un slow aussi prenant et immense que celui-ci. Après, faut quand même dire que depuis 30 ans, c'est pas génial ce qu'ils nous ont sorti. Mais quand on regarde les années 70, là, c'est autre chose ! D'ailleurs, comme le groupe fête ses 50 ans de carrière, on a droit à quelques pépites de leurs débuts sous la forme d'un medley sur fond psychédélique avec "Steamrock fever", "Speedy's coming" ou bien l'immense "Catch your train". "The zoo" fait toujours son p'tit effet même si, à l'instar d'Airbourne plus tôt dans la journée, le titre a subi une coupure totale du son ! Dommage aussi que par la suite, après cette coupure, la qualité du son se soit détériorée. J'ai trouvé la performance globale du groupe plutôt bonne, avec un Klaus Meine en forme. Je m'attendais à voir un groupe mou et vieillissant, et j'ai été relativement surpris par la qualité générale de la prestation. On a eu droit aux hits des années 80 comme "Blackout" et autres "Rock you like a hurricane", qui a clos la performance, et bien évidemment "Still loving you" repris par tout le public de Clisson ! Au moins, je pourrai dire que je les ai vus en live.

Pour finir la journée, j'ai retrouvé mes années lycée avec Marilyn Manson. Suite à une performance assez mauvaise à Bercy en 2003, j'avais clairement lâché l'affaire sur ce groupe, devenu un simple projet solo. Je ne retrouvais plus ce qui m'avait tant scotché à l'époque de "Smells like children" et d'"Antichrist superstar". En 2015, l'Américain a sorti un nouveau disque dont les critiques étaient assez élogieuses. J'étais donc un peu curieux de voir ce que le cru 2015 en concert allait donner de la part de Marilyn Manson. Autant être clair, direct et honnête d'entrée. Ce dernier concert de la journée fut un scandale complet, une blague, une "performance" tout ce qu'il y a de plus pitoyable. Quand je vois ce pseudo-show et celui de 1997 au Bataclan, ça fait vraiment peur ! Qu'est-ce que c'était ridicule !!! Après une intro inutile, on a eu droit à des suites de morceaux de toute la carrière de la "formation", où tout est maintenant centré sur Manson, avec des blancs interminables entre chaque titre, le temps de changer de costume et de micros. Manson faisait de la peine tellement il avait l'air absent et ridicule. Il n'y avait aucune ambiance, les morceaux étaient méconnaissables. Les speechs de Manson étaient débiles ("en l'honneur de l'anniversaire du guitariste, je veux que les filles envoient leur soutien-gorge sur scène, sinon je ne continue pas le concert"). Ca faisait vraiment pitié de voir ce groupe sur la Mainstage 2 aux heures dédiées aux têtes d'affiche tellement c'était pathétique. Pour le coup vraiment, Marilyn Manson aura été LE groupe ridicule de ce Hellfest !

Dernier jour pépère

Autant les deux premiers jours étaient bien remplis pour moi, surtout le vendredi, autant le dimanche était plutôt désertique. Je ne dis pas que l'affiche n'était pas bonne, simplement, suivant mes goûts, ça tombait à chaque fois à côté des groupes que je connais. Korn, Nightwish, In Flames, Limp Bizkit, Samael, Arch Enemy, At The Gates, que des groupes possédant une bonne notoriété, mais que je connais peu ou que je n'aime pas. C'est bien simple, il n'y a que deux groupes que je ne voulais absolument pas louper, Nuclear Assault et Triptykon. Donc pour moi, cette journée du dimanche, je la passerai en très grande partie à suivre mes amis pour voir et découvrir des groupes que je connais peu ou mal.

Après une matinée tranquille, j'arrive sur le site vers midi pour assister à la performance de The Great Old Ones. Je ne connais pas énormément, mais après les avoir vu deux fois sur scène, j'ai été séduit par cette formation. Et cette troisième expérience ne va pas contredire mes premières impressions, The Great Old Ones est un groupe très intéressant, proposant une base black metal mais jouant beaucoup sur les ambiances et atmosphères aériennes, comme c'est un peu en vogue ces dernières années, une sorte de post-black metal bien puissant et prenant. Je sais qu'il faut que je m'intéresse de plus près à ce groupe. Je sais que je vais passer le pas car le groupe le mérite !

La suite pour moi, sera sur la même scène une petite heure plus tard avec les norvégiens de Khold. Je les avais vu il y a une bonne dizaine d'années (si c'est pas plus), j'avais un très vague souvenir de black metal typique norvégien mais moderne. Là, je dois vous avouer que je n'ai pas été plus que cela impressionné par leur prestation. J'ai trouvé leur style vraiment quelconque, sans accroche. Je me suis bien ennuyé.

Je reste scotché à la Temple car je reviens pour Carach Angren, jouant du black metal symphonique avec des claviers un peu trop présents et sans basse ! Pareil, je n'ai pas accroché du tout, j'ai trouvé leur style assez vieillot et surtout pas du tout inspiré. On m'a dit que sur album c'était mieux, mais là sur scène, c'était proche du calvaire, du black metal daté, très 90's avec un son approximatif et un sens de la composition très moyen. Bref, à oublier !

On m'a dit après coup que Weedeater n'était pas à louper. C'est con, on m'a dit ça après leur performance. Cela m'aurait peut-être permis de découvrir un bon groupe.

J'enchaine toujours sur la Temple avec Grave Pleasures, les ex-Beastmilk. Pour le coup, j'ai eu un peu de mal à comprendre ce qu'ils faisaient si haut dans l'affiche sur cette scène plutôt dédié au metal extrême et au pagan. Il faut déjà savoir que Grave Pleasures, c'est de la new wave goth années 80 et c'est plutôt bien réalisé. Le rendu global est sympa même si je trouve que ça tourne un peu en rond au bout de 40 minutes de set, mais c'est certainement dû au fait que je ne suis pas fan ultime du genre.

