Gogol 1er Et La Horde › L'Apocalypse selon Gogol

'L'Apocalypse selon Gogol' compile deux albums souvent ignorés et pourtant intéressants de Gogol soit 'Les Affres de l'Angoisse' et 'Pénétrez', respectivement troisième et quatrième de sa discographie. Attaquons avec un petit bémol, il est regrettable que certains titres aient été retranchés et que ces deux disques n'aient pas été restitués dans leur intégralité mais il faudra faire avec. La manière dont les chansons restantes ont été agencées suit en tout cas une logique cohérente qui transforme une simple collection en un disque complet. Tout démarre avec prêche apocalyptique dont l'ami Jacques Dezandre a toujours été friand. Gimmick classique, marrant à l'époque, un peu lassant aujourd'hui. J'adore par contre 'Xambiance', peut-être car il s'agit d'un des titres les plus gothiques de Gogol ? Rythmé, bien fichu, bonne mélodie, rien à ajouter. En suivent deux autres du même acabit où les dieux et la morale s'en prennent pour leur grade. Les structures sont simples avec peu de variation, évitant les constructions 'couplet/refrain' pour permettre au chant de se déchaîner, particulièrement sur 'Mise à sac de la morale' aux paroles limitées et tournant autour de la musicalité du mot 'morale'. 'Quand les enfants sont désobéissants' renoue avec le Gogol punk à l'humour noir potache et aux textes pipi/caca. Rigolo mais un peu dépassé. 'Comme à Rome' avait tous les ingrédients du bon morceau, bien rythmé (sur cet opus, la basse est particulièrement mise en valeur), le problème est sa longueur franchement excessive et son manque de changement. Etait-il nécessaire de le faire durer près de sept minutes ? Clairement non. Plus sombre, lent, plombé, 'Exorcisme' navigue dans les mêmes eaux mais l'ambiance y étant plus soignée, cela passe mieux et l'accélération finale est bienvenue; curieusement peut-être, c'est souvent sur ses compositions les plus sombres que notre trublion se dévoile le plus efficace. Pour la fin, notre curé punk a gardé quelques essais plus rock et un final nettement plus expérimental avec une boîte programmée hip hop sur laquelle des bribes de piano s'en donnent à coeur joie dans un parfait chaos. Rôle à contre-emploi ? Pas vraiment, disons que 'L'Apocalypse selon Gogol' explore un pan plus sombre et particulier de l'univers de Jacques Dezandre, pas forcément ce qui a intéressé ses fans de l'époque d'ailleurs...4,5/6