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Franck Vigroux › Lilas triste

9 titres - 40:35 min

  • 1/ Lilas (7:20)
  • 2/ Ne prends pas ma bouche (3:19)
  • 3/ Les Arpenteurs (5:35)
  • 4/ J'ai quitté l'Europe (4:44)
  • 5/ Triste Lilas (3:01)
  • 6/ Sous mon oreille (2:49)
  • 7/ Traversata (4:19)
  • 8/ Lettre à Louis (5:54)
  • 9/ Marsala (3:34)

informations

Studio Digitruc, France, 2003

line up

Franck Vigroux (guitare, guitare fretless, laptop), Hélène Breschand (harpe, chant), Fabrice Andrivon (narrateur), Cécile Rives (voix), David Fuczynski (guitare)

chronique

De l'obscurité s'extirpe le trouble souvenir pictural d'un pinceau s'écrasant sur la toile comme meurtri par une ultime et fatale convulsion. Cette traînée rouge révélée par l'alchimie de l'oxyde d'hydrogène et d'une teinte violacée se présente à nous telle une flaque de sang sèchée. Une flaque de sang, à la senteur de lilas. Franck Vigroux signe ici le premier volet d'une trilogie prometteuse, où il délaisse momentanément la configuration classique de son trio pour mettre en musique des sensations diverses et fébriles, témoins de l'incandescence de l'instant où le coeur l'emporte sur la raison. Il y a sur "Lilas Triste" toute la modernité et la clairvoyance de groupes et/ou artistes aux mêmes accointances, aux mêmes dessins ; alliant l'urgence d'un Jean-Luc Hervé (Shub-Niggurath) à l'aisance d'un Gary Smith (Mass), la guitare fretless de Vigroux déploie les grandes lignes en perpetuel mouvement d'un récit à la fois effrayant et passionné. Quelque chose comme la rencontre inopinée entre la poésie noire de l'imprudent Bashung et le nocturne impalpable de Sylvain Chauveau. La harpe de Hélène Breschand, qui contribue à cinq des neufs titres de l'album, complète à merveille le travail du guitariste, mêlant senteur et toucher à une expérience qui, bien qu'auditive, demeure pourtant visuelle. Au gré des sons, l'imaginaire voyage et s'imprègne de l'humidité qui suinte au travers des murs des maisons de papier que l'on rencontre. Les climats se succèdent, toujours aussi emotionnellement chargés, moites et mystérieux. Fuyant une certaine forme d'académisme qui a pu avoir raison de gens comme Noël Akchoté ou Marc Ribot, Franck Vigroux fait de son "Lilas Triste" un récit de l'étrange possèdant le charme suranné des soirées estivales en péninsule ibérique, où la chaleur du vent se mêle à nos souvenirs comme les cicatrices d'un passé tumultueux ; un disque qui se vit plus qu'il ne s'écoute.

note       Publiée le dimanche 25 janvier 2004

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    CeluiDuDehors Envoyez un message privé àCeluiDuDehors
    Il est vraiment pas mal cet album mais difficile à décrire au final parce que c'est très riche musicalement mais pourtant c'est très ambient et il est assez dur de s'accrocher à quoi que ce soit. Certaines parties sont un peu longues mais dans l'ensemble, c'est frais et recherché, vivement les deux autres disques!
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