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Carlo Gesualdo Da Venosa (1560-1613) › Leçons de ténèbres feria quinta

cd • 9 titres • 53:02 min

  • 1In monte oliveti4.56
  • 2Tristis est anima mea5.04
  • 3Ecce vidimus9.01
  • 4Amicus meus4.28
  • 5Judas mercator pessimus2.33
  • 6Unus ex discipulis meis5.43
  • 7Eram quasi agnus innocens7.59
  • 8Una hora4.35
  • 9Seniores populi8.27

informations

Enregistrement 1970, prise de son Pierre Studer

line up

DELLER CONSORT : Honor Sheppard, Christina Clarke (sopranos) ; Alfred Deler, Mark Deller (contre-ténors) ; John Buttrey, Neil Jenkins (ténors) ; Maurice Bevan, Norman Platt (barytons) ; Direction : Alfred Deller

chronique

  • musique sacrée-renaissance

Pour cette première incursion de musique dite classique sur guts of darkness, il fallait une œuvre gutsienne… à la fois sombre, expérimentale, et même underground. Les «Leçons de ténèbres» de Carlo Gesualdo répondent à ces critères. Underground à l’époque, Gesualdo le fût, et aujourd’hui encore, le prince deVenosa n’est pas vraiment grand public. Pourquoi cela ? Tout simplement parce que, en effet, il fût expérimental. Prince, et donc libéré des contraintes d’adhésion du public, il composa sa musique à l’abri des courants et mouvements de son époque, que domina le grand Claudio Monterverdi. Non seulement il pratique donc le motets A capella dans la tradition de l’Italie ancienne, à plusieurs voix, mais en plus, il montre une liberté harmonique et mélodique impensable pour l’époque, puisqu’il puise allègrement dans le chromatisme, et bien plus effrontément que ne le fera Purcell, un siècle plus tard. Les leçons de ténèbres de Carlo Gesualdo se présentent donc comme des chants polyphoniques saisissants. La culture dans laquelle ils s’inscrivent est celle de pièces à la fois implorantes et méditatives, on chante lentement, à la gloire, mais aussi en soumission. Les attaques de phrases sont lentes et crescendo, les voix s’élèvent toujours avec peine depuis le silence, et elles se déploient en mélodies multiples, créant, aux hasard de leurs parcours indépendants, des rencontres harmoniques convergentes exceptionnelles. Dans cette forme couramment entendue de chants religieux du moyen-âge, les audaces chromatiques de Gesualdo sont alors étonnantes. Comme des plis, des inflexions imprévisibles au détour de chœurs autrement si doux et solennels. A l’austérité de la forme et du sujet de ses pièces, Gesualdo va donc ajouter le voile de l’étrange, et à l’authenticité de sa partition se mêle une couleur contemporaine illusoire certes, mais confondante. A capella, lorsque le Deller Consort s’y colle, il n’y a pas d’erreur. A Alfred Deller on doit la redécouverte de la technique dans les années 50 des contre-ténors ; autodidacte, il reste aujourd’hui un des plus fins et investis haute-contre de l’histoire du disque. Ce n’est pas parce que c’est du classique (renaissance italienne pour être plus précis) que la note monte à 6. C’est parce qu’il s’agit de la rencontre merveilleuse entre une partition étrange et unique, et la passion d’un interprète d’exception pour les oeuvres rares…

note       Publiée le samedi 25 mai 2002

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    Valsturm Envoyez un message privé àValsturm

    Sûrement le plus gutsien de tous les compositeurs ici présent.

    À écouter bien au chaud tout au fond de sa crypte.

    Note donnée au disque :       
    troubadourpaladin Envoyez un message privé àtroubadourpaladin

    Sheer-khan, je suis un admirateur de ton don , tu manis la plume a merveille apres avoir lu ton post je voulais cette copie de Gesualdo moi un grand fan de classique ancien, fait nous une immense joie de chroniquer Roland de Lassus prophethiae sybillarum j'ai une excellente copie sur hyperion, et Roland de Lassus nous offre ici sont plat de resistance avant-gardiste gesualdien avant que Gesualdo ne vois le jour, tu te dois a moi a toi a nous tous de chroniquer cette œuvre svp, cette œuvre est gutsienne , ok je l'admet je jette cette expression a outrance, alors j'explique ce qu'est pour moi le facteur gutsien, l'avant-garde le sombre l'obscur en grande parti l'underground qui sort des sentier battu, et je m'excuse si je me suis mal comporter ou mal repliquer aux menbre de guts of darkness , je suis soupe aux lait voila, et j'aimerais beaucoupe voir Solage sur guts of darkness un pionier de l'experimental pre Gesualdo pre lassus a la fin du 14 ieme siecle, un vénérable menbre de l'école dite ars subtilior (l'art subtil), tres experimental et contemporain , Solage merite sa place ici pour deux raison sa musique disjoncter et c'est un français,hors Guts of Darkness dois faire un article sur lui.Bon je sais j'en demande beaucoup, mais quand même c'est deux compositeur mérite une place sur guts of darkness.Enfin a vous de juger, je n'ai pas d'autre requete a faire dans le genre, vous faite du bon boulot j'ai pas mal de disques que vous chroniquer et votre site me bote.

    troubadourpaladin Envoyez un message privé àtroubadourpaladin

    P-e quelqu'un qui possede l'art de la plume, pourrait nous décrire les madrigaux de Gesualdo sur naxos qui sont géniaux et a prix fort enviable louable,en plus l'ensemble delitea musicea c pas de la merde aller quelqu'un sur guts of darkness attaquer vous aux plat de résistance Gesualdien ses madrigaux ,moi je suis un fan convaincu et avouer je louange le prince noir et c mélodie, part hazard vous avez pas vu death for fives voices de Herzog le realisateur de film.Aller quelqu'un ici attaquer vous a ses madrigaux ou un madrigal que vous trouver sympha moi j'aime le 3ieme perso...

    troubadourpaladin Envoyez un message privé àtroubadourpaladin

    Sigur_Langföl, merci de tes encouragements. Au fait, va-t-on voir du Roland De Lassus - appelé aussi Orlande De Lassus ou Orlando Di Lasso - le grand maître flamand de la Renaissance ? Je trouve que sa sonorité se rapproche dangereusement de Gesualdo point de vue dissonnance, et les élongations me semblent similaires. Enfin c'est mon avis quoi.

    Sigur_Langföl Envoyez un message privé àSigur_Langföl

    Tu sais pas comment, mais tu viens quand même de le faire. Pas besoin de faire de la poésie pour exprimer la tendresse qu'on peut avoir pour certains albums. Te gênes pas!