Enfin, il est presque 18h et voilà que je me déplace vers les Mainstage pour le premier des deux groupes que j'attendais en ce dimanche, Nuclear Assault. Déjà, le bon côté, c'est qu'il y a énormément moins de monde ce dimanche devant les scènes que les deux précédents jours. Je peux très facilement me faufiler jusqu'au devant de la scène pour assister à la performance de la bande à John Connelly ! Dix ans après leur passage mémorable à la Maroquinerie de Paris, je les revois sur scène. Certes, ils ont tous pris 10 ans dans la face (en même temps, moi aussi !), Connelly a les cheveux quasiment rasé, Evans fait papy (c'était déjà le cas y'a 10 ans !) alors que Dan Lilker n'a pas bougé du haut de ses 2 mètres et quelque ! Concernant la performance, c'est du Nuclear Assault sans fioritures, thrash metal bien fun et épileptique, toujours dans la bonne humeur. Tous les classiques y passeront, "Game over", "Sin", "New song", "F#", "Hang the pope", etc. Le son est particulièrement mauvais hélas, mais cela n'enlève en rien l'énergie du groupe ! Les deux nouveaux morceaux sont un peu décevants et honnêtement, je préférerais qu'ils se cantonnent à jouer des classiques des années 80 ! Ce fut 50 minutes super sympas, un peu retour arrière d'une bonne dizaine d'années pour moi.

Voilà, pour moi, ensuite, ça sera une longue attente parce que ce qui vient dans les prochaines heures ne me plait vraiment pas. De là où je me pose avec quelques amis, je peux apercevoir sur écran la performance de Limp Bizkit. Je n'avais jamais entendu ce groupe, mais sa réputation m'avait quand même mis la puce à l'oreille. Limp Bizkit nous a fait un show de rap avec quelques passages de guitare électrique et quelques vrais instruments. Pendant leur performance, ils nous ont interprêté un nombre impressionnant de reprises, massacrées. On a eu droit à du Metallica ("Master of Puppets", "Seek & destroy", "Welcome home"), Megadeth ("Holy wars") - tout ça en medley plus ou moins enchainé - du Ministry, le "Killing in the name" de Rage Against The Machine, du Tool, du Nirvana et du Nine Inch Nails. Oui, oui, il y a bien eu tout ça ! Au milieu, ils jouaient des morceaux à eux (enfin, j'imagine qu'il ne s'agit pas que de reprises !), j'ai trouvé cela absolument horrible. Le genre de trucs qui n'est pas fait pour moi. Et pour finir, en fond sonore pour sortir de scène, voilà qu'ils nous passent le "Stayin' alive" des Bee Gees... Bref, je crois que j'ai tout dit sur cette blague !

Enfin, je peux assister à la performance de Triptykon que je devais voir pour la dixième fois. Et encore une fois, ce fût la grande classe ! Tom Warrior et ses sbires sont impressionnants. Ce fut, de loin, le groupe de cette journée avec un metal oppressant et lourd donnant une atmosphère d'apocalypse qui détruit tout sur son passage. Le quatuor nous a fait une véritable démonstration de metal lent et si puissant avec un chant hypnotique. Peu de titres joués, deux de chacun de leurs albums ainsi que 3 titres de Celtic Frost, mais aucune baisse de régime n'est intervenu. Ca a sauvé ce dernier jour de festival. Voilà un groupe qui m'a mis une énorme claque en pleine figure, l'un des groupes du festival et je ne peux que me réjouir de savoir que je vais les revoir début septembre au Fall Of Summer.

Pour moi, on va dire que le festival se termine ici, sur une énorme performance dans une journée qui aura été bien vide, en comparaison avec les deux autres jours. Je suis quand resté pour assister à 5 minutes de Korn ainsi que, de très loin - vraiment de très très loin -, à la performance de Nightwish. J'avais déjà vu les finlandais il y a une quinzaine d'années et je n'avais pas trop aimé. Mais là, ce fût encore pire ! Je suis clairement allergique à leur musique. J'étais resté sur le chant d'opéra de Tarja, mais là maintenant, avec l'autre chanteuse, ça perd de tout son intérêt (déjà maigre) avec ce chant très pop. On pourra dire que cette dernière journée du Hellfest 2015 aura été bien plus calme que les autres et, selon mes goûts, bien moins intéressante.

Bilan de cette édition

Encore une fois, je me suis éclaté au Hellfest ! J'adore ce genre de festival à brasser tout pleins de genres musicaux permettant de passer de Mayhem à Scorpions en 5 minutes. Il y avait même Billy Idol cette année ! Au-delà même de la programmation, il faut bien souligner qu'année après année, on voit le festival prendre de l'ampleur et être à chaque édition encore plus pro, avec des aménagements nouveaux permettant d'accueillir autant de monde dans de très bonnes conditions. J'ai vraiment senti cette édition comme celle de la maturité. Artistiquement, je retiendrai en tout premier, les performances d'Alice Cooper, Orchid, Judas Priest, Der Weg Einer Freiheit et Triptykon, ainsi que Slash, Mayhem, Nuclear Assault et Scorpions. Et bien évidemment, j'attends le mois de juin 2016 avec impatience !!

Mots clés : Nicko, festival, Hellfest, rock, hard rock, heavy metal, black metal, grind, death metal, doom, stoner et feu d'artifice

Dernière mise à jour du document : mercredi 20 janvier 2016

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