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Gondwana › Aum

lp • 7 titres

  • 1A Gospel Of Dirt
  • 2Bootstrapping
  • 3Binaural Beats
  • 4Right Brainer
  • 5Þingvellir
  • 6Entelechia
  • 7The Invisible Prison

informations

line up

Non précisé

chronique

Il y a des avantages à être un rejeton de la classe moyenne (oui je sais ils sont durs à trouver, mais y'en a), notamment celui de pouvoir succomber à une pulsion consumériste sans grand danger pour les miettes du livret A. En l’occurrence celui de balancer quinze balles comme ça, à l'aveugle (enfin, presque), sur simple foi de la pochette et de la petite indication en bas du vinyle, « mastered by Rashad Becker ». De pochette, d'ailleurs, impossible pour moi de décoller les yeux de ce dessin alienesque durant toute la durée de l'album. Je veux dire, ça vous arrive souvent, qu'un dessin soit tellement en concordance avec le contenu d'une musique que celui-ci se substitue inconsciemment à toute ce qui pourrait parvenir à vos oreilles ? C'est pratiquement du niveau des images subliminales. Pendant la quarantaine de minutes que dure le disque, avec la petite pause des vingt minutes pour le retourner, je fixe le truc, bêtement, en imaginant les couloirs du Nostromo, ou à comment je suis resté bloqué à la fin d'Alien : Isolation. Je me vois parfois Ripley, le crâne rasé, la grosse bestiole me sniffant les bajoues, ouvrant la gueule et faisant sortir une autre mini-tête d'alien à l'effigie de Richard D. James, breakant son corps plein d'acide comme si ma vie en dépendait. Des ambiances à la Raime, organiques, des colonnes vertébrales bizarrement tordues et des peurs mystiques paralysantes enivrantes. J'ignore si on peut qualifier le disque de sombre ; ce qui est sûr c'est que l'atmosphère un peu rétro (bien qu'accidentelle) de la SF étouffante des espaces infinis de la fin des années soixante-dix est un terrain sans cesse revisité par les nerds de laquelle (la SF étouffante) ils ont émergés. Rien de révolutionnaire donc, mais ça on a fait une croix dessus depuis le bug de l'an deux-mille. Somme toute inoffensif sans pour autant taper dans le blockbuster, doté d'une ambiance du tonnerre sans taper dans le cauchemar, tout juste des portes électriques qui se ferme devant vous, avec ce goût de métal confortable pour les durs que vous êtes, « Aum » devrait convaincre les plus moyens d'entre vous, ceux qui ne veulent ni la guerre ni la paix, qui aiment le noir mais aussi le gris, qui ne veulent pas mourir à chaque fois qu'ils allument leur ampli mais qui se contentent parfois d'un petit trip comme on savoure un joint entre trentenaire autour d'une bouffe hebdomadaire avec les copains accompagné d'une bonne bouteille de vin comme les darons qu'ils sont devenus. Et puis, rassurez-vous, il n'y a absolument rien de Prometheus dans ce disque, tout juste quelques courses poursuites à la James Cameron.

note       Publiée le samedi 12 septembre 2015

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    VL Envoyez un message privé àVL
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    ouais, je l'aime bien moi aussi, ce "aum". Il recèle des passages coilesques inattendus ("right brainer", par exemple). Au passage, je conseille le bandcamp du label, bien complet, pour y découvrir d'autres étrangetés (basic house, kaumwald...)

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