Lunaris › ... the infinite

Ce premier album de Lunaris pourrait être résumé comme la rencontre énigmatique entre "A grand declaration of war" des Mayhem et "Aspera hiems symfonia" des Arcturus. Là, après avoir lu cette audacieuse comparaison, là moitié d'entre vous s'en sont d'ores et déjà allé voir ailleurs. C'est ma foi bien dommage. Pour ceux que j'interesse toujours, Lunaris joue un metal avant gardiste relativement technique - en cela aidé par la présence de musiciens de talent (pour ma part, je note surtout Asgeir Mickelson) - et dont les envolées finissent toujours par nous emmener vers les étoiles. Les guitares, servant principalement la puissance sonore, jouent un rôle essentiellement rythmique, bien que l'on note quelques solii çà et là. Elles n'hésitent pas non plus à changer d'optique pour creuser du côté des riffs ouvertement efficaces. La rythmique est judicieusement millimétrée, il est d'ailleurs assez sympathique de s'apercevoir que Mickelson s'est forgé un son reconnaissable entre milles. Mais le côté le plus marquant reste l'excellente prestation du clavieriste, on ne peut vraiment pas dire que ce soit un timide ! Que ce soit en lead, pour jouer des nappes atmosphériques, pour doubler le rugissement des grattes, ou pour nous sortir des sons presque progressifs, Ray fait toujours part d'une inspiration plus que soutenue, et il n'est pas rare qu'il mène le groupe à lui seul sur certaines compositions... En toute logique, je finis donc cette chronique en vous parlant des vocaux. De ce côté non plus, il n'y a pas trop de quoi ce plaindre, on pourrait évidemment dénigrer le tein de voix de Balfori qui n'est pas sans rappeler celui d'un Maniac, on pourrait aussi dénigrer les arrières-vocaux heavy/prog souvent décalés, on pourrait enfin dénigrer le chant clair trop phantomatique, et puis on pourrait se contenter de ne rien dénigrer du tout, et de prendre la musique du groupe au pied de la lettre.