Alan Woxx › Daemonolatreia

Un vinyl dans les nineties, un mcd au cours des années 2000...Alan Woxx n'est pas ce que l'on pourrait qualifier de musicien prolifique mais généralement ceux qui ont jeté une oreille à ses travaux ont été marqués, non que nous tenions-là un génie méconnu mais le Français propose néanmoins une orientation atypique dans un registre familier. Comment la décrire cette musique d'ailleurs ? 'Dark wave' ? Oui parce qu'elle est sombre et qu'il n'utilise pas de guitare mais cela ne saurait suffire...Pour oser une image, je dirais que les compositions de cet album sont semblables au brouillard utilisé dans les films d'horreur, elles se diffusent pour obscurcir l'écran et permettre au Mal de se manifester. Boîte un peu molle qui dévide son beat grêle en arrière-plan, des nappes sombres s'étirant paresseusement, sans réelle mélodie, dans une perspective axée sur les atmosphères, des vocaux lointains, un peu fantomatiques, plus proches d'une forme de récitation que d'un réel chant, le tout semblant évoluer de manière vaguement aléatoire, comme des volutes de brume couvrant les tombes. Difficile de parler de dark ambient et pourtant cette musique rampante et minimale a tout de l'évocation d'une errance dans les catacombes. C'est particulier et original, difficile à comparer avec autre chose si ce n'est peut-être à certains travaux de Rozz Williams quant à l'état d'esprit mais en tout cas, c'est prenant. Une sorte de bande-son pour messe noire cinématographique ? Limitée à 666 exemplaires, bien sûr. 4,5/6