Unwoman › Uncovered volume 3

Cela aurait pu s’appeler ‘Une femme et son violoncelle’…Instrument éminemment érotique de par ses courbes et son maniement qu’Erica Mulkey alias Unwoman utilise pour reprendre un bon paquet de standards de la musique à sa sauce couleur réglisse. Une boîte, le chant, les cordes, le parti pris est épuré, cibler la ligne de base de la chanson, sa colonne vertébrale, pour la laisser courir, y ajouter la voix, le tempo souvent plus lent que l’original d’où cette impression de beauté et de mélancolie à la fois. On trouve de vraies réussites, notamment le splendide ‘Take me to church’ de Hozier, ‘Wrapped around your finger’ de Police, ‘In your eyes’ de Peter Gabriel, ‘More’ des Sisters of Mercy ou encore un ‘Cry little sister’ plus rapide. Ces qualités ne suffisent pas toujours à faire monter la pâte, ainsi sur un ‘Hey Jude’ poussif et ennuyeux, ‘Venus in fur’ du Velvet , pas mauvais, mais sur lequel on était en droit d’attendre beaucoup du violoncelle, étonnamment discret, ‘un ‘Live to tell’ de Madonna vraiment trop long et un plantage en beauté sur le ‘Take my breath away’ de Berlin (qu’est-ce que c’est que cette programmation boiteuse et ce chant limite ?). Pour le reste, tout dépend des goûts (‘Bad Blood’ de Taylor Swift, j’arrive pas à me l’enfiler, même habillé heavenly, par contre la reprise des Smiths est de toute beauté avec sa touche cabaret) vu la variété du registre ainsi revisité, la démarche est intéressante, cohérente dans le rendu et on ne peut nier le talent de Unwoman mais pour ma part, le concept atteint vite ses limites, une dizaine de chansons auraient suffi. N’en demeure pas moins qu’une poignée de titres fait forte impression. 3,5/6