The Psychic Paramount › II

Abrupt. Garguantuesque. Maëlstromirifique. The Psychic Paramount ne s'embarasse ici d'aucune progression délicate d'ordre post-machin. Il nous projette dès la première seconde son Verona Rupes de guitares/batterie à la gueule, sans prévenir. Il remplit tous les interstices disponibles, s'étend, se disloque, et, mine de rien, roxe à mort, derrière son aspect "jam tonitruante en déferlante indigeste". Fiévreux, autant qu'abstrait, escarpé, granuleux, comme un récif de corail. On se perd dans ce dripping de riffs, de solos, de cymbales entrechoquées, choyé, noyé, par une Mère Supérieure bienveillante au corps d'Hydre vomissant le carbone pur en grandes touffes de cheveux durs... La Vie. The Psychic Paramount VIT. Et il submerge, au moins autant que les symphonies les plus membrées de Glenn Branca. Avec seulement trois protagonistes. Une déferlante, éreintante, maximale. C'est extrême. C'est libre, ça bouge sans cesse, ça veut sortir de son carcan, respirer, envahir tout espace libre de ces quarantes minutes de page blanche offerte, façon Jackson Pollock. Par on ne sait trop quel miracle, c'est beau, terriblement beau. Peut-être parce que c'est sauvage. On ne se pose à aucun moment la question de l'absence de chant, évidemment. Parce qu'on a pas le temps d'y penser. The Psychic Paramount II essore et laisse béat, et je ne peux réellement vous en expliquer la mécanique, l'ambiance, la matière, tellement il me désoriente, me subjugue, depuis sa découverte ébahie, et c'est peut-être bien là révélateur d'une de ses plus grandes qualités : clouer leur clape-merde à tous ces petits chroniqueurs adeptes du bon mot, pour les rappeller à leur objectif premier. La musique.