Razordog › Lucy fairy's club

Pfffff, quand faut y aller...Chris Menta, 'proud member of the Church of Satan' (c'est lui qui le dit et après tout, ça ne nous regarde pas), est un musicien de session français qui a travaillé avec de nombreux groupe de métal, de rock gothique...mais la rencontre qui l'a le plus marqué c'est celle avec Rozz Williams (on le comprend) pour qui il a fonctionné comme guitariste. Désireux de pouvoir s'exprimer, il a fini par créer ses propres projets dont Razordog dont il nous délivre ici le premier album, à prendre comme un concepte, chaque titre étant une partie du tout. Visiblement Chris y a beaucoup travaillé (près de trois ans si j'ai bien compris) et entièrement seul. A priori, ce travail a donc une logique...je puis vous dire qu'elle n'est pas facile à capter. En effet, derrière l'idée de concepte, je trouve surtout une sorte de fourre-tout où l'ami Menta nous montre un pannel de toutes ses possibilités, passant de l'ambient au métal, avec des passages de deathrock, des influences indus et je ne sais trop quoi encore. C'est certes audacieux et anti-commercial mais également très décousu. Ca ne veut pas dire qu'il n'y a rien de bon, au contraire, certains passages sont plutôt intéressants (l'ambient inquiétant de 'H.T3.S', les guitares heavy deathrock de 'Razordog', le côté très Skinny Puppy de 'Vindicative' ou 'Niaguido') mais à trop flirter avec tous les genres, à expérimenter sans cesse sur la voix et les sons, sans véritable élément marquant, on en vient à se lasser rapidement et à ne plus prêter l'oreille concentrée et attentive que Chris souhaitait pour son projet. Bourré de potentiel malgré certaines faiblesses, 'Lucy fairy's club' se révèle donc un exercice de style des possibilités de son géniteur, un assemblage de pièces hétéroclites un peu difficiles à assembler en un puzzle cohérent. Dommage car sombre et expérimental, ce cd l'est.