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Talking Heads › Remain in light

cd • 8 titres

  • 1Born Under Punches [The Heat Goes On]5:46
  • 2Crosseyed and Painless4:45
  • 3The Great Curve6:26
  • 4Once in a Lifetime4:19
  • 5Houses in Motion4:30
  • 6Seen and Not Seen3:20
  • 7Listening Wind4:42
  • 8The Overload6:00

informations

Compass Point Studios, Nassau, Bahamas, 1980

line up

Adrian Belew (guitare), David Byrne (chant, guitare, basse, claviers, percussions), Brian Eno (synthétiseur, effets, basse, percussions, choeurs), Chris Frantz (batterie, percussions, claviers), Jerry Harrison (guitare, basse, claviers, percussions), Jon Hassell (trompette), Nona Hendryx (chœurs), José Rossy (percussions), Tina Weymouth (basse, claviers, percussions), Robert Palmer (percussions)

chronique

"Fear of Music" et "Remain in Light". Deux fantastiques albums que je ne peux dissocier. Ils partagent tous les deux cette étrange approche à contre-jour, entre lumière et obscurité. Toutefois, "Remain in Light" est diablement plus organique que son prédécesseur. Et ça commence dès "Born Under Punches", où nous sommes pris d'assaut par des slaps de basse en contrepoint d'une rythmique disco qui aurait mal tourné. Ça grouille de notes, de loupiottes qui s'allument un peu partout. La tête tourne. Et Belew qui fait déjà le con... Les Talking Heads, avec un Brian Eno tellement envahissant qu'il cosigne la majorité des titres de ce quatrième album, transforment notre perception du monde. Byrne est de plus en plus cintré. Il va finir en internat psychiatrique. "Crosseyed and Painless" ne relâche pas la pression, le beat, ce beat, est omniprésent. Un disque dansant, mais ô combien déstabilisant. "The Great Curve" fait son entrée. Mais quand cela va-t-il s'arrêter ? Le tempo est encore plus soutenu. L'écume au bord des lèvres. La musique, entraînante comme jamais, nous attire dans sa spirale. Une célébration du corps et de l'esprit. Voilà que les cuivres s'y mettent et fouttent le feu. Belew encore avec un solo bien noise comme à son habitude. Cette diablesse de Tina Weymouth qui, il y a quelques années encore, avait appris la basse sur le tas. Ce rythme entêtant, cette pulsation primale, elle l'emportera plus tard avec elle au sein de Tom Tom Club. En entamant la seconde face, le paysage ne change pas de couleur mais, comme sur "Fear of Music" - allons plus loin, comme sur "Heroes" - vire à l'introspection. Cet irrépressible bouillonnement se fait intérieur, et annonce l'extraordinaire "My Life in The Bush of Ghosts" du duo Eno / Byrne, chose à laquelle on peut déjà en réalité réduire les Talking Heads à l'écoute de "Houses in Motion" (avec Jon Hassell à la trompette), "Seen and Not Seen", "Listening Wind" et "The Overload". Pour ses ambiances fouillées, pour son énergie communicative, pour son sens poussé des arrangements... "Remain in Light", le meilleur Talking Heads.

note       Publiée le jeudi 10 mars 2005

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Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

Bon sang "The overload", quel incroyable morceau de fin d'album (un peu comme "Cool water" sur Naked)

Message édité le 25-04-2024 à 16:31 par Aladdin_Sane

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Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

"Fusion", ça sonne pire qu'"appropriation" à mes oreilles, en effet. Ils ne sont vraiment jamais allé sur ce terrain, c'est juste incorporé dans un élan, une ode à la syncope, avec tout ces clics, sons qui tombent des étagères, loupiotes sonores. C'est pourquoi aussi les deux derniers titre n'entament en rien la cohérence du disque alors qu'ils sont stylistiquement assez en rupture (Seen And Unseen fait la transition si on veut).

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Oh oui, nettement - c'est presque devenu tellement évident qu'on ne le dit plus, j'ai l'impression, en fait, alors que finalement le côté pollué/citadin sous pression de la chose était peut-être bien à l'époque (pour ce que j'en lis, hein, j'avais six ans en France, je ne devais même pas savoir que ça existait, ce groupe, sur le moment) ce qui sautait le plus directement aux oreilles, et le côté "blanchissement à la chaux des musiques noires" plutôt que "percée des musiques noires chez les blancs-becs" comme on à tendance à "vendre" le truc maintenant, il me semble... Au lieu de dire qu'en effet - on est bien d'accord - c'est tellement les deux que ça devient tout autre chose qu'une bête "fusion"... (Puis pour le côté Funkadelic du Talking Heads de cette période, y'a qu'à regarder Stop Making Sense, le film sur la tournée de 1983 - au moment de Speaking in Tongues, oui, mais y'a des morceaux qui viennent d'ici, dans la playlist, et même du premier album. Et donc, y'a même Bernie Worell aux claviers, entre plein d'autres, qui jouent là-dessus - et pas pour faire joli ou caution ou quoi).

Message édité le 09-03-2022 à 16:54 par dioneo

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Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

Y'a au moins autant de Funkadelic/JBs' ici que d'Eno/Berlin Bowie, proto-New and No-Wave, ou Television (bon, même époque donc pas d'histoire de plagiat mais surfant sur une vague commune). Y'a peut-être bien d'autres choses aussi (Crimson?). En fait, y'en a toujours plus ici. White nerds can dance.

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Comme déjà dit par d'autres, The Overload à bien quelque chose de Joy Div ouais (cf l'explication de Dariev là-dessus, aussi) mais là en y repensant un autre rapprochement me vient : je lui trouve aussi un truc commun avec Mass Production, le terrible morceau/coda sans fin de The Idiot (l'Iggy de 77)... Ce qui bon, si on pense Bowie/Berlin/Eno etc. ne paraît pas si incongru, à vrai dire. Et si on pense "ambiance morale pas au top" (euphémisme oui), ça devient même carrément une espèce d'évidence (Curtis & Co. inclus, j'entends), allez ?

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