No Way Out › Corrupt Corrupted Corruption

Il reste un peu de route à faire. Alors, ô monde de merde, ouvre ton sphincter et délivre moi un peu de goudron et de béton pour que je ne perde pas pied dans la béatitude et la joie ! Sur cette incantation, mon voisin sorcier ou un druide perdu dans trois grammes de mon inconscient lance en chandelle ce cd, pardon ces fichiers « téléchargeables sur bandcamp ». Cela tombe bien, j’avais besoin de quelque chose de simple. Du metalcore déprimé, très basique, très efficace, court juste comme il faut, plein de grosse basse qui claque, venu encore une fois du Massachusetts, l’État où il fait bon gueuler que ça ne va pas, décidément. A l’instar d’un Grief, la pochette de l’album m’a tout de suite porté à écrire dessus et en plus la musique n’est pas trop pourrie même si très prévisible, mais il y a un vrai talent chez ce groupe pour dire les choses simplement sans casser les burnes, par cette dose minimale standard de moshitude et de gros riffs seulement destinés à ne plus réfléchir pour se concentrer sur le désespoir, tout en roulant des bras et en gueulant dans le micro du chanteur. EP qui coule tout seul, pour les amateurs, pour ceux qui foutent des coups de poing dans la tête alors que rien ne change autour - petite chronique de vacances messieurs dames, ça vaut ce que ça vaut, mais en tout cas si vous avez besoin d’un peu de gnaque pour empoigner deux trois pavés ou balancer le pc par la fenêtre en foutant des coups de pompes au bureau, et que vous avez oublié vos vieux cds sanctuarisés par la critique, essayez donc ce groupe tout neuf, faisant de la musique vieille, mais rentrant juste dans les standards d’une Nème prise de tête contre le monde, le bide bloqué par la frustration et l’image d’un monde humain déliquescent. Entre trois cds de black metal balançant du symbolisme sur la décrépitude, pourquoi ne pas juste s’injecter de temps en temps quelque chose de plus terre à terre dans la manifestation de l’angoisse et de la rage ? Plus besoin de goules ou de haches à double tranchant, suffit d’un caniveau et de trois injustices par jour : et ça repart